Depuis quelques semaines, l’hôpital Gabriel Touré connait des remous suite au bras de fer qui oppose son directeur et une partie du personnel. Après l’Assemblée nationale, le gouvernement est saisi du dossier et sous prétexte fallacieux de ne pas avoir trouvé des responsables sur place lors d’une visite surprise, on s’apprêterait à prendre des sanctions douteuses. Le Prétoire a mené son enquête.
Le vendredi 1er avril dernier, le ministre de la santé a rendu une visite inopinée au centre hospitalier universitaire Gabriel Touré. Selon les quelques confrères qui ont assité à cette « opération coup de poing », Soumana Makadji a été surpris de trouver une vraie pagaille, insécurité et insalubrité des locaux, absentéisme et négligence du personnel, sous et manque d’équipements d’un hôpital qui passe pour être une des plus grandes structures sanitaires de ce pays. Avant de se retirer, le ministre a eu un échange avec les responsables syndicaux, lesquels nourrissent, depuis quelques mois, de solides griefs contre le directeur général du CHU accusé de mauvaise gestion et d’interférence dans les affaires syndicales. Selon plusieurs sources et indices, il semble que cette visite surprise n’avait rien de spontané et était motivée par l’intention de prendre le directeur général en défaut. Outre les griefs de la section syndicale, ce qu’on reproche le plus à Abdoulaye Néné Coulibaly c’est son appartenance à la direction du Pdes, le parti censé créé pour ATT, et dont les membres font l’objet d’une véritable chasse aux sorcières depuis le changement de régime intervenu le 22 mars. Cependant, même animé d’intentions inavouées, le ministre a sans doute eu le temps et l’occasion de se rendre compte que les dysfonctionnements constatés à Gabriel Touré sont voulus et entretenus. De fait, depuis des mois, sur fond de sit-in (lundis et jeudis) et d’assemblées générales intempestives d’une partie du personnel, rien ne va plus entre le directeur général et le syndicat.
Les patients, principales victimes
Et ceux qui en patissent le plus sont les malades. Outre le fait que ces jours de sit-in, à cause de la proximité du « rail da » des badauds pourraient profiter de la situation pour se donner à des actes de saccages, de vandalismes et de pillages, les malades sont laissés à eux-mêmes. Au niveau du syndicat, on affirme que « toutes les mesures nécessaires seront prises pour le respect des dispositions règlementaires afin d’assurer à l’hôpital la continuité des prestations essentielles au bénéfice des patients ». Au niveau de la direction, on soutient qu’une note circulaire a été adressée « à tous les chefs de service pour assurer le service minimum ». Mais le constat est autre. Après investigation, il se trouve qu’effectivement les caissiers étaient à leur poste tôt le matin mais que des syndicalistes seraient venus les menacer de fermer les guichets, d’enlever leurs chaises et de barricader l’entrée de l’hôpital empêchant l’admission de nouveaux malades. Pour ceux qui étaient déjà sur place, des médecins, conscients de leur devoir de premiers humanitaires, auraient bravé les menaces et interdictions pour les prendre en charge. Que se serait-il passé si ces médecins aussi avaient suivi le mot d’ordre ? La catastrophe serait assurée. D’où la nécessité pour les agents de santé, malgré le droit de grève et la légitimité de leurs revendications, de se soucier d’abord de la conséquence de leur action. Empêcher des agents conscients et hostiles à tout mouvement de grève de prendre fonction est un acte assez grave car nul ne doit être contraint d’adhérer à une grève sans son consentement. Aussi, au lieu de se préoccuper de mesquineries, les autorités doivent prendre des sanctions contre ces syndicalistes qui empêchent les autres de travailler et de, peut-être, sauver des vies humaines. Aucune chasse aux sorcières ne peut excuser pareille bêtise.
