Le Mali, à l’instar de la communauté africaine, a célébré, par le biais de la Fédération malienne des associations des thérapeutes traditionnels et herboristes (FEMATH), la 21ème édition de la Journée africaine de la médecine traditionnelle (JAMT). C’était ce 31 août 2023, a l’Institut national de la santé publique (INSP), sous le thème : « La contribution de la médecine traditionnelle à la santé holistique et au bien-être pour tous ».
Pour le président de la FEMATH, Mohammed Fall, la JAMT a été mise à profit pour discuter trois autres thématiques, en dehors du thème continental. Il s’agit de : la médecine traditionnelle et sécurité du patient ; la propriété intellectuelle, marque, dessin model, indication géographique : cas de la médecine traditionnelle et l’évolution/l’Etat des lieux du VIH/Sida et la tuberculose au Mali pour la mise à niveau les tradipraticiens de santé dans la lutte contre ces maladies.
Tout en appréciant la pertinence du thème de la journée, M. Fall a remercié les ministères en charge de santé, du développement social et de l’enseignement supérieur pour l’adoption de la loi portant la création de l’Institut de recherche sur la médecine et la pharmacopée traditionnelle par le CNT.
La cheffe du département du département de la médecine de l’Institut national de santé publique, Pr Rokia Sanogo, dans sa présentation a d’abord fait un rappel de la genèse de l’organisation de la Journée africaine de la médecine traditionnelle. Comme, pendant les journées précédentes, le département a bénéficié du soutien du ministère de la Santé, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS).
Poursuivant, Pr Rokia Sanogo a rappelé la participation salutaire du Mali au premier sommet mondial de l’OMS sur la médecine traditionnelle ; sa contribution à la valorisation de la pharmacopée et la médecine traditionnelle africaine (PMTA) ; sa contribution dans l’amélioration des médicaments traditionnels et la place des praticiens de la médecine traditionnelle (PMT).
Parlant en termes de perspectives, Pr Rokia Sanogo dira que « la prise en compte des ressources de la médecine traditionnelle dans les soins de santé primaire et la mise en place d’une collaboration effective entre la médecine traditionnelle et la médecine conventionnelle peuvent contribuer à l’accroissement de la couverture sanitaire, notamment au niveau communautaire, participant ainsi à l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD) ».
Elle a ajouté que les différentes expériences citées sont en faveur d’un accès plus équitable de la grande majorité de la population malienne aux soins de santé, dans le cadre de la promotion de la couverture sanitaire universelle et la souveraineté pharmaceutique. Aussi, selon elle, pour une réelle prise en compte des ressources de la médecine traditionnelle au niveau communautaire, il est important de procéder à la documentation et à l’élaboration de textes pour la prise en compte de la médecine traditionnelle dans la pyramide sanitaire.
De même, « il serait bien de commencer par l’institution de cadres de concertation spécifique dans la perspective de la création d’une alliance des différents intervenants pour la promotion de la prise en compte de la médecine traditionnelle en santé publique. Cette alliance pourra commencer par la diffusion des expériences et des meilleures pratiques en santé » a souligné, Pr Rokia Sanogo.
« La création de l’Institut National de Recherche sur la Médecine et la Pharmacopée Traditionnelles (INRPMT) est un signal fort de la volonté politique de capitaliser et valoriser les acquis et de se projeter dans le futur dans le contexte de la refondation » a conclu la cheffe du département de la médecine traditionnelle de l’INSP.
Diakalia M Dembélé