Institut d’Ophtalmologie Tropicale d’Afrique : La descente aux enfers par des pratiques mafieuses

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Institut d’ophtalmologie tropicale de l'Afrique (IOTA)
Institut d’ophtalmologie tropicale de l’Afrique (IOTA)

La lutte contre la corruption, le népotisme, la gabegie et tout ce qui s’en suit semble un vain mot sous le régime IBK. Contre sa volonté certainement, ses proches des plus proches les encouragent et les soutiennent. Le cas du CHU-IOTA (centre hospitalier universitaire – institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique) en est la parfaite illustration avec un ministre jusque-là considéré comme un des meilleurs, Ousmane Koné. Cela, pour des raisons politiciennes inavouées.

Au moment où le jeune Premier ministre Moussa Mara avait décidé de relever le DG de l’IOTA pour sa très mauvaise gestion, le ministre Koné eut l’intelligence de monter rapidement un cérémonial de l’ophtalmo pédiatrie présidé par IBK à l’institut. Brisant du coup les intentions de Mara qui lui avait auparavant adressé une lettre confidentielle faisant part de la descente en enfer de l’IOTA par des pratiques mafieuses. Qu’en est-il aujourd’hui ?

SITUATION ACTUELLE DU CHU-IOTA

Le Centre Hospitalier Universitaire de l’Institut d’Ophtalmologie Tropicale de l’Afrique, longtemps considéré comme un fleuron et une fierté malienne dans le cadre de la lutte contre la cécité mérite d’être regardé de très près. Pour rappel, le CHU-IOTA a principalement comme missions :

– d’assurer les soins ophtalmologiques de niveau tertiaire pour les populations,

– d’assurer la formation des agents de la santé pour les pays de l’Afrique francophone,

– de conduire des projets de recherches et fournir une expertise aux états dans le cadre de la lutte contre la cécité.

A travers ses missions et par ses résultats, l’IOTA a acquis le titre de “Centre Collaborateur de l’OMS dans la lutte contre la cécité” et travaille avec plusieurs partenaires et ONG. Durant toutes ces années, plusieurs efforts ont été consentis afin d’assurer une pérennité à l’IOTA et de conserver l’image et le statut qui ont été légués. Mais, depuis les évènements de Mars 2012 qui ont eu comme corolaire de mettre à la tête du CHU un médecin militaire Dr Colonel Mamadou Sory Dembélé par un montage grotesque de Guindo, voici la situation actuelle de l’IOTA.

D’abord en ce qui concerne les soins. En janvier 2012, tout patient arrivant à l’IOTA était enregistré dans un fichier informatique et tous les systèmes de collecte de données (patients et finances) étaient informatisés et sécurisés. Depuis Juin 2013 jusqu’à nos jours ce système est en arrêt et tout est en manuscrit. Donc 24 heures après toute consultation, il n’y a plus de trace de passage à l’IOTA. Pis, personne ne peut estimer les recettes de l’hôpital. En plus, la désorganisation du circuit informatique entraine une grande fraude en termes de recettes.

Au bloc opératoire, aucune semaine ne se passe sans qu’il n’y ait une rupture de consommable en pleine chirurgie et il arrive aux médecins d’arrêter pendant que la direction va chercher des produits en détail à la pharmacie en face pour le dépannage. Cela est récurent et personne n’imagine que de telle situation arrive dans un CHU de troisième référence. Au-delà de l’accueil et du bloc, tous les services sont aujourd’hui dans un état qui ne répond à aucun critère de centre de 2ème référence à plus forte raison prétendre être 3ème référence.

Ensuite la formation. Malgré les soutiens des bailleurs de fonds, pour une première fois de notre histoire, en 2014 des étudiants étrangers (Burkina Faso) ont refusé de venir se former à l’IOTA car l’IOTA actuel ne répond plus aux critères modernes de formation. D’autres pays ont emboité le pas (RCI, Sénégal, Bénin) et ne comptent plus envoyer leurs ressortissants pour suivre une formation à l’IOTA. L’institut est aux abois et à ce rythme il ne sera qu’une bouteille vide.

