Hôpitaux maliens : Les antichambres de la mort

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 La santé est un pilier essentiel du développement d’un pays. Ailleurs, les hôpitaux publics sont valorisés. Au Mali, ils ressemblent à des vrais mouroirs.

Les structures de santé sont pour la plupart subventionnées par l’Etat et les collectivités locales via des fonds et dotations. Ces structures régionales et départementales tardent à recevoir ou reçoivent peu de fonds. Cela s’explique principalement par deux facteurs : les détournements de fonds et d’objectifs.

L’hôpital, pour éviter toutes grèves et ruptures de médicaments, est obligé de changer de régime de fonctionnement, les usagers sont les premières victimes de cette situation avec la cherté des soins qui, souvent, se terminent en urgences tragiques sans une réelle assistance.

 

Ni médicaments ni équipements

Au niveau rural, les médicaments poussent comme des champignons dans les postes de santé. Il s’agit principalement des postes qui se trouvent dans la partie nord du pays avec un ou deux infirmiers.

Généralement, on y trouve des médicaments périmés qui ne sont plus dans le marché. Dans d’autres cas, ils n’ont que l’aspirine et le paracétamol. Pour les plus chanceux, les expatriés sont souvent les principaux bailleurs notamment en matière d’équipements et de médicaments à travers des dons d’ambulances, d’échographes, de scanners, etc.

En ville, des hôpitaux sont restés longtemps sans une radiologie au détriment des patients redirigés pour faire leur analyse vers des structures privées. Aujourd’hui, quand une ordonnance est prescrite, c’est seulement 10 % des médicaments qui sont au niveau des pharmacies hospitalières. Il faut sortir pour trouver le reste.

 

Un déficit de personnel flagrant

Au moment où le ministère de l’Enseignement supérieur avec une forte délégation se pavane dans les rues des Etats-Unis pour trouver des voies et moyens d’orienter les étudiants vers des filières de santé, des milliers de médecins chôment dans les coins et recoins de la ville.

Toutes les structures de santé nationale connaissent un déficit d’agents estimé à des milliers selon les syndicats tandis que plusieurs sages-femmes, infirmiers et médecins sont en chômage. Une des solutions, pour l’Etat, serait de règlementer le secteur sanitaire en forçant surtout les structures sanitaires privées à recruter pour réduire ce gap et absorber le taux de chômage, interdire aussi cette mobilité du corps entre cliniques et hôpitaux. Ce qui aura le mérite de rendre les hôpitaux publics beaucoup plus efficaces, capables de faire face aux nombreuses demandes de soins.

Le CHU Gabriel Touré, le point G et l’hôpital du Mali,  supposés prendre soin de nos malades, sont des antichambres de la mort. Aucun sérieux dans ce service étatique. A commencer par le premier responsable qui préfère être au chevet d’un chef religieux que de trouver une solution aux problèmes quotidiens de sa structure.

Abdourahmane DOUCOURE

 

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