Le Mali fait face à une insuffisance critique de pharmacies, une situation qui impacte négativement la santé de sa population. Alors que les normes internationales recommandent un pharmacien pour 30 000 habitants, le Mali enregistre environ un pharmacien pour 14 500 habitants, créant ainsi un déficit notable dans l’accès aux soins pharmaceutiques, particulièrement en milieu rural.
Les problèmes liés à l’insuffisance de pharmacies au Mali sont multiples et complexes. Premièrement, le nombre de pharmaciens formés dans le pays est insuffisant pour couvrir les besoins de la population. En outre, la répartition des pharmaciens est extrêmement inégale, avec une concentration majeure dans les grandes villes comme Bamako, au détriment des zones rurales où l’accès aux pharmacies est nettement limité.
La difficulté d’installation des pharmacies dans le pays constitue un autre obstacle. Les contraintes administratives et financières rendent l’ouverture de nouvelles pharmacies particulièrement ardue, aggravant ainsi la situation.
L’insuffisance de pharmacies a des répercussions graves sur la santé des Maliens. Le manque d’accès régulier et rapide aux médicaments nécessaires peut retarder les traitements, voire empêcher les soins essentiels, augmentant ainsi les risques de complications et de mortalité. Pour remédier à cette situation, plusieurs mesures peuvent être envisagées. Parmi celles-ci, on peut préconiser l’augmentation des formations en pharmacie, l’incitation pour les zones rurales, la facilitation de l’accès aux médicaments.
Régulation du marché des médicaments
Le coût élevé des médicaments au Mali est une autre problématique cruciale. Les prix pratiqués dépassent souvent les prix de référence internationaux et la disparité des prix d’une pharmacie à l’autre rend l’accès aux soins, encore plus difficile, pour les Maliens, en particulier pour les plus pauvres.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation, notamment l’absence de régulation efficace des prix, la faiblesse du pouvoir d’achat de la population et les coûts élevés de transport et de logistique des médicaments.
Là encore, ce ne sont pas les propositions qui manquent. Les autorités pourraient ainsi réguler les prix des médicaments, promouvoir les médicaments génériques et soutenir les mutuelles de Santé. Certes, la situation actuelle du système pharmaceutique au Mali requiert des interventions urgentes et structurées. L’accès aux pharmacies est un élément fondamental pour un système de santé performant.
Le gouvernement a toutefois la responsabilité de mettre en œuvre des mesures pour garantir que tous les citoyens aient accès à des pharmacies et à des médicaments essentiels, à un coût raisonnable. Une telle approche améliorerait non seulement la santé publique mais aussi la qualité de vie des Maliens, contribuant ainsi au développement global du pays.
Cheick B. CISSE