À l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, Sané Demba N’Diaye, spécialiste en communication en santé sexuelle et reproductive à l’Office National de la Santé de la Reproduction, met en lumière les obstacles persistants à l’accès aux soins pour les femmes. « Je lance un appel à toutes et à tous pour que nous travaillions ensemble afin que toutes les maliennes aient accès à une bonne santé reproductive. », clame Sané N’Diaye face à l’urgence !
Maliweb.net : Le monde célèbre la Journée Internationale des Droits des Femmes. Qu’en est il de l’accès des femmes aux services de santé au Mali ?
Sané Demba N’Diaye A l’occasion de la Journée mondiale des droits des femmes je suis heureuse de parler des droits des femmes en matière de santé parce que c’est une problématique mondiale surtout pour notre pays vu la situation socio-économique et politique. L’accès à la santé et plus spécifiquement aux services de santé sexuelle et reproductive est un grand défis pour nous dans un contexte humanitaire. En ce jour spécial, les droits des femmes à la santé doivent être prioritaires, revendiqués. La majorité de la population malienne est constituée de jeunes de 15 à 49 ans, et c’est la couche la plus vulnérable en matière de santé. Heureusement ; nous constatons une volonté politique positive avec des actions concrètes par le département de la santé. A ce titre, on peut citer l’opérationnalisation de la radiothérapie au niveau de l’Hôpital du Mali, la gratuité de la dialyse, la relance de la politique de la césarienne et la création et l’opérationnalisation d’une direction générale de la santé de la reproduction afin de lutter contre la mortalité maternelle néonatale et infantile.
Maliweb.net : Malgré les avancées que vous venez de citer, quels sont les obstacles auxquels les femmes font face pour accéder aux soins de santé de qualité dans notre pays ?
Sané Demba N’Diaye : Oui, les défis persistent. Le défi majeur est celui de l’accès à une information faible. La désinformation reste un problème qui impact la création, la demande et l’offre. Nous constatons également le manque de personnel qualifié dans les zones humanitaires, ainsi que l’inadéquation des politiques pour les populations vulnérable autrement une absence d’une politique spécifique pour le cas des adolescents et jeunes, en plus de la concentration des professionnels dans les villes. Il y a aussi la rareté des ressources financières et la pérennité des programmes en santé toute chose problématique aussi.
Maliweb.net : Comment pallier ces difficultés ?
Sané Demba N’Diaye : Bien sûr l’Etat fait d’énormes efforts mais notre contribution est également demandée pour apporter le changement de comportement social. La société civile doit accompagner les efforts de l’Etat en matière de santé pour sensibiliser, informer et lutter contre les stéréotypes socioculturels et religieux. Je lance enfin un appel à toutes et à tous, pour qu’ensemble nous puissions garantir à toutes les femmes maliennes une santé reproductive épanouie. Surtout que la Journée Internationale des Droits des Femmes est l’occasion de rappeler que l’accès à la santé est un droit fondamental.
Interview réalisée par Khadydiatou SANOGO