Qui a donc intérêt à tuer ce service de référence ? La question n’a peut-être pas son sens quand on sait que le Maître des lieux, à savoir, le Directeur du service le sieur Mamadou S. Traoré se fiche éperdument que ça fonctionne ou pas. Ce qui n’est pas le cas des travailleurs qui ont entamé une démarche noble et salutaire.
Le syndicat de l’institut national de recherche en santé Publique (INRSP) observe depuis lundi 22 novembre 2015 un sit-in en vue d’obtenir l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Hier encore, le mouvement se poursuivait et les autorités ne se semblent nullement concernées.
L’INRSP est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il est l’un des centres de référence au niveau national dans le domaine du diagnostic biologie, et de la recherche action en santé publique.
Depuis plus de 2 ans, l’institut traverse d’énormes difficultés à savoir: la fermeture des laboratoires (rupture de réactif consommable), des centres ruraux non-opérationnels; pas de vaccination du personnel contre les hépatites ; la non-régularisation de la situation administrative du personnel; des agents payés sur les ressources propres de l’INRSP ; le paiement irrégulier des allocutions familiales ; le manque de financement des projets de recherche ; l’utilisation du parc auto au détriment du service ; le clivage dans la gestion; la remise en cause des cas sociaux, et le manque de collaborateur avec le syndicat.
Ces points font l’objet de revendication du syndicat de l’INRSP.
Un sit-in a été organisé pour ce fait dans ses locaux.
Et c’est 2013, que les employés travaillaient dans les conditions déplorables. Rien ne va plus !
Aux dires de Hamadoun Ongoïba, SG du syndicat, « nous voulons travailler, mais les moyens nous manquent. Aujourd’hui, il nous faut des réactifs consommables, il faut dépanner les appareils, des projets de recherche et qui dit projet, dit financement et notre mission prioritaire est la recherche et les analyses biomédicales. On travaille dans l’obscurité ! Toutes les ampoules sont coupées. Dans les bureaux ainsi que dans les laboratoires d’analyses, on travaille avec la lumière du jour ; les ordinateurs et les climatiseurs ne fonctionnent plus. Et c’est pour cette raison que nous avons décidés d’aller en sit-in jusqu’à ce que la direction revoie la situation. Nous avons opté pour ça jusqu’à nouvel ordre. Le syndicat de l’INRSP réclame une meilleure condition de travail et une franche collaboration avec la direction.
Une correspondance a été adressée à la direction, il y’a de cela deux jours au nom de tous les employés de l’INRSP».
Pour le technicien de laboratoire M. Alousséïni Maïga, «on déplore un manque de considération de la part de la Direction. Les sous-services sont abandonnés depuis maintenant trois semaines et aucune mesure n’a été prise par la direction ».
Selon les témoignages recueillis sur place, le directeur M. Mamadou S. Traoré se préoccupe dudit Institut comme de sa première chemise. Ce n’est pas faute d’informations. Chaque lundi et mardi une réunion d’information a lieu entre lui et les chefs des départements des services.
Mme Samaké Aminata Traoré de dénoncer le manque de matériel : «On a des machines de dernières générations qui peuvent faire plus de 400 analyses en une heure mais qui ne fonctionnent plus pour cause de réactif alors que ces machines ont été offertes gratuitement par le suivie biologique. On n’a plus de réactif, plus de tube de prélèvement, les aiguilles, les cotons et même le savon manque. On est censé être le centre de référence, et cela n’est possible tant que toutes les conditions ne soient réunies ».
Nous y reviendrons !
Bibata Coulibaly et Mariétou Wélé Diallo