Journée d’échange sur l’AMO : La fraude au cœur des débats

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L’Initiative d’information, de communication et de plaidoyer sur la protection sociale au Mali (ICP-Mali) et son partenaire la Caisse nationale d’assurance maladie (Canam) ont organisé ce samedi à Siby la 2e journée d’échange sur l’Amo sur le rôle et la place des médias dans la prévention et la lutte contre la fraude des prestataires liées à l’Assurance maladie obligatoire (Amo). Le directeur adjoint de la Canam, Dr. Alassane Balobo Dicko, a dit compter sur la presse pour sensibiliser et éviter l’hémorragie qui menace ce régime de protection au Mali.

 

Cette rencontre d’échange a noté la présence des médias, l’ICP-Mali, à travers son président Ousmane Daou, la Canam était représentée par une forte délégation avec à sa tête le directeur général adjoint, Alassane Balobo Dicko, et les organismes de gestion déléguée (OGD) notamment la CMSS et l’INPS.

C’était à Siby, à quelques encablures de la capitale. Elle a servi de cadre à l’ICP et son partenaire la Canam pour échanger avec la presse sur les voies et moyens pour venir à bout de la fraude qui menace les régimes de protection au Mali, notamment l’Assurance maladie obligatoire (Amo).

Il s’agissait, pour les organisateurs, de renforcer la compétence des professionnels de la communication en protection sociale pour mieux informer et sensibiliser la population afin de mieux conduire les réformes de protection sociale, de travailler en synergie d’action avec les services de la Canam dans le cadre de la lutte contre la fraude  aux prestations de l’Amo.

 

Des abus

Il a été constaté que des assurés trompent la vigilance des prestataires à travers l’inaccessibilité géographique pour faire bénéficier des tierces personnes des prestations  de l’Amo. Des médecins traitants prescrivent avec la complicité des assurés des médicaments au profit d’une autre personne qui n’est ni assurée, ni ayant droit. Des assurés aussi se procurent des feuilles de soins au niveau de plusieurs espaces Amo en une journée et abuser des prestations de l’assurance maladie.

Il ressort également des constats que certains fraudeurs prennent l’argent en complicité avec le pharmacien à la place des médicaments. Sans oublier, le vol des cartes ou récépissés d’Amo d’assurés par des tierces personnes pour bénéficier des prestations, certains agents prescripteurs fraudeurs avaient pris l’habitude d’établir des fiches ou des ordonnances à partir du numéro d’identification des proches pour aller se servir dans le seul but de revendre les médicaments auprès de patients hospitalisés.

Selon le directeur de service de contrôle et de la qualité des soins de la Canam, Mamary Diawara, des fraudeurs pouvaient établir des ordonnances de plus de 200 000 F CFA et des manœuvres des hôpitaux en complicité avec les agents affectés au service de l’imagerie notamment au scanner prêtaient leur carte à des patients non-inscrits à l’Amo pour rétorquer après au patient les frais complémentaires du scanner. Des personnalités se servent de leur rang pour frauder. Des soupçons pèsent, aussi, sur près de 23 pharmacies qui se pointent avec des montants très élevés lors des remboursements des prestations.

 

Stratégies de préventions

Aujourd’hui dans le cadre de la prévention et la lutte efficace contre la fraude, la Canam est sur un vaste chantier, il va de la mise en place d’un comité de direction de lutte contre la fraude, d’un comité technique et un chargé de fraude. Il faut ajouter l’amélioration de système d’information intégré de web services, où l’assuré pourrait voir ses cotisations et ses prestations à travers un code.

Des installations biométriques seront posées au niveau des espaces Amo. La Canam entend renforcer sa collaboration avec les partenaires comme la police, la gendarmerie, la justice, etc.

Il faut noter que le nombre de bénéficiaires et cotisants à l’Amo se chiffre aujourd’hui à plus de 700 000 personnes pour une population de près 17 millions d’âmes, un taux couverture très bas pour la prise en charge des maladies. C’est ainsi qu’il sera ériger d’ici l’horizon 2018 un autre régime de protection sociale ; à savoir : la Couverture maladie universelle (CMU) qui compte associer en plus des salariés, l’Union technique de la mutualité (UTM) qui compte près de 70 % de la population malienne.

Le directeur adjoint a révélé que la feuille de route est prête pour son démarrage en 2018. Il va réparer l’insuffisance qu’encourt l’Amo basée sur le secteur formel, les salariés. Il a dit compter sur la presse pour sensibiliser la population des méfaits des pratiques frauduleuses tendant à compromettre l’avenir de ce régime de protection sociale.

Le président de l’ICP-Mali, Ousmane Daou, au terme de cette journée d’échange, a remercié et  réitéré le soutien de la presse à la Canam dans le cadre de la lutte contre la fraude.

Ousmane Daou

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