Que dire de la recherche ? Les normes sont claires et simples. La qualité d’un CHU en matière de recherche se mesure par le nombre de publications scientifiques.

Par leur politique de démotivation et de destruction des acquis, aucune communication scientifique n’est sortie de l’IOTA depuis plus de deux ans. La conséquence est que l’IOTA a perdu le label de “Centre Collaborateur de l’OMS dans la lutte contre la cécité” et cela complique dans l’avenir sa capacité de mobiliser des fonds.

Actuellement, dans la sous-région, des réunions ou des grands congrès scientifiques en ophtalmologie s’organisent sans l’implication de l’IOTA car ils se rendent compte qu’il n’est qu’une coquille vide.

En termes de partenariat, malgré les multiples opportunités qui existent, il est en train de perdre même ceux considérés comme acquis. Les partenaires, dans leur ensemble, sont en train de reconsidérer leurs positions vis-à-vis de l’institution, ce qui est dommageable à son avenir.

En considérant que l’IOTA est le meilleur centre d’ophtalmologie de la sous-région et sans y regarder de près, aujourd’hui, il se retrouve avec un sous centre. Si les mesures urgentes ne sont pas prises en termes de semaines, il atteindra un point de non-retour et ça serait grave et surtout que les ressources compétentes et motivées existent à l’interne.

QU’EST-CE QUI L’A CONDUIT LA ?

Depuis la rétrocession du CHU au Mali, les acteurs et le personnel se sont battus pour conserver au moins le legs ou le dépasser. Ce combat a quasiment porté ses fruits car en 12 ans, le CHU n’a cessé de croitre, de rayonner, de diversifier ses activités.

En 2012, après le putsch, par un savant mensonge, la junte a imposé un colonel à la tête du CHU afin de s’assurer ses entrées de fonds. Cependant, tous les observateurs avertis croyaient unanimement qu’après la transition, les nouvelles autorités allaient voir au clair cette affaire. Mais c’est sans compter sur la force du mensonge. Par les jeux obscurs, le ministre de la Santé s’est fait rouler ou convaincre et semble être son seul et fidèle allié.

Pourtant, tous les collaborateurs du ministre lui ont signifié que ce monsieur ne remplit pas les critères techniques et moraux pour diriger cet institut, mais le ministre est resté sourd à leur conseil et d’ailleurs certains ont même été menacés de renvoie s’ils critiquaient encore ce DG.

Le Premier ministre sortant Moussa Mara, dans le cadre du suivi des actions des directeurs de grands services s’est rendu compte de la destruction de la boite et a instruit au ministre de la Santé de voir de près cette boite. Suite à cette instruction confidentielle, M. Koné informe le DG que le PM cherche sa tête et il va falloir organiser une stratégie pour le sauver au poste. C’est à ce titre que sur un projet pas encore bouclé de 300 millions pour un centre d’ophtalmo pédiatrie, le ministre de la Santé organise une cérémonie de pose de première pierre à laquelle il invite le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta afin de contrer les foudres du PM Mara qui savait l’état de mauvaise gouvernance et de déliquescence qui existait dans la boite. Après cette pose, le président en homme averti a posé la question de savoir : quand est-ce que cet immeuble va être inauguré ? Et on lui a répondu dans 6 mois, c’était en octobre 2014. Nous sommes quasiment à un an et allez-y voir, le soubassement du bâtiment n’est pas encore fini. C’était tout juste un manège du ministre Koné pour extraire son DG des griffes du PM Mara.

Le ministre de la Santé pour toujours protéger ce DG est allé jusqu’à confectionner une carte RPM anti datée, nous confirme-t-on, afin de rassurer le parti de son appartenance à leur rang depuis longtemps alors qu’ils ne se sont connus qu’après le putsch. En un mot, à son arrivée au département. Pourquoi le ministre tient autant à ce DG ? Finance, parenté ?

Tout un ensemble de mensonges en utilisant des fausses signatures, en manipulant le président de l’Assemblée par les anciennes relations de famille ont été utilisés pour maintenir ce DG au poste. Le temps ne ment pas, et allez-y voir comment la situation s’est détériorée en si peu de temps.

