Le Secrétaire exécutif du Haut Conseil de Lutte contre le Sida (HCNLS) a organisé lundi dernier à la Maison de la presse une conférence de presse. Objectif : rendre compte des activités réalisées et de la gestion faite des fonds destinés à la lutte contre le SIDA.
Parlant des activités réalisées dans le cadre de la lutte contre le Sida, Malick Sène indique que le Mali a fait ces dernières années, un bond spectaculaire. Réduction du taux de séroprévalence, augmentation du nombre de personnes dépistées, des centres de dépistage, accroissement du nombre de sites de traitement ARV, sont, entre autres, des résultats à l’actif du Haut Conseil National de Lutte Contre le Sida.
Résultats satisfaisants
Entre 2002 et 2O11, les sites de dépistage du Sida sont passés de 22 à 266. Toute chose qui a permis de dépister plus de 129 000 personnes en 2011 contre 5605 personnes dépistées en 2002. A ce jour, il existe au Mali, 74 sites de traitement ARV contre 3 seulement en 2003. A noter que le nombre de personnes sous traitement ARV est estimé, aujourd’hui, à 33 582. Alors qu’en 2003, elles étaient au nombre de 1073 personnes à être sous traitement ARV. Rappelons que 80% des malades du Sida sont sous traitement ARV au Mali. Aussi, le Mali a été le premier pays à initier la gratuité des ARV. Cet exemple est suivi, aujourd’hui, par 105 pays dans le monde. Ce qui fait dire aux partenaires techniques et financiers que le Mali est une référence dans la lutte contre le SIDA dans le monde. Ces résultats font du Mali, l’un des pays champions dans la lutte contre la pandémie du Sida. «Nous devons être fiers de ces résultats, qui ne sont pas les résultats de Malik Sène seul, mais les résultats de tous les Maliens». C’est pourquoi, depuis 2007, le Mali est classé, par les bailleurs de fond, dans la catégorie A1 c’est-à-dire, la catégorie des pays ayant dépassé les attentes.
Selon Malick sène, le Mali était reconnu pour l’exactitude de ses données sur la gestion des fonds alloués à la lutte contre le Sida. Mais depuis quatorze mois, un soupçon de malversation de gestion de ces fonds pèse sur le Mali. C’est pourquoi, depuis quatorze mois, les bailleurs ont suspendus les achats des médicaments destinés au Mali. A en croire le conférencier, des enquêteurs du Fond Mondial, du Vegal, fouinent des coins et recoins du Secrétariat exécutifs du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida afin de trouver les preuves de cette malversation. Pour Malick Sène, ce ne sont que des soupçons, car aucun rapport n’a encore relevé que le HCNLS a bouffé de l’argent. Le conférencier d’ajouter que le Mali sera amené à réagir par rapport au contenu du rapport qui sera transmis.
Les regrets du secrétaire exécutif du HCNLS
Malick Sène regrette le fait que ce soit des Maliens qui ont joué dans cette crise. Les enquêteurs du Fonds Mondial indiquent avoir reçu au total, 157 appels téléphoniques provenant des Maliens dénonçant d’autres Maliens. Le responsable du HCNLS qualifie cette situation d’inacceptable. Surtout pour qui connait la place de ces fonds dans la prévention et la lutte contre le Sida dans notre pays.
Rappelons que depuis le déclenchement cette crise, plusieurs ONGs intervenant dans la lutte contre le Sida ont, faute d’argent, fermé boutique. Une situation qui affecte, sérieusement, les populations maliennes surtout celles déjà malades du Sida. C’est pourquoi, indique le conférencier, le Mali a pris les mesures de souveraineté. «C’est le Mali, depuis le début de la crise, qui paye ses médicaments. Nous ne pouvons pas laisser mourir nos malades sous prétexte que des partenaires ont suspendu leur aide. Le jour où ces derniers ne seront pas là qu’allons-nous faire ?», s’interroge le secrétaire exécutif du HCNLS. Avant de conclure en rassurant que le Mali ne va pas perdre les fonds destinés au Sida. Ces fonds vont changer de mains. C’est-à-dire ils seront gérés par d’autres structures au compte du Mali.
Abou BERTHE