Hôpital de campagne : La ruée vers les soins marocains

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Les débuts d'une coopération fructueuse entre le roi du Maroc, Mohammed VI, et le nouveau président malien, IBK ? REUTERS/
Les débuts d’une coopération fructueuse entre le roi du Maroc, Mohammed VI, et le nouveau président malien, IBK ?
REUTERS/

Longues files de patients, des malades qui passent pratiquement des nuits blanches sur le site de l’hôpital médicochirurgical de campagne pour être sûr de pouvoir bénéficier des soins gratuits auprès des médecins marocains; tels sont aujourd’hui quelques constats qui traduisent les besoins encore énormes de nos compatriotes en matière de soins de santé…

 

Dans la riche coopération entre le Mali et le Maroc, le secteur de la santé constitue sans nul doute l’un des nombreux domaines où le Mali bénéficie d’une aide très précieuse de la part du royaume du Maroc. Un pays qui a aujourd’hui réussi un bond impressionnant dans la science médicinale. Partenaire de longue date de notre pays, le Maroc vient encore de donner la preuve de sa solidarité avec le Mali, à travers une vaste opération de consultations gratuites de soins de santé au profit des populations maliennes démunies.

 

A la veille de la visite que vient d’effectuer chez nous, le Roi du Maroc, Mohamed VI, le royaume chérifien a ouvert en plein cœur de la capitale malienne, un hôpital de campagne destiné à faire des consultations et à apporter des soins gratuits aux malades. Pour ce faire, une équipe de médecins (civils et militaires) marocains, venue avec du matériel d’intervention de pointe, a fait le déplacement au Mali où, elle fait, du matin au soir, des consultations au sein de la structure sanitaire ouverte dans l’enceinte du stade Modibo Keïta de Bamako.

Le lieu ne désempli plus de monde. Le centre est cerné par une foule humaine dont le nombre décuple de jour en jour. Dans l’espoir de bénéficier de la consultation, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui ont opté pour l’état de siège, passant ainsi des nuits blanches sur les lieux. On compte de plus en plus de personnes du 3è age qui refusent de retourner à la maison avant d’avoir gain de cause. Ils passent la nuit sur place, livrées aux piqûres de moustiques.

 

Autres difficultés : le manque d’organisation autour de l’équipe de consultation. On peut compter plusieurs rangs plus longs les uns que les autres. Pour se faire consulter, les membres de ces différents rangs se livrent à des scènes de bousculades et de contestations. Le dispositif sécuritaire en place (policiers et gendarmes) est très souvent débordé. Cette inorganisation engendre des frustrations : des gens qui occupent souvent une position avancée dans le rang et qui une fois le travail arrêté, se retrouvent souvent très loin derrière.

 

Dans le rang, c’est un perpétuel combat pour conserver sa place. A coté de jeunes et autres adultes, se trouvent également de vielles personnes qui arrivent à peine à se tenir débout. Ici, chacun s’arme de patience espérant pouvoir expliquer dans un, deux, trois ou quatre heures sa maladie au médecin.  Mais, avant d’avoir cette opportunité (chance), il y a un prix : faut faire preuve d’une très grande patience. Ce qui n’est pas toujours facile.

 

En effet, la fatigue et la chaleur finissent souvent par l’emporter sur la patience. Comme cette dame qui, le mardi, à notre passage sur les lieux, s’est subitement affalé par terre perdant sur le champ conscience. Elle fut rapidement secourue par deux agents de la sécurité qui l’ont transporté jusqu’à l’ombre d’un arbre.

 

Partie de chez elle depuis deux jours, Fanta Haidara, une vielle dame la soixantaine révolue, croit toujours à ses chances. L’air fatigué, elle nous confie : «J’ai passé la nuit ici hier. Mon regret c’est qu’aucune faveur n’est faite aux personnes du 3è âge. J’ai faim et je tiens à peine sur mes jambes». De la même tranche d’âge,  que la précédente, Habi Diakité, de Ouolofougou Bolibana, affiche son désespoir face aux difficultés qu’il faut braver pour accéder aux soins : «J’ai fait une nuit ici et je vois que je risque encore de passer encore la nuit». La vielle souffre de troubles visuels et tient à se faire consulter par les Marocains.

Débout derrière un jeune garçon, Samakourou Diarra, chauffeur retraité et résidant à Kati Sanfara, se plaint lui aussi de la manière dont le passage est organisé. «Cela fait 2 heures de temps que je suis débout sur mes jambes. Ce n’est pas facile pour tout le monde. C’est une situation qui aggrave la maladie de beaucoup de gens», nous déclare celui qui suggère aux Marocains de tenir compte de l’état de certaines personnes qui n’ont pas d’endurance pour attendre des heures, voir des jours avant d’accéder à la salle de consultation.

 

Déçue, démoralisée et surtout très épuisée, Oumou Femalé, voile sur le visage a exhibé aux médecins sa carte de réfugiée sans succès. «Ils ont pris ma carte, ils l’ont regardé et me l’ont remise sans me laisser passer ». Née en 1983, elle a fondé beaucoup d’espoir sur l’hôpital de campagne pour enfin connaître la source des douleurs qu’elle sent.

 

«Le travail que font les Marocains est correct. Le problème, c’est qu’ils sont débordés ; il y a trop de monde. Ça ne facilite pas les choses pour eux», estime Oumar Traoré venu lui chercher un médicament pour soigner des démangeaisons cutanées.

 

L’hôpital de campagne, en quelques jours a fait beaucoup d’heureux en permettant à un nombre important de personnes de guérir de leur maladie ou en tout cas de connaître les causes de leur mal. Pour autant, il (l’hôpital) est encore très loin de vaincre la demande qui reste toujours trop forte à ses portes…

 

Oumar Diamoye

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1 commentaire

  1. 😉 😉 😉 😉 ,trés trés bonne idée,mais que ils organise,un passage unique personnes agée,femmes enceinte,et les tout petit,enfin que elles ne font pas deux jours sans passé,pour avoir droit à ses soins,encore merci au ROI du MAROC 😆 😆 😆 😆 😆

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