Journée internationale de lutte contre l’excision :Sous le signe de la mobilisation des médias comme outil de sensibilisation et d’information

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Contribuer à l’abandon de la pratique des mutilations génitales féminines sur toute l’étendue du territoire, tel est l’objectif du thème choisi, cette année, pour la journée internationale de lutte contre l’excision " les médias modernes et traditionnels se mobilisent pour l’abandon de la pratique de l’excision " qui sera célébrée le jeudi 10 février prochain. Au cours d’une conférence de presse,  animée  en prélude de l’événement,  par le ministre de la promotion de la femme, Maïga Sina Damba, assistée de la directrice du PNLE, Mme Keïta Joséphine Traoré, cette pratique  a été débattue en long et en large.

Habituellement célébrée le 6 février, cette journée " Tolérance Zéro aux MGF " a été instituée en février 2003 dans la foulée de la conférence du Comité inter-africain de lutte contre les pratiques néfastes à la santé de la femme et de l’enfant tenue à Addis Abéba. Depuis, cette journée est célébrée, chaque année, au Mali en vue d’attirer l’attention des décideurs et des populations sur les conséquences liées à la pratique de l’excision.  Ainsi, parmi toutes les pratiques traditionnelles néfastes à la santé de la femme et de la petite fille, l’excision demeure la plus répandue au Mali. Avec un pourcentage de 85% chez les femmes de 15 à 49 ans et 84% chez les filles de 0 à 14 ans selon l’enquête nationale sur l’excision, cette pratique,  qui est une violation des droits humains fondamentaux de la fille et de la femme, a des conséquences graves sur le plan sanitaire, psychosocial et économique.

Aux dires  du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Maïga Sina Damba, le choix du thème " les médias modernes et traditionnels se mobilisent pour l’abandon de la pratique de l’excision " se justifie par le fait que, depuis quelques années, les médias modernes et traditionnels  ne cessent d’accompagner le programme national de lutte contre l’excision (PNLE) et ses partenaires dans toutes ses activités de sensibilisation, plaidoyer, formation et de prise en charge des complications liées à la pratique de l’excision. Elle estime que ces différents appuis ont enregistré des résultats fort appréciables dans le changement de comportement des populations. " Vu l’immensité du territoire malien et la diversité culturelle, il s’avère encore utile de solliciter le concours des médias modernes et traditionnels d’une façon plus accrue pour donner la bonne information à toutes les populations du pays " a-t-elle laissé entendre.           

Par la même occasion, elle a indiqué qu’avec la  presse, la sensibilisation, l’éducation et l’information, les pouvoirs  publics  entendent pousser  les gens à un changement de comportement en vue d’aller vers la promulgation d’une loi y afférente.     

Quant à la directrice du PNLE, elle a indiqué qu’aujourd’hui 385 villages ont signé la convention d’abandon de la pratique de l’excision. Malgré ces résultats positifs, il convient de constater que la pratique persiste dans plusieurs localités du Mali. L’excision, qui est une pratique culturelle fortement ancrée dans les mœurs des Maliens quoique vidée de tout son contenu historique et culturel, engendre diverses conséquences graves et souvent dramatiques. La plupart des fistules dont souffrent les femmes sont parties de l’excision. Pour la prise en charge de ces femmes, la directrice  du PNLE  a évoqué les difficultés financières qui se posent quand le traitement arrive au niveau de la chirurgie réparatrice qui dépasse toujours le budget prévu.

                      Fatoumata Mah Thiam KONE

 

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