Première Malienne à occuper le prestigieux poste de directeur général de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS), Mme Sidibé Zamilatou Cissé, cadre rompu aux arcanes de la haute administration, a réussi en un temps record à redorer le blason de l’Institut quelque peu terni par une décennie de gestion erratique. La mise sur le marché de nouveaux produits, l’assainissement des finances et l’amélioration des recettes, le climat social apaisé, la bonne gestion des ressources humaines… sont les clefs de la performance de l’INPS, qui peut à juste titre se targuer aujourd’hui du regain de confiance des partenaires.
L’Institut national de prévoyance sociale (INPS) est un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du ministère de la Santé et du Développement social. L’Institut a pour missions essentielles :
– de recouvrer les cotisations sociales assises sur les salaires des travailleurs et les revenus des non-salariés ;
– et de servir les différentes prestations prévues par le code de prévoyance sociale au titre des prestations familiales, des accidents de travail et des maladies professionnelles, de l’assurance vieillesse invalidité et allocation de survivants ainsi que d’une action sanitaire et sociale.
Ces régimes sont financés par les cotisations calculées sur les salaires des travailleurs des secteurs privés et parapublics.
Dans un souci d’élargir la couverture des risques sociaux à une grande majorité de la population, la loi n°99-047 du 28 décembre 1999 institue l’assurance volontaire à certains régimes de prévoyance sociale gérés par l’INPS. L’Institut offre aux travailleurs non-salariés des professions libérales, artisanales, industrielles et commerciales, ainsi qu’aux travailleurs indépendants, un régime d’Assurance volontaire qui leur donne la possibilité légale de souscrire volontairement à certains régimes gérés par l’Institut.
En vue de se rapprocher davantage de ses assurés, outre des directions dans huit (8) capitales régionales, l’INPS a créé 77 agences secondaires sur toute l’étendue du territoire national, et une agence principale dans chacune des six (6) communes du district de Bamako. Ces structures déconcentrées s’occupent du recouvrement et du paiement des prestations servies.
L’INPS est une structure centrale de la sécurité sociale au Mali qui a su s’adapter. En 2018, l’INPS a connu une grave tension de trésorerie qui l’a amené à casser même ses dépôts à terme (DAT). Cette situation a malheureusement entamé la confiance entre l’Institut et ses partenaires surtout les fournisseurs.
Devant la persistance de la crise, le gouvernement malien a décidé, en juillet 2019, d’opérer un changement à la tête de la direction générale de l’INPS. C’est ainsi qu’intervient la nomination de Mme Sidibé Zamilatou Cissé. Première femme nommée au poste de directeur général de l’INPS, inspecteur des services économiques, cadre chevronné de l’administration malienne, elle est connue pour son assiduité et sa rigueur dans le travail. Ayant hérité d’une situation financière et d’un climat social chaotiques, Mme Sidibé a entrepris plusieurs initiatives pour améliorer la gouvernance de l’Institut.
Entre autres :
Les résultats nets des exercices 2019 et 2020 : sont passés de 773 696 125 F CFA en 2018 à 9 292 762 008 F CFA en 2019. Le remboursement par anticipation de tous en emprunts bancaires et paiement à terme échu des dettes d’exploitation : Le niveau d’endettement avait atteint un seuil critique en 2019 avec un impact très négatif sur la trésorerie courante (intérêts débiteurs supérieurs aux intérêts créditeurs).
L’augmentation de placements dans les banques (dépôts à terme) à des taux plus rémunérateur : les dépôts à terme ont vu leur taux de rémunération renégocié et les capitaux placés sont passés de 23 800 000 000 F CFA en 2019 à 42 000 000 000 F CFA.
La mise en place d’un programme de dématérialisation des opérations de paiements des droits et de recouvrement des cotisations.
L’inventaire du matériel médical acheté en 2018 non utilisé par les services médicaux de l’INPS :
L’inventaire du patrimoine mobilier et immobilier de l’INPS qui aura pour objectif :
– La reconstitution des éléments d’actifs immobilisés ;
– la valorisation des actifs immobilisés existants ;
– la mise à jour du manuel de codification du patrimoine mobilier et immobilier ;
– l’intégration des résultats de l’inventaire dans les états financiers (mise en conformité des états financiers avec les résultats de l’inventaire) ;
– la mise à disposition d’un fichier des immobilisations dont les données concordent avec la comptabilité ; l’identification par site et descriptif de l’état général ; et la mise à jour de la codification.
L’augmentation des revenus locatifs : la gestion de l’immeuble ex-Somiex a changé de main au cours de l’année 2020.
Les recettes sont passées de 23 060 000 FCFA en 2019 à 250 000 000 en 2020 et il est attendu de près de 300 millions en 2021. L’audit général par le Cabinet Diarra : afin de déterminer les points forts et les faiblesses du fonctionnement de l’Institut et de définir les pistes d’amélioration.
Vérification financière et de performance de l’INPS pour la période allant du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2019. Pour l’essentiel elle a procédé à l’évaluation du contrôle interne de l’Institut et de sa performance.
Plusieurs séminaires de formations sont organisés à l’intention des responsables et agents afin d’améliorer la qualité des ressources humaines.
L’institut s’est doté d’une cartographie des risques et d’un plan de maitrise des risques, deux outils capitaux de pilotage et de maitrise des activités.
C’est une grande première à l’institut, qui auparavant, n’en a jamais possédé. Ces outils constituent le gouvernail de la bonne gouvernance.
La mise en place d’une commission dialogue social au sein de l’Institut regroupant les différents syndicats (3), elle se réunit régulièrement pour évoquer les problèmes de la maison commune.
La redynamisation des structures de contrôle telles que l’Inspection générale et la direction de l’audit interne.
Le budget 2021 de l’Institut national de prévoyance sociale est arrêté en recettes à 203 050 656 545 FCFA et en dépenses à 189 219 948 880 FCFA avec un solde d’exploitation prévisionnel 13 830 707 665 F CFA. Ce budget est en augmentation par rapport à 2020 de 1,48 % au titre des recettes et de 7,91 % au titre des dépenses. Avec des recettes de cotisations 193 033 720 000 de F CFA 2021 contre une prévision de 179 048 012 195 de FCFA en 2020, soit un taux d’accroissement de 7,81 %. Ces recettes sont constituées par :
Les cotisations sociales des régimes gérés par l’INPS pour une prévision de 140,492 milliards de FCFA en 2021 contre une prévision de 135,89 milliards F CFA en 2020, soit une augmentation de 4 %.
Les dépenses de l’Institut se classent en trois grandes catégories et des reversements. Elles sont essentiellement constituées de dépenses techniques, 70 % concernent les pensions de retraite. Elles se répartissent comme suit :
– Dépenses techniques pour une prévision de 95 219 116 786 FCFA en 2021 contre 90 448 618 913 F CFA en 2020, soit un accroissement de 11,89 % dont pour les pensions, 80 085 696 808 FCFA ;
– Dépenses d’investissements et d’équipements pour 8 696 711 000 FCFA contre 10 087 666 316 F CFA en 2020, soit une de baisse -13,79 %;
L’excédent prévisionnel s’élève à 13 830 707 664 FCFA en 2021 contre 24 749 460 649 F CFA en 2020 soit une baisse de 44,12 %.
Le conseil a adopté lors de sa 95e session les points sur la gratification accordée au personnel et la revalorisation du point indiciaire. Tous ces avantages ont été payés au personnel.