Hôpital du Point G : Un problème d'eau le transforme en mouroir

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Un problème grave d’eau a subitement transformé l’hôpital du point G en un mouroir. Le mot n’est pas méchant. Et pour cause, depuis deux mois, plusieurs dizaines de patients attendent d’être opérés dans cet établissement hospitalier, alors qu’à cause d’un manque d’eau, ils sont abandonnés à leur triste sort. C’est dire que le patient a tout le temps de mourir avant l’intervention chirurgicale qui devait en principe le sauver.

L’hôpital du Point G connaît des coupures intempestives d’eau et d’électricité depuis bientôt deux mois, cette infortune qui dure sans que le directeur de cet établissement hospitalier stratégique, Charles Fau, ne trouve encore de solutions, a mis les minces espoirs des patients devant subir des interventions chirurgicales en berne. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Combien sont t-ils ceux qui souffrent le martyr à cause de ces coupures d’eau. Sans compter le nombre incalculables de patients auxquels l’hôpital a été déconseillé et qui se sont résolus à aller dans les cliniques privées. Et quelles cliniques ? Bien entendu celles dans lesquelles travaillent ces docteurs et autres professeurs de cet hôpital. Ce problème que connaît l’hôpital arrange, en réalité, nombre de ces prestataires des cliniques privées dont leur objectif est de se faire les poches foulant au pied le serment d’Hippocrate. Pauvre Hippocrate !

" Nous sommes confrontés depuis deux mois à un problème d’eau et le comble est que rien n’est fait pour trouver la solution ", a dénoncé un jeune médecin qui a requis l’anonymat. Si l’administration apparemment n’en a cure, au niveau des travailleurs, l’exaspération se lie sur certains visages.

Chez les patients, on est plus que révolté. " Mon opération a été maintes fois reporté. Cette fois ci, elle a été reportée sine die. On me dit que c’est à cause d’un problème de coupure d’eau, je n’en suis pas sûr ", rouspète ce patient qui n’a pas voulu décliner son identité. Pour lui, trop c’est trop, l’administration doit trouver une solution. La situation exaspère même certains chirurgiens qui respectent encore leur serment. Ces derniers font des opérations groupées. C’est-à-dire, ils attendent que l’eau soit disponible pour faire six à sept interventions dans la même journée. Même si certains spécialistes estiment que le problème d’efficacité pourrait se poser à ce niveau.

Selon des sources dignes de foi, plusieurs de ces patients sont au bord de la dépression, n’ayant pas suffisamment de moyens pour aller se faire traiter ailleurs. D’autres ont déjà perdu la vie à force d’attendre. Mais Charles Fau ne fait rien pour remédier à une situation pourrie.

Pour certains, rien d’étonnant, car c’est bien dans cet hôpital que Zeïnab Mint Youba, alors ministre de la Santé, a surpris nuitamment des manœuvres en blouse, qui se sont postés à la place des médecins et autres personnels de santé. Ces derniers partis pour faire valoir leur compétence dans le privé.

Pourquoi diantre le ministère de la Santé ne réagit pas alors que le directeur de l’hôpital semble dépassé par le problème ? En tout cas, la balle est dans le camp du ministre Oumar Ibrahim Touré plus que dans celui de Charles Fau.                                                                                                                          Alhassane H. Maïga

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