Si les populations de Djélibougou ne font rien, c’est leur santé qui en pâtira par la faute de Mme Conté Fatoumata Doumbia, maire de la commune I et de certains de ses collaborateurs mafieux. Malgré la décision : No 722/GD-CAB du 4 décembre 2015 du Gouverneur du District de Bamako et celle du jugement No 91 du 10 mars 2016 du tribunal administratif de Bamako, la maire de la commune I continue de défier la loi et les populations du quartier en voulant s’approprier coûte que coûte la gestion de l’Association de santé communautaire de Djélibougou.
Crée en 1992, l’Association de santé communautaire de Djélibougou était considérée comme une référence dans le District de Bamako. Mais depuis le 29 août 2015 suite au renouvellement du mandat de Cheick Doucouré, on assiste à un véritable bras de fer entre ce dernier et les anciens responsables soutenus par Mme Conté Fatoumata Doumbia, maire de la commune I. Pourtant le décret No 02-049 du 22 juillet 2002 portant loi d’orientation sur la santé et ceux No 02- 314/P-RM du 4 juin 2002 fixant les détails des compétences transférées de l’Etat aux collectivités territoriales niveaux communes et cercles en matière de santé et No 05-299/P-RM du 28 juin 2005 en son article 4 fixant les conditions de création et les principes fondamentaux de fonctionnement des CESCOM, sont très clairs en la matière sauf pour la maire et ses collaborateurs mafieux qui avaient pillé les fonds de l’ASACO lors de leur passage.
Genèse de la crise
Tout est parti lors du renouvellement du bureau du comité d’administration du comité de gestion et du comité de surveillance le 29 août 2016 qui a vu la victoire de Cheick Doucouré avec 84 voix. Non contente de cela, Mme Conté Fatoumata Doumbia n’a eu d’autre solution que de s’immiscer dans la gestion de l’ASACODJE en imposant ses hommes et femmes de main. C’est ainsi qu’elle décida de dissoudre le bureau élu du 29 août 2016 le 19 Novembre 2016 par décision No 0093/MCI-DB qu’elle remplace par un comité de crise suivant décision No 0094/MCI-DB de la même autorité. Pour justifier ses décisions absurdes, la maire évoque la mauvaise gouvernance de l’ASACODJE sans au préalable auditionner les responsables, le climat qu’elle qualifie de délétère entre le personnel du CSCOM et certains membres du conseil d’administration des comités de gestion et de surveillance, des irrégularités qu’elle déclare constatées par le représentant de la FELASCO lors de la mise en place du bureau et d’autres balivernes. Convaincus que le Mali est un état de droit, Cheick Doucouré, président élu en 2015 saisit le Gouverneur du district de Bamako. Après analyse de la plainte déposée et face au refus de la maire d’apporter les preuves de ses allégations portées contre le président élu en 2015 au motif qu’elle serait en veuvage alors que les décisions prises sont bien signées d’elle, le Gouverneur n’avait d’autre choix que de donner raison au président de l’ASACODJE, Cheick Doucouré. Par conséquent il avait demandé suivant la décision : No 722/GD-CAB du 4 décembre 2015 à la maire de la commune I le strict respect de la légalité, de reconsidérer ses décisions No 0093/MCI-DB du 19 novembre 2015 portant dissolution du conseil d’administration du comité de gestion et du comité de surveillance de l’ASACODJE et No 0094/MCI-DB du 19 novembre 2015 portant création d’un comité de crise pour la gestion de l’ASACODJE. Il l’a ensuite demandé suivant décision No 233/GDB-CAB la passation de main écrite sur la gestion du comptable ad hoc nommé par le comité de crise mis en place au comptable de l’association le 23 Mai 2016 et de l’arrêt immédiat de manipulation des fonds dub CSCOM par le médecin chef du centre qui n’en a pas vocation. Mais hélas la maire refuse d’obtempérer à ces décisions et a continuer à narguer les responsables de l’ASACODJE. Du coup ils saisissent le tribunal administratif à deux reprises qui leur donne raison à chaque fois suivant les jugements No 509 du 28 décembre 2015 et No 91 du 10 mars 2016. Mais rien ne fit. C’est donc face à l’entêtement de la maire de la commune I et au silence coupable voire complice des autorités du pays que les populations de Djélibougou ont décidé de prendre leurs propres destins en mains à travers une assemblée générale d’information qui a été organisée le samedi 23 juillet 2016. « Au non de toutes les femmes du quartier, nous présentons nos excuses au bureau de Cheick Doucouré car on nous avait menti sur vous. Avec les décisions du gouverneur et du tribunal, nous avons tout compris. Je profite de cette occasion pour demander à toutes les femmes de se mobiliser pour que notre ASCO ne disparaisse pas à l’image de celle de Doumanzana » déclare une femme.
Vers une violence comme moyen de règlement de la crise ?
Cette assemblée générale d’information a permis d’édifier les femmes et les Jeunes venus nombreux contrairement aux informations erronées distillées dans le quartier. Tous les participants ont été éclairés du fait que le médecin-chef n’a pas vocation de gérer les fonds d’une ASACO et que les maires n’ont aucun pouvoir de se mêler de la gestion à plus forte raison de dissoudre les organes d’une ASACO notamment le conseil d’administration car aucune disposition légale et règlementaire ne les autorise de façon précise. Il est à signaler que les ASACO se forment librement dans les conditions définies par la loi No 04-038 du 5 août 2004 relative aux associations. Elles sont dissoutes en principe, soit en application des statuts ou des règles définies en assemblée générale (art 11), soit par le juge (art 12), soit par décret pris en conseil des ministres (art 13 de la loi relative aux associations). Malheureusement depuis le 19 novembre 2015, ces lois sont bafouées par la Maire de la commune I et ses collaborateurs mafieux au vu et au su de tout le monde dont le seul but que de prendre l’association en otage et d’accaparer ses ressources créées au prix d’une gestion saine et rigoureuse depuis quelques années par des femmes et des hommes soucieux de la santé des populations démunies de Djélibougou . Le comble c’est qu’il ressort des déclarations des organisateurs de cette assemblée générale d’information, c’est que la Maire de la commune I a reçu le soutien inexpliqué du nouveau Gouverneur du district de Bamako, Mme Sacko Ami Kane. « On a compris maintenant qu’il faut être violent et irrespectueux des lois pour être dans ses droits. Même si la nouvelle Gouverneure ne veut pas nous respecter, elle devra au moins respecter son prédécesseur qui avait déjà pris des décisions. En tout cas les jeunes de Gao et les groupes armés nous ont montré la voie » confie un jeune très remonté. La question que tout le monde se pose aujourd’hui à Djélibougou, c’est de savoir qui protège réellement cette maire et ses collaborateurs mafieux. Et les femmes et les jeunes ont promis de mettre fin à cette injustice et prennent en témoin les plus hautes autorités du pays. Les prochains jours nous édifieront
Affaire à suivre donc…
Sadou Bocoum