Malgré les menaces de boycott de la Coordination nationale, 50 candidats se sont présentés pour pourvoir les 48 places en jeu.
L”on s”achemine certainement vers une solution définitive au feuilleton des internes qui a défrayé la chronique ces derniers mois. La coordination nationale des "faisant fonction" d”internes, était décidée à empêcher le déroulement du concours de recrutement des internes en médecine, pharmacie, odonto-stomatologie et ophtalmologie (voir L”Essor de mercredi). Le décanat de la Faculté de médecine, de pharmacie et d”odonto-stomatologie (FMPOS) était convaincu, pour sa part, que rien ne pouvait empêcher ce concours.
Le suspense n”aura pas duré longtemps. Le concours de recrutement des internes a effectivement eu lieu hier à la FMPOS dans la plus grande sérénité.
Ils étaient 50 candidats à postuler (44 en médecine et 6 en pharmacie). Dès 8 heures, le doyen de la FMPOS, le professeur Anatole Sangaré a procédé à l”appel des candidats et à la vérification des badges et des pièces d”identité.
Les candidats de chaque spécialité concourent dans deux épreuves : en médecine et en chirurgie pour ceux de la médecine, en science pharmaceutique et sciences fondamentales pour les pharmaciens. Pour le choix des sujets, chaque DER a donné 4 enveloppes qui ont été tirées au sort devant les candidats pour retenir deux enveloppes, donc deux épreuves dans chaque branche.
Après le démarrage des épreuves, des candidats continuaient à se présenter au décanat comme cette étudiante qui tentait de supplier le doyen de la FMPOS. "Professeur j”avais peur, je vous en supplie, faites en sorte que je fasse le concours", se lamentait-elle.
Mais à ceux qui ont hésité et aux autres retardataires, il était invariablement opposé les textes d”organisation du concours de recrutement des internes. Ceux-ci stipulent qu”une fois les épreuves entamées, la salle n”est plus accessible à d”autres candidats.
Le nombre restreint de candidatures s”expliquerait par la pression exercée sur les candidats potentiels par les radicaux du mouvement. En effet la veille du concours, il y a avait près de 80 badges enlevés au secrétariat du doyen. Précisons à ce propos que l”accès à l”enceinte de la faculté et à la salle de concours est conditionné à la présentation du badge de candidat.
Mais selon des informations qui nous sont parvenues, à la suite d”une réunion avec l”Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) à l”École nationale des ingénieurs (ENI), certains postulants auraient été dessaisis de leurs badges afin de les empêcher prend part au concours. Mais des responsables de la Coordination nationale des faisant fonction d”internes rencontrés avant cette réunion, assuraient que des candidats avaient remis leur badge à la Coordination par solidarité.
Le doyen de la FMPOS s”est réjoui du fait que force soit restée à la loi. "Je suis satisfait que le gouvernement ait pris ses responsabilités pour que la loi soit respectée. On va démontrer qu”il ne faut pas que l”école malienne soit mise en péril par le non respect des textes", a indiqué Anatole Tounkara qui estime qu”il était de son devoir de sensibiliser ceux qui ont eu le bon sens et surtout le courage de concourir. "Aux candidats qui font l”objet de menaces par appels téléphoniques, je leur ai dit d”avoir la conscience tranquille. L”État est derrière eux", poursuit Tounkara.
Nous avons cherché à rencontrer plus tard des membres de la Coordination nationale, mais en vain. Le téléphone du coordinateur national, Chaka Keïta, est resté invariablement sur le répondeur.
Rappelons que l”arrêté N° 07- 1604 MS-SG portant ouverture du concours de recrutement des internes dans les centres hospitalo-universitaires du Point G, Gabriel Touré, de l”Institut d”ophtalmologie tropicale (IOTA) et du Centre national d”odonto stomatologie (CNOS), fixe à 48 les postes à pourvoir. Avec 50 candidats, chacun a donc, à priori, ses chances.
Mais il se trouve qu”il ne s”agit pas d”un concours comme les autres. Ici, un règlement intérieur fixe la moyenne de passage à 12 sur 20. Ceux qui seront admis à l”écrit passeront un test oral. A ce stade, le candidat tire un sujet et le prépare en 20 minutes avant de l”exposer en une quinzaine de minutes.
Les règles de fonctionnement du jury, précisent que les épreuves orales débuteront un jour après la proclamation des résultats et l”ordre de passage se fera par tirage au sort. Après les résultats définitifs, les futurs internes signifieront par ordre de mérite au ministère de la Santé, le choix de leurs services dans les centres hospitalo-universitaires.
Pour revenir au concours même, signalons qu”il s”est déroulé sous la protection d”un impressionnant dispositif de sécurité. L”organisation du cours marque une étape importante dans la situation des faisant fonction d”internes. C”est, du moins, ce que l”on espère vivement.
B. DOUMBIA
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