Et d’ailleurs, à examiner de près ces revendications et à écouter les autorités de l’hôpital, il y a beaucoup à dire. Les syndicalistes soulignent « les difficultés de fonctionnement de l’hôpital par les ruptures fréquentes des produits et actes de premiers ordres au niveau des services tels que la pharmacie, le laboratoire d’analyses biomédicales, l’imagerie médicale, le bloc opératoire » et « la mauvaise gestion avérée des ressources humaines, financière et matérielles de l’hôpital »
Une chasse aux sorcières qui ne dit pas son nom
Aux dires d’un responsable administratif, le bloc technique a été construit sur le partenariat Mali- Espagne. Chacune devait respecter un engagement. La partie malienne, faire des travaux de construction, la partie espagnole, fournir les équipements médicaux chirurgicaux. Quand le Mali a commencé les travaux la majorité a changé en Espagne. Le marché d’appel d’offre attribué à une société française a été annulé le 19 décembre 2007. Le Mali n’avait pas de représentant diplomatique en Espagne mais était le seul à bénéficier ce don espagnol pour aussi le Point G et les garnisons militaires. Et puisque la construction des bâtiments était terminée, il fallait les équiper soi-même. Malgré le risque lié à l’utilisation non prévue des fonds de l’état, les blocs ont été équipés avant, dit-on, l’arrivée du don espagnol. Risque parce que cela pourrait paraitre comme un détournement et une indiscipline budgétaire parce qu’il y’a une convention signée avec un autre pays. Le syndicat aurait pris cela comme une doléance.
Et le bloc technique a ainsi fonctionné équipé des gaz (oxygène), de la stérilisation centrale, des monte-charge. Avec le budget de l’état, la direction a pu équiper totalement trois blocs opératoires sur scène, avec de la haute technologie comme le OWER-ONE, les utilisateurs ont bénéficié des formations adéquates. Ensuite, la situation a pu être débloquée grâce à l’ambassadeur du Mali en Espagne, le marché d’appel d’offre a été attribué à une société espagnole, le conseil des ministres l’a enteriné. Les Espagnols sont venus mais pas avec tout le matériel. Restent les tables d’opérations et les appareils anesthésiques. Le mobilier de bureau est acheté et installé sur le budget national.
En ce qui concerne la pharmacie, selon les mêmes responsables, elle a effectivement beaucoup de problèmes. « L’hôpital Gabriel Touré est sale. Dans certaines officines il n’y a pas assez de médicaments. Certaines molécules n’existent pas mais cela ne signifie pas que la pharmacie n’a pas de médicaments », s’indignent-ils. Pour preuve, lors des évènements du 22 mars, 35 blessé que personne n’attendait ont été admis. Ces blessés ont été « soignés gratuitement avec les médicaments de la pharmacie ». Lors des évènements du 30 avril et du 1er mai, 60 blessés, dont certains extrêmement graves parce que ce sont des blessures de guerre, ont également été admis et soignés gratuitement. « Et jusque là, les ordonnances n’ont pas été remboursées ». Mais les problèmes de la pharmacie n’auraient pas commencé aujourd’hui, et remonteraient loin dans le temps, avant même la nomination de l’actuel directeur général. Notamment quand un des responsables de l’actuel comité syndical dirigeait cette unité. Déjà en ce moment, il avait tout fait pour mettre des bâtons dans les roues de l’administration, et ses tentatives de déstabilisation ne datent pas d’aujourd’hui. (À suivre)
Cheick Tandina
Mr le journaliste, il vous donné combien ? parce que, ce DG est un petit homme qui aime se faire des commentaires. Si vraiment il n’a rien à ce reproché, pourquoi, se justifier, il n’est pas le seul homme politique que la famille présidentielle a nommé, mais comme c’est lui, à chaque fois de se glorifier en disant qu’il a ses entrées et sorties à koulouba, en plus ce mr n’a rien dans la tête, c’est pas quelqu’un qui peu gerer l’hopital, il n’a pas la compétence, donc qu’il dégage pour donner la chance à cet hopital d’avoir un dirigeant compétant, humain et propre.
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