Le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (MPFEF), en collaboration avec le Programme National de Lutte contre la pratique de l’Excision(PNLE), a célébré le mardi 6 février dernier au Mémorial Modibo Keita, la Journée internationale de lutte contre la pratique de l’excision dénommée journée « tolérance zéro aux Mutilations Génitales Féminines Excision ». La cérémonie était présidée parla ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré, en présence de la représentante du maire de la Commune III, Mme Djiré et de la Directrice du PNLE Dr Guindo Yassine Gakou.
Instituée en 2013 par la communauté internationale avec l’appui du Comité Inter Africain de lutte contre les Pratiques Néfastes (CIAF), le thème national retenu pour cette 15ème édition était : « consolider l’engagement politique national pour mettre fin aux Violences Basées sur le Genre en vue de l’atteinte des objectifs du développement durable 2030 à travers l’accélération de l’abandon des MGF/E/VBG ».
Selon la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Traoré Oumou Touré, la commémoration de la Journée Internationale, « tolérance zéro aux mutilations génitales féminines excision » est toujours un moment exaltant de souvenir et d’espoir pour réduire les violences basées sur le genre notamment cette pratique néfaste à la santé de la mère et de l’enfant. Pour elle, c’est aussi un moment de méditation, de deuil pour toutes ces nombreuses filles et femmes innocentes qui ont perdu la vie suite aux complications immédiates ou tardives des MGF/Excision. A en croire la ministre, c’est encore 91 % de femmes en âge de procréer et 69% des filles de 0 à 14 ans qui souffrent silencieusement des séquelles des MGF/Excision annihilant du coup leur capacité de production et de reproduction.
D’après elle, le 6 février est une date commémorative, d’éveil des consciences, de réaffirmation de leur engagement, de leur responsabilité et pour susciter un nouvel espoir pour ces millions de filles maliennes qui risqueraient d’en être victimes, si les mesures législatives et réglementaires ne sont pas renforcées.
Mme Traoré Oumou Touré a souligné que les efforts entrepris en 2017 ont permis d’obtenir d’importants résultats en faveur de l’abandon de la pratique des MGF/Excision. Malgré ces résultats appréciables obtenus dit-elle, force est de constater que l’actualité nationale se caractérise par une certaine exacerbation des actes de violences exécrables et indescriptibles liées au genre dans les familles, sur les lieux de travail et de loisirs, dans les espaces scolaires et estudiantins.
« Le système de gestion de l’information sur les VGB du sous cluster VGB montre que de janvier à novembre 2017, les cas de VGB déclarés s’élèvent à 2709 et se présentent comme suit : viol 8%, agressions sexuelles 36%, agressions physiques 18%, mariage forcé 9%, violences psychologiques 17%…… », a déclaré Mme Traoré Oumou Touré. Qui se dit convaincue que le renforcement de l’engagement politique national et la mobilisation sociale contribueront à donner un nouveau souffle au processus dynamique en faveur de l’adoption d’une loi contre les VGB y compris les MGF/Excision.
Pour sa part, la représentante des partenaires techniques et financiers, Mme Josiane Yaguibou dira que la consolidation des engagements politiques répond à trois conditions fondamentales. Il s’agit de continuer à accompagner les acteurs politiques vers des actions législatives pour l’abandon complet des mutilations génitales féminines, l’établissement de consortium au sein des acteurs de terrain pour couvrir les localités de plus grande envergure et l’adoption de loi contre les mutilations génitales féminines.
L’évènement a été marqué par des prestations de l’artiste DjénébaSeck, des projections de témoignages sur les conséquences de la pratique des MGF, un Sketch sur les MGF/VBG et la présentation d’un poème sur les MGF.
Fily Sissoko