Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a inauguré, hier mardi 18 mars 2014 à Sévaré, un hôpital moderne dénommé “hôpital Hôpital Sominé Dolo de Mopti”. C’était au cours d’une cérémonie à laquelle plusieurs invités de marque étaient présents, tels le Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Royaume de Belgique pour le Mali, Luc Rich, et le Directeur général adjoint de l’Agence Française de développement (Afd), Thiérry Boutrous, les autorités régionales et traditionnelles de Mopti et Sévaré, les représentants des partenaires techniques et financiers du Mali. La cérémonie qui a démarré à 10h 30 a pris fin vers 13 heures sur une note de satisfaction du chef de l’État.
Selon le président IBK, cet hôpital de 3ème référence est un joyau qui mérite d’être entretenu tout comme les équipements médicaux qui s’y trouvent. Il a interpellé la direction de l’hôpital à faire de la propreté un travail de tous les jours. Aussi a-t-il promis de revenir pour s’enquérir de l’état de fonctionnement et de propreté de cet hôpital.
Dans son discours, le Chargé d’affaire de l’ambassade du Royaume de Belgique, Luc Rich, s’est réjoui de l’inauguration de cet hôpital moderne qui à ses dires permettra de répondre mieux aux attentes, particulièrement celles des populations de la 5 ème région et celles du Mali tout entier.
Quant au Directeur général de l’Agence Française du Développement (Afd), M. Thiérry Boutros, l’hôpital est le fruit de la coopération tripartite entre la France, le Royaume de Belgique et le Mali.
PROPOS DU MINISTRE DE LA SANTÉ
Le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Ousmane Koné a déclaré : “Permettez-moi de faire un bref aperçu sur l’historique de l’Hôpital Sominé Dolo, ainsi baptisé pour immortaliser le Dr Sominé DOLO, ministre de la Santé et des Affaires Sociales du premier gouvernement du Mali indépendant.
L’ancien site de l’hôpital, situé en bordure du fleuve Niger dans la Venise malienne, a été bâti en 1952 pour abriter l’Assistance Médicale Indigène. Il était constitué d’un seul bâtiment.
A partir de 1960, l’Assistance Médicale de Mopti s’est progressivement agrandie et a évolué tour à tour sous les appellations : Hôpital Secondaire de Mopti en 1969, Hôpital Régional de Mopti en 1972, enfin Hôpital Sominé Dolo en 1995. Dans le cadre de la réforme hospitalière, il a été érigé sous la même appellation, en Etablissement Public Hospitalier par la loi n°03-016 du 14 juillet 2003.
En dépit de l’important rôle qu’il a joué avec ses 84 lits pour la région de Mopti, l’hôpital Sominé Dolo ne répondait plus à sa vocation de 2ème référence à cause de sa vétusté et de son exigüité, qui ne permettaient plus de loger les spécialités requises.
Le nouvel hôpital qui nous accueille aujourd’hui, réalisé sur une superficie totale de 5 ha, est la composante principale du Programme d’Appui au PRODESS en 5ème Région ; programme financé conjointement et à parts égales par l’Agence Française de Développement et le Royaume de Belgique, pour un montant global de 16 millions d’euros soit 10.495.312.000 FCFA. Ledit programme, conçu pour s’inscrire dans les priorités stratégiques du Mali et dans le respect des procédures du PRODESS, a fait l’objet d’une convention de financement signée en décembre 2003 et d’une convention d’exécution signée en juin 2004. Conformément à ces deux conventions, il a été mis en œuvre à travers :
1. une composante centrale axée sur la construction et l’équipement des infrastructures suivantes :
– le présent Hôpital ;
– les logements d’astreinte ;
– l’Institut de Formation en Sciences de la Santé de Mopti ;
– et le Centre de Santé de Référence de Youwarou.
2. une composante régionale plus diversifiée, portant entre autres sur :
– l’appui à l’installation des médecins et des infirmiers qualifiés dans les CSCOM,
– l’appui au système de référence, des CSCOM vers les CSREF et des CSREF vers l’Hôpital,
– la construction et ou la réhabilitation de 5 à 10 CSCOM ;
– la formation continue du personnel ;
– la formation à l’étranger de spécialistes pour le compte de l’hôpital ;
– la création et le développement de mutuelle ;
– la création d’un système de prise en charge des indigents ;
– le renforcement de capacité des acteurs.
Un comité tripartite a été créé pour servir d’instance décisionnelle.
Au-delà des difficultés de départ liées à la mise en place des procédures, la mise en œuvre du programme a été une expérience enrichissante pour tous les acteurs impliqués. Le financement a permis d’importantes réalisations au nombre desquelles je citerai :
– pour la composante régionale :
– la contribution au financement des plans opérationnels de la région de Mopti de 2005 à 2010 ;
– la création ou la revitalisation de 10 mutuelles de santé ;
– la médicalisation de 10 CSCOM ;
– la prise en charge de plusieurs sessions de formations continues ;
– la formation de 6 médecins spécialistes dont 4 ont terminé et exercent actuellement à l’hôpital.
pour la composante centrale :
– la construction et l’équipement de l’hôpital que nous sommes en train d’inaugurer ;
– la construction et l’équipement du centre de santé de Référence de Youwarou, également terminé.
