Le 7 avril est la date de la Journée Mondiale de la Santé, décrétée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Le thème choisi cette année est l’hypertension artérielle, un fléau peu connu qui est pourtant un véritable serial killer. Et, comme souvent en matière de santé, c’est sur la prévention qu’il faut mettre l’accent.
A Bamako, la salle de conférences de la représentation de l’OMS au Mali a abrité une rencontre avec la presse le 5 avril dernier, occasion pour les spécialistes de faire des présentations riches en enseignement. Après les mots liminaires du représentant du 1er responsable de la structure, le Dr Sarmoye Cissé, et du nouveau Secrétaire Général du ministère de la Santé, le Pr Adama Diawara, les Drs Hamidou Ba et Youssouf Fofana, cardiologue et interniste, ont planché sur le thème devant les journalistes.
L’hypertension, ou tension artérielle élevée, est une maladie dans laquelle les vaisseaux sanguins subissent en permanence une pression élevée. Le sang est transporté dans les vaisseaux, depuis le cœur vers toutes les parties du corps. Chaque fois que le cœur bat, il envoie du sang dans les vaisseaux. La tension artérielle est créée par la pression du sang contre les parois des vaisseaux sanguins (artères) tandis qu’il est expulsé par le cœur. Plus la pression est élevée, plus le cœur doit pomper.
La tension artérielle normale d’un adulte est établie à 120 mmHg quand le cœur se contracte (pression systolique) et à 80 mmHg quand le cœur se relâche (pression diastolique). Quand la tension artérielle systolique est supérieure ou égale à 140 mmHg et / ou que la tension artérielle diastolique est supérieure ou égale à 90 mmHg, la tension artérielle est considérée comme élevée. L’hypertension cause parfois les symptômes suivants: maux de tête, essoufflements, étourdissements, douleurs thoraciques, palpitations cardiaques et saignements de nez. Toutefois, la plupart des personnes souffrant d’hypertension ne ressentent aucun symptôme, ce qui est d’autant plus dangereux quand elles ne contrôlent pas régulièrement leur pression artérielle, comme c’est souvent le cas dans notre pays.
L’hypertension artérielle accroît le risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et d’insuffisance rénale. Elle peut aussi, si elle n’est pas traitée, provoquer la cécité, ce que l’on ignore souvent, une arythmie une insuffisance cardiaque. Le risque de complications est aggravé par la présence de facteurs supplémentaires comme le diabète. Un adulte sur trois dans le monde est hypertendu et la proportion augmente avec l’âge: elle est de 10% entre 20 et 39 ans et de 50% entre 50 et 59 ans. La prévalence la plus forte chez l’adulte est observée dans certains pays africains à faible revenu où elle dépasse bien souvent 40% selon les estimations.
Au Mali, les statistiques et autres études font état d’une prévalence de 46,7% parmi les consultants externes du Centre Hospitalier Universitaire Gabriel Touré, contre 26%, selon une enquête menée en 2002 à Bamako, dans la population générale. Pourtant, l’hypertension peut être évitée et traitée. On peut réduire le risque d’hypertension en diminuant sa consommation de sel; en mangeant équilibré; en évitant l’usage nocif de l’alcool; en exerçant une activité physique régulière; en conservant un poids équilibré et en évitant de consommer du tabac.
C’est le sens du message adressé aux Africains par le Directeur Général de l’OMS pour notre continent, le Dr Luis Gomes Sambo, qui a tenu à rappeler les nouvelles opportunités offertes pour combattre l’hypertension artérielle par la sensibilisation aux facteurs de risque et surtout la détection précoce et la prise en charge rapide des cas, grâce à l’accès universel aux thérapies. Toutes choses qui permettront de prévenir des complications souvent incapacitantes quand elles ne sont pas tout simplement létales.
Ramata Diaouré