Au Mali, le Département de pédiatrie du Centre hospitalier universitaire (CHU) Gabriel Touré de Bamako abrite l’unité de néonatologie de référence du pays. Elle a été créée en 1999. De simple unité de réanimation depuis décembre 2007, assurant la prise en charge des enfants ayant une détresse vitale ainsi que des nouveau-nés, mais depuis sa rénovation en 2008, elle fut exclusivement réservée à la prise en charge des nouveau-nés. Elle accueille les nouveau-nés malades de la maternité du CHU Gabriel TOURE, des centres de santé de Bamako et de ses environs.
Cette unité de la médecine, séparée géographiquement de la morgue de l’hôpital par la mosquée, se confond pourtant avec elle vu le nombre de cas de décès infantiles qui en sortent par jour pour plusieurs raisons : la négligence de certains médecins ; le non-suivi des bébés opérés ; la méprise sur les traitements due au mauvais diagnostic des maux ; la disqualification de certaines infirmières qui ne sont même pas en mesure de placer des cathéters et tout cela dans un désordre total concernant le port des blouses médicales de toutes les couleurs par les uns et les autres, entraînant une méconnaissance entre professeurs, médecins, internes et infirmières.
L’accueil des bébés
Nos malheureux enfants, dès leur arrivée, sont pris par des internes pour une consultation qui le plus souvent aboutit à une hospitalisation pour des examens médicaux complémentaires pour un bon diagnostic médical.
Examens médicaux : enrichissement personnel ou à but médical ?
Les fiches d’examens (échographie, radio, analyses) sont données en précisant des prestataires précis (dont nous ne dirons pas les noms) sous prétexte que les images ou résultats sont de bonne qualité et fiables alors qu’une fois sur place, tu remarqueras que les locaux et matériels utilisés laissent à désirer. Ce choix est-il à but d’enrichissement personnel (les ristournes) ou pour le bien des malades ?
Le staff médical : les professeurs doivent voir les malades en personne
Le personnel médical organisé en staff regarde le dossier de chaque enfant pour voir son évolution et libère ceux qui sont censés guéris pour qu’ils retournent chez eux. Ceux qui resteront recevront la paperasse du jour (ordonnance, fiche d’analyse, etc.) de la main de l’interne qui assure le suivi de l’enfant sous le contrôle et par délégation d’un médecin titulaire.
Les internes des hôpitaux : réévaluer le niveau de connaissance
Le système d’évaluation des internes doit être revu car certains ne méritent pas ce nom, ils ne maîtrisent pas les bases ou c’est une négligence de leur part, car en médecine rien n’est négligeable. Exemple : L’aspect physique du corps et l’emplacement des organes peuvent et doivent être connus de tous avant que les résultats de l’échographie abdominale et pelvienne ne leur parviennent.
Les médecins de garde : soyez à l’écoute des accompagnatrices des bébés
Faire carrière en médecine et surtout en pédiatrie est un choix et demande beaucoup de sacrifices. La pédiatrie est différente de la médecine générale puisque s’adressant spécialement à un organisme en développement et en transformation permanente. La précocité du diagnostic est ici, encore plus qu’ailleurs, vitale pour la santé future de l’enfant et déterminante pour le pronostic. Le médecin doit être à l’écoute du patient (et de ses siens), de ses plaintes ou de ses besoins, et tisser une relation de confiance pour favoriser l’échange sur le long terme. Mais ici à l’unité néonatologie, certains internes ne daignent même pas répondre aux sollicitations des parents des malades et les envoient sur ces infirmières.
Les infirmières : la prudence dans le choix
Les infirmières sont là pour appuyer les médecins et profiter pour se former mais, malheureusement, pour nos bébés, certaines de ces infirmières ont de la peine à repérer leurs veines pour les injections ou pour placer les cathéters ou pour faire des prélèvements sanguins.
La chirurgie pédiatrique : des stagiaires transformés en bouchers
Les stagiaires en chirurgie pédiatrique en quête de connaissance ont tendance à utiliser tous les moyens afin que les parents des bébés malades ne présentant pas un bon aspect général signent leur consentement pour qu’ils utilisent ces innocents comme des cobayes pour parfaire leur formation sur eux, en toute impunité. Ils mettent la pression sur les parents parfois sans leur donner les tenants et les aboutissants d’une intervention chirurgicale, malgré la présence de certaines contre-indications telles que les cardiopathies congénitales.
Le service de nettoyage : dans la vie, il n’y a pas de sot métier
Les accompagnatrices (nos pauvres femmes, mères, et sœurs), qui veillent sur les enfants, sont réveillées le matin à partir de 4 heures par les femmes qui viennent faire le nettoyage des locaux (normal), mais leur manière de le faire est inadmissible car elles manquent complètement d’éducation et de savoir-parler avec les accompagnatrices, et se prennent pour les vrais maîtres des lieux comme si les accompagnatrices étaient là pour leur plaisir. Elles sont pires que le personnel pour le traitement de nos femmes et mères.
Les hangars pour accompagnatrices transformés en marché
Les visites sont interdites aux enfants et les parents sont donc invités à rester sous les hangars érigés dans la cour de l’hôpital, mais certains sont transformés en marché. On y trouve de tout : couches, eau minérale, habits pour bébé, etc. Cela au vu et au su de tout le monde.
Les pharmacies : l’Etat doit envisager un prix unique pour les médicaments
Après ces quelques observations sur l’unité néonatologie, les pharmacies de la place appliquent chacune le prix qui lui convient pour chaque produit. L’Etat doit engager des réformes pour la fixation des prix unitaires des médicaments sur le sol malien.
D.D