Journée de plaidoyer sur la Couverture Sanitaire Universelle : Les députés constatent le manque de sages-femmes dans les régions !

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Le débat était houleux entre les députés et les acteurs de la santé sur la concentration des sages-femmes à Bamako au détriment du reste du pays. C’était à la faveur de la journée de plaidoyer sur la réalisation de la Couverture Sanitaire Universelle et ses implications pour le Mali.

 

La rencontre qui avait pour théâtre la salle Aoua Keita le samedi 15 mars 2014  est une initiative du Comité Technique de la Campagne «Tous et Chacun» pour la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile et de la Coordination de la Campagne « Santé : les Enfants d’Abord » avec l’appui technique et financier de Save the Children et World Vision. Il ressort de la communication sur « la problématique de la mortalité maternelle au Mali », présentée par Dr Amadou Dolo, responsable gynécologique de l’hôpital Gabriel Touré, que le nombre des sages-femmes au Mali est de 911 agents. « Hélas, la plupart de ces sages- femmes sont restées à Bamako pendant que le besoin se fait sentir à l’intérieur».Cette thèse de Pr Dolo a été soutenue par Pr Kalilou Ouattara, urologue de son état et président de la Commission Santé de l’Assemblée Nationale en sa qualité d’élu en commune III. Les députés ont fustigé la concentration des sages-femmes à Bamako en mettent en cause la direction nationale de la santé. L’honorable Belco Bah insiste sur le déploiement des sages femmes à l’intérieur du Mali pour combler le vide. «Je sais que certaines sages-femmes sont intouchables, car cousines, femmes, et sœurs des parents des bras longs», s’indigne-t-il. Quant à Aissata Haidara, élue de Kéniéba, elle a fait le constat qu’une seule sage-femme se trouve dans sa plus grande commune. «Ayez pitié de nous en nous envoyant des sages-femmes dans ma commune minière de Kéniéba», a-t-elle plaidé. Pour l’honorable Bacary Diarra, la première responsabilité revient aux femmes leaders. « Les femmes leaders qui sont directrices générales se soucient peu de leurs collègues dans les communes rurales », a-t-il déclaré. L’honorable Mme Fomba Fatoumata Niambaly a été plus virulente. Selon elle, les agents de santé ne font qu’arnaquer les pauvres citoyens. « Les agents de santé ne font que remplir leur poches dans nos structures au lieu de jouer leur rôle de prise en charge des pauvres citoyens ».La réplique de la représentante de la directrice Nationale de la santé, Dr Saran Boré, ne s’est pas fait attendre. Elle a dénoncé l’état d’impunité et d’injustice dans lequel le pays se trouve. Dans ces conditions, est persuadée Dr Saran Boré, il est difficile pour un responsable de jouer pleinement son rôle. « Il faut que l’ordre, l’autorité soient rétablis dans ce pays pour lutter contre ces anarchies », a-t-elle martelé. Enfin Dr Amadou Dolo a fait savoir que les institutions doivent jouer leur rôle d’intégrateurs que de s’en prendre au personnel de la santé.  « Il est facile de frapper les faibles », a-t-il dit.

Modibo Fofana

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