Hôpital CHU Point-G: La colère des insuffisants rénaux

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Le seul hôpital CHU du Point-G est sollicité par plus de 400 malades permanents de l’insuffisance rénale, alors qu’il ne dispose que 22 générateurs fonctionnels. Conséquence de cette situation, les séances de dialyse y sont passées de 3 à une seule fois par semaine pour chaque malade.

Du coup, le taux de mortalité liée à l’insuffisance rénale est dramatiquement en hausse.
La situation a été dénoncée mercredi dernier par l’association malienne des insuffisants rénaux (AMADIR) au cours d’une manifestation tenue au rond point du Point-G.

L’évènement s’est déroulé en présence de M. Siaka Sidibé, secrétaire général de l’AMADIR et les membres de la commission de l’organisation Boucary Sidibé, Mme Coulibaly et M. Adama Dembélé et de nombreux malades de l’insuffisance rénale.

Selon M. Siaka Sidibé, face à l’incapacité du directeur de l’hôpital de Point-G et des promesses sans suite du ministre de la santé, cette marche vise non seulement à informer l’opinion nationale de ce qui se passe au Point G au niveau de la dialyse, mais aussi de rencontrer le président IBK. «  C’est en lui seul que nous gardons l’espoir, car nous sommes très mal dialysés au Mali. Pour cause, de 3 séances nous en sommes maintenant à une seule qui ne dure que 3 heures de temps (au lieu de 6 heures). Pire encore, l’’Etat n’a jamais acheté une seule machine de dialyse de l’indépendance à nos jours. Toutes les 32 machines disponibles au niveau de l’hôpital du CHU-Point G sont des dons. En plus, seulement 22 générateurs sont actuellement fonctionnels. A cela s’ajoute le manque de médicaments », déplore le secrétaire général.

Aussi, selon lui, le Mali ne dispose que de 4 centres de dialyse (traitement médical contre l’insuffisance rénale chronique à défaut d’une transplantation) dont un seul, public est situé au CHU du Point G. « C’est une maladie qui est encore très mal connue, alors qu’elle touche une grande frange de la population. Aujourd’hui 450 malades subissent la dialyse au seul CHU du Point G, tandis que les personnes qui n’ont pas de place dépassent largement ce chiffre », s’inquiète M. Sidibé.

Actuellement, dit-il, tous les malades dialysés vivent à Bamako afin de bénéficier de soins, puisque le reste du pays en est dépourvu. « Malgré ce fait, au moins 10 générateurs sont très souvent en panne. Conséquence, le temps de dialyse qui est de quatre 6 heures (3 fois par semaine) est réduit à 3h 30 par semaine et cela pour une seule séance. Certains malades peuvent même attendre 2 semaines sans être dialysés », a-t-il décrié.

Ce que réclame AMADIR
L’association malienne de l’insuffisance rénale propose à l’Etat l’achat de 10 nouveaux générateurs en guise de réserve où la totalité des machines de dialyse du CHU du Point G est utilisée 24/24h. Toute chose qui n’est pas normale aux dires mêmes des spécialistes.
Aussi, dans le cadre de la maintenance, en l’absence d’un spécialiste en matière de générateur, il est toujours fait recours à une compétence extérieure.

Pour mettre fin à cela, l’AMADIR propose le recrutement et la formation de quatre personnes (04) soit deux (02) ingénieurs et deux (02) techniciens supérieurs, qui à leur retour pourront assurer la formation des formateurs.

A noter par ailleurs qu’au CHU du Point G, il y a un manque criard d’infirmiers d’Etat, alors que le principe de la dialyse est d’un infirmier pour quatre (04) générateurs. Mais, Point-G c’est plus souvent un aide soignant (lors qu’il y en a) pour dix(10) générateurs. Pour les membres de l’AMADIR, afin de combler le vide et rétablir l’équilibre, il faut recruter et former 20 nouveaux infirmiers d’Etat.
L’association malienne des insuffisances rénales suggère également de décentraliser la dialyse dans le reste du pays, parce que, en dehors de Sikasso, aucune autre région ne dispose d’équipement pour réaliser la dialyse.

L’association exige aussi la prise en charge correcte des soins de dialyse, parce que, selon elle, dans le kit, il manque toujours quelque chose et dès fois même l’alcool.

Aussi, aujourd’hui, le coût de la dialyse est très élevé au Mali. Au Point G la dialyse (subventionnée) coûte 2500 FCFA par séance. Au Mali Gavardo, la séance coûte 5000 FCFA, tandis qu’à la clinique Indo-malienne la séance de dialyse coûte 65.000 FCFA et 125.000 FCFA à Badial.

Compte tenu de cette situation des dialysés maliens, l’AMADIR propose la gratuité pure et simple du traitement, de même que la prise en charge totale des analyses mensuelles, trimestrielles et annuelles.
Aussi, à défaut de sécurité sociale, l’association recommande l’établissement d’un partenariat public-privé afin de pouvoir prendre en charge certains malades dans le cadre de l’Assurance maladie obligatoire (AMO).

Signalons qu’au Mali, la transplantation de rein ne s’effectue pas, alors que sur le plan juridique, tous les textes ont été adoptés et le personnel formé à cet effet est disponible.

Enfin, l’association estime qu’aujourd’hui, le service de néphrologie ne peut pas gérer à la fois ses problèmes et ceux de la dialyse. Pour elle, il serait plus efficace et plus judicieux de créer un service de dialyse à part entière.

Djibril Kayentao

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1 commentaire

  1. 1 séance de 3 heures par semaine au lieu de 3 séances de 4 heures par semaines recommandés….
    C’est une situation dramatique et honteux

    C’est pas une question de moyens mais de mauvaise gestion de nos états Africains en général et du Mali en particulier

    En France, dans une petite ville de 30 000 habitants, il y a 2 centres de 15 machines chacun (30 machines au totale)

    Au Niger voisin, 2 centres public de 20 machines chacun (1 à Niamey et 1 à Zinder)

    J’encourage Amadir à prendre contact pour jumelage avec des centres de dialyse (comme Aura, Echo, anider, Aurad, AUB, etc) et certains hôpitaux pour récupérer les anciennes machines de dialyse qu’ils sont obligés de remplacer par des nouvelles au bout de 10 ans , même si elles sont en très bonne état.

    Il y’a également une technique qui émerge permettant d’utiliser le même rein chez le même patient pour 3 séances de dialyse….

    Un don qui arrange aussi ces centres car les épargnants des frais de destructions…

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