Interview Dr Guindo : Règles de rédaction d’une ordonnance

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Dr Guindo

 Qui est-ce qu’une ordonnance ?

L’ordonnance est un acte médical qui engage la responsabilité du médecin. Elle doit être rédigée en fin d’examen ; elle doit être explicite et écrite lisiblement, afin que le malade y trouve toutes les indications nécessaires au traitement. Ce dernier ne comporte pas uniquement des prescriptions médicamenteuses, mais également, par exemple, des conseils hygiéno-diététiques.

Quelle sont les règles de prescription d’une ordonnance ?

Toute ordonnance, doit comporter le nom et l’adresse du médecin prescripteur ; Le nom, prénom et sexe du malade ; la Nature des médicaments prescrits ; La posologie et le mode d’administration du médicament ; La définition de la posologie (nombre d’unités par prise, nombre de prises par vingt-quatre heures, durée du traitement) ; Et la date et signature du médecin prescripteur. Par ailleurs, Il existe deux grandes catégories de médicaments :

Les spécialités pharmaceutiques fabriquées industriellement (il importe de préciser la forme médicamenteuse, le dosage éventuel et la posologie). En cas d’absence de précision, le pharmacien est tenu de délivrer le dosage le plus faible.

Les préparations magistrales formulées par le médecin, qui doit donner au pharmacien les

Indications nécessaires à leur réalisation. C’est pourquoi les médicaments sont classés en liste. Il y a la liste 1, la liste 2, et la liste des stupéfiants :

La liste 1 :

Cette liste comprend les substances présentant pour la santé les risques les plus élevés : alcaloïdes (atropine…) ; hétérosides cardiotoniques (digitaline…) ; corticoïdes (Soludécadron) ; sulfamides hypoglycémiants (Daonil) ; antibiotiques (pénicillines, streptomycine, céphalosporines) ; sulfamides antibactériens, anticonceptionnels ; etc. Le renouvellement des médicaments, inscrit sur cette liste n’est pas possible, sauf si le médecin le précise explicitement sur l’ordonnance en toutes lettres : « À renouveler X fois. »

Le nombre de renouvellements et la durée du traitement doivent être précisés.

Le renouvellement n’est possible que dans la limite du délai du traitement et pour une durée

Inférieure à douze mois. Elle est entourée d’un filet rouge où le pharmacien inscrit son nom, son adresse, la posologie prescrite et le numéro d’ordonnancier.

La liste 2

Elle comprend les autres substances moins toxiques : chlorpromazine (Largactil) ; furosémide (Lasilix) ; etc. La délivrance d’un médicament relevant de la liste 2 peut être renouvelée lorsque le prescripteur ne l’a pas expressément interdit en mentionnant : « À ne pas renouveler. » Dans tous les cas, le renouvellement n’est possible que dans la limite du délai du traitement et pour une durée inférieure à douze mois.

Elle est entourée d’un filet vert.

La liste des stupéfiants

Dolosal ; Fentanyl ; Fortal ; morphine ; etc. Elle varie de sept jours à soixante jours en fonction des produits : vingt-huit jours pour la morphine sous forme de préparations à libération prolongée (Moscontin LP Comprimé à libération prolongée, Skénan LP Gélule à libération prolongée). vingt-huit jours mais fractionnement pour sept jours : Buprénorphine (Subutex) forme sublinguale. Quatorze jours mais fractionnement pour sept jours : Méthadone Sirop ; flunitrazépam (Rohypnol) Sept jours : fentanyl sous forme de préparations injectables ; Morphine (Chlorhydrate) en solution injectable (Ampoule) Il est interdit à toute personne bénéficiaire d’une prescription de stupéfiants de recevoir, pendant la période du traitement couverte par ladite prescription, une nouvelle ordonnance comportant une prescription d’un stupéfiant sans qu’elle ait informé le praticien de la précédente prescription.

Elle est entourée d’un filet rouge.

Règle de chevauchement

Si le traitement nécessite d’augmenter les doses (exemple – 1er jour : 1 ampoule ; 2e jour :

1 ampoule ; 3e jour : 1 ampoule ; 4e jour : 2 ampoules ; 5e jour : 2 ampoules), le médecin a le droit de faire une nouvelle ordonnance, bien que sept jours ne soient pas écoulés. Il doit préciser : « En complément de mon ordonnance de telle date ». Le médecin peut s’approvisionner en médicaments stupéfiants en utilisant son carnet à souches et en précisant : « Pour usage personnel. » Le médecin ne peut s’adresser, pour son réapprovisionnement en stupéfiants, que chez un seul pharmacien choisi par lui dans la commune où il réside ou chez un pharmacien de la commune la plus proche si la sienne est dépourvue d’officine. Le pharmacien choisi doit être signalé par le médecin au Conseil départemental de l’Ordre dont il dépend.

La provision des stupéfiants détenus à ce titre est limitée qualitativement et quantitativement par le directeur départemental des affaires sanitaires et sociales après avis de l’Ordre des médecins.

Autres règles

Les sages-femmes sont autorisées à prescrire et à utiliser elles-mêmes, dans l’exercice de leur profession, certains médicaments, dont la liste est fixée par un arrêté. Certains médicaments contenant des substances appartenant à l’une ou l’autre des classes (listes 1, 2 ou liste des stupéfiants) peuvent être délivrés sans ordonnance (car ils sont très faiblement dosés) ou suivre les règles de prescription d’une autre liste. Exemple : le Néocodion contient de la codéine (stupéfiant) mais est inscrit sur la liste 1 et suit les règles de cette liste. La pharmacopée française indique les doses maximales des médicaments par prise et par

vingt-quatre heures que le médecin doit respecter, faute de quoi le pharmacien doit refuser la délivrance. Si le médecin maintient sa prescription, il doit préciser en toutes lettres : « Je dis (telle dose). »

 

Drissa KANTAO

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