Implantation de pacemakers à l’hôpital de Kati : Une grande première

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La technique consiste à implanter des stimulateurs à des malades souffrant d’insuffisance ou de troubles de la fréquence cardiaque.

L’implantation de pacemakers ou piles cardiaques appelés encore stimulateurs cardiaques figure désormais aux compétences du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Kati. Le Dr Youssouf Camara, cardiologue dans cet établissement, achève une formation au CHU de Nancy Brabois en France et effectue un stage au centre hospitalier de Forbach. Là-bas, le Dr Bedinot, en charge de la banque de pacemakers, lui a remis deux pacemakers à implanter, à titre humanitaire, chez deux patients maliens. Ceux-ci sont âgés de 69 et 50 ans. Le pacemaker est un dispositif comportant un générateur et des sondes. Il est implanté chez des personnes souffrant de troubles du coeur pour stimuler une fréquence cardiaque tombée en dessous de la normale. La pile expédie des impulsions électriques qui permettent d’accélérer le rythme des battements du coeur lorsqu’il est lent. On l’implante chez des gens qui ont un bloc auriculo-ventriculaire (BVA), selon l’expression consacrée. Il s’agit d’une dissociation entre les ventricules et les oreillettes. Il est environ 9h30 lorsque le Dr Youssouf Camara entre au bloc opératoire pour prendre en charge le premier malade. Il pratique une petite incision dans le sillon delto-pectoral et passe par la veine céphalique pour diriger les sondes de la pile vers le cœur. Dans cet exercice, la précision du cardiologue est impeccable.

La technique d’implantation de piles cardiaques nécessite un amplificateur de brillance (l’hôpital de Kati en dispose de deux). Cet équipement permet de voir le cœur. Il faut aussi un programmateur et un testeur de seuil pour voir si le pacemaker a été implanté au bon endroit. Ces deux appareils ont été apportés de France par le cardiologue. Au moment où notre équipe de reportage quittait les lieux, la première intervention était en cours. Mais le cardiologue nous annoncera le lendemain que les deux malades étaient sortis de l’hôpital. Le Dr Youssouf Camara explique que le pacemaker peut s’adapter aux activités du malade. Il est ainsi capable de rester en mode sentinelle, c’est-à-dire en stand-by, lorsque le cœur n’a pas besoin de lui.

La durée de vie des deux piles est d’au moins 10 ans, a indiqué le cardiologue. Selon ses explications, un pacemaker coûte en France 3000 euros, soit à peu près 2 millions de Fcfa et une sonde environ 500 à 700 euros (330 000 à 460 000 Fcfa). La pile cardiaque n’est donc pas à la portée des bourses modestes. Or les malades atteints de troubles cardiaques sont légion. Youssouf Camara a remercié ses encadreurs, notamment les professeurs Sadoul Nicolas de Nancy Brabois et Aliop Etienne et le Dr Jean Philippe Godenir du service de cardiologie de Forbach. Le Dr Alioune Doumbia, directeur général de l’hôpital de Kati, nourrit légitiment l’ambition d’insérer l’implantation des piles cardiaques dans le paquet d’activités de l’établissement. Pour cela, le cardiologue Youssouf Camara va aider à nouer un partenariat entre l’hôpital et le centre hospitalier de Forbach.

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