Comme si cela ne suffit pas Madame Dembélé et ses proches détiennent désormais tous les marchés juteux de gardiennage, de nettoyage, etc., sans oublier les marchés taillés sur mesure.

En outre, afin de rencontrer le DG pour l’écouter, le standard ne nous a pas donné satisfaction. Finalement, nous avons fait le déplacement. Le 1er jour, il nous a été signifié que le DG est sorti. Le 2ème jour qu’il ne reçoit que sur rendez-vous, malgré notre insistance. Et le 3ème jour que le Dg est très occupé, c’était ce vendredi. A notre dos, on entend dire ceci : “Les journalistes là sont très dérangeants. Chaque jour, il y a un qui vient…” Et patati patata, non Messieurs les responsables de l’administration malienne, les journalistes font leur boulot, si chacun faisait consciencieusement le sien, notre chère patrie n’allait pas se retrouver dans cette situation chaotique. A bon entendeur salut ! A suivre donc!

Boubacar dabo

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5 COMMENTAIRES

  1. le Mali n a jamais connu un mauveau ministre de la santé comme ce koné et puis quand il parle on dirai un ….

  2. pourquoi parlez vous mal de ceux qui travaillent bien ? je vous en prie vous les faux hjournalistes qui ne cherchent qu’à semer la zizanie au sein de notre pays en critiquant ceux qui font bien leur travail et laisser en paix les malfrants

  3. Ah les désinformateurs du Lions Club sont revenus à la tache. Tout homme honnête sait que l’IOTA était devenu une succursale de Tapo and C° avec comme complices l’ancien Ministre Makadji, Dr Seydou Bagayoko qui a été nommé DGA sans remplir aucun critère sérieux. Dr Bagayoko a été recruté seulement en 2005 à la FP et Makadji le bombarde DGA alors qu’il n”a même pas 8 ans comme fonctionnaire. Dr Bagayoko est le garçon de course de Tapo et Makadji qui gérent les fonds du Lions Club dans la plus grande opacité. Tapo est l’Administrateur des biens du Lions Club et c’est le principal fournisseur de l’IOTA sous Pr Diallo qui était aussi son homme de main. Ils ont sorti des centaines de millions des fonds du Lions Club sans appel d’offres, sans concurrence car Tapo exécutait tous les marchés avec Makadji qui fermait les yeux sur ces scandales qui ont secoué l’IOTA pendant près de 10 ans. C’est ces pratiques mafieuses que l’actuel DG ne voulait plus cautionner qui lui valent ces foudres des amis de Tapo. C’est une bande de criminels qui agissent souvent par des menaces, des intimidations. Tapo dit à qui veut l’entendre que Me Ramatoulaye Diallo NDiaye est sa nièce ainsi que malheureusement Pr OUsmane Doumbia qui le couvre sachant bien que la gestion de Tapo n’est pas orthodoxe. Ils se sont jurés d’avoir la tête du DG de l’IOTA par l’intox dans les journaux et radios. Il ya tellement de contrevérités dans ce texte qu’on se demande pourquoi ils agissent de la sorte. On les comprend: ils sont pressés de gérer les sous de l’IOTA comme ils le faisaient sous Pr Diallo. Il faut arrêter cette bande de mafiosis qui ne recule devant rien: Mama Tapo, Makadji, Seydou Bagayoko, Ousmane Doumbia, et d’autres de leurs amis Lions.

  4. @Boubacar dabo.Le général 4* AAS n’a fait que 2 semaines au pouvoir avant de le rendre à Dionkiss.Quelqu’un qui aurait été “nommé” depuis 2012 serait déjà balayé depuis longtemps s’il y avait eu une bonne volonté et un bon suivi.En comparant l’IOTA où le français M.Auzener était DG à l’IOTA d’aujourd’hui, on se rend vite compte que la bonne marche de nos structures étatiques reste encore le dernier de nos soucis au Mali. 😉

  5. Ce monsieur a été nommé par le capitaine Sanogo,au moment où Makadji s’appretait à mommer un professeur pour suuccéder DIALLO.Il est medecin et non professeur,OusmaneKoné doit prendre ses responsabilités et s’assumer,sinon Dembélé a foutu la structure en l’air.

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