Bien que le programme eût été conçu au départ sans contrepartie directe de l’Etat malien, le Budget National est intervenu à hauteur d’un montant de 1 376 754 750 FCFA pour la construction :
– de l’Institut National de Formation en Sciences de la Santé de Mopti,
– de trois (3) logements d’astreinte
– et de 4 CSCOM. (…)
L’Hôpital Sominé Dolo est un joyau architectural de 12 000 m_ de surface bâtie. Il compte 122 lits extensibles à 140 et emploie 133 agents toutes catégories confondues.
Conçu en un seul bloc, l’architecture offre une bonne fonctionnalité et une bonne complémentarité des services.
Le plateau technique est équipé par la technologie de dernière génération comme on pourra le constater à travers le laboratoire d’analyses biomédicales, les blocs opératoires et le service d’imagerie médicale, entre autres.
L’hôpital dispose en outre de deux logements d’astreinte sur les trois construits dans la cour de l’Institut de Formation en Sciences de la Santé sur budget national.
La réalisation de l’hôpital a coûté 6,268 milliards de Francs CFA dont 4,903 milliards pour le génie civil.
La maîtrise d’ouvrage déléguée a été assurée par l’AGETIER.
Les études architecturales et environnementales, et le suivi des travaux ont été effectuées par le Groupement “Ben Miled/Pyramidion/SIRABA”.
Le contrôle technique a été assuré par Alpages-Mali.
Les travaux de construction ont été réalisés par l’entreprise chinoise CHECEC.
Les équipements médico-techniques et les équipements généraux ont été fournis par FSE et les équipements généraux (meubles, lits, armoires…) par Marvel–SA, suite à un appel d’offres international.
Les travaux de construction ont été lancés le 10 mai 2010 et ont duré 25 mois.
L’hôpital qui a effectué son transfert, conformément au plan adopté par les organes délibérants, a ouvert ses portes aux patients le 08 octobre 2012.
Il a joué un grand rôle dans la prise en charge des blessés pendant la reconquête du nord. A cet effet, il a bénéficié de l’installation d’un scanner de 16 barrettes et de la numérisation de son appareil de radiographie grâce au programme de renforcement de capacité des structures de santé à la lisière de la zone occupée, financé par le Royaume des Pays Bas.
Cela lui a permis d’avoir le même plateau technique que les hôpitaux de 3ème référence avec la possibilité d’accueillir la télémédecine.
Au regard de l’examen des rapports d’activités avant et après le transfert, il est heureux de constater que les activités de références ont connu une nette progression entre 2011 et 2013.
C’est le lieu d’inviter la Direction de l’hôpital et l’ensemble du personnel à prendre soin de ce joyau et d’y pratiquer une qualité de soins digne de l’investissement. (…)
L’hôpital Sominé Dolo mène ses activités ici depuis près d’un an et demi. D’aucuns pourront alors s’interroger sur les raisons et la signification d’une inauguration officielle maintenant.
En effet, l’achèvement et l’inauguration du nouvel hôpital étaient prévus pour la fin du 1er semestre 2012 ; mais les évènements de mars 2012 ayant conduit à la suspension de la coopération par les bailleurs, l’inauguration a été retardée.
Ainsi, en plus de l’hommage qu’elle permet de rendre à nos partenaires pour leur solidarité et leur engagement auprès des populations maliennes, la présente cérémonie symbolise une fois de plus, le retour honorable de notre pays sur la scène internationale, suites à l’élection libre et transparente par laquelle, le peuple souverain vous a confié la destinée de la Nation malienne. (…)
C’est encore le lieu de souhaiter que Dieu guide vos pas vers les succès que le peuple malien attend de vous.
Il en sera sûrement ainsi, car de vos propos et actes de tous les jours, nous tirons d’importantes leçons de rigueur et d’excellence qu’il nous revient d’appliquer.
C’est pourquoi, je voudrais exhorter l’ensemble des acteurs médicaux et para médicaux de notre pays, les ordres professionnels et les différents syndicats de la santé et de l’action sociale, à s’inscrire dans le changement de comportements qu’impose la noble profession qu’ils ont librement choisie d’exercer afin de soulager la souffrance des populations. (…)
Mon département prête une oreille attentive aux appréhensions exprimées par les habitants de la ville de Mopti, quant à la garantie d’un bon service de proximité, après le transfert de l’hôpital.
Aussi, l’ancien site a été cédé dès le départ, au Centre de Santé de Référence. Des travaux de propreté et de réparation y ont été réalisés en attendant la réhabilitation complète sur financement du Royaume des Pays Bas.
Le dossier d’appel d’offres pour cette rénovation est en phase de lancement pour un démarrage très prochain des travaux. (…)
Conformément à votre vision de services sociaux de base équitablement répartis, mon département s’engage à poursuivre la réalisation d’hôpitaux plus performants dans d’autres capitales régionales, à l’instar de Sikasso et de Mopti.
Aujourd’hui, il est heureux de constater que ce nouvel hôpital sert déjà de troisième référence pour la région de Mopti et celles du nord et même certains pays limitrophes.
Nous nourrissons également l’ambition de réduire les évacuations sanitaires hors du pays, à travers le renforcement de capacité de diagnostic et de réponses thérapeutiques de nos hôpitaux. (…).”
La Rédaction et Celllule de Communication du Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique
