Depuis quelques jours, on constate une recrudescence du taux de contamination de Covid-19 dans notre pays. La tendance commence à susciter beaucoup d’interrogations par rapport à cette maladie infectieuse. Pour en savoir plus, l’équipe du Centre National d’Information d’Education et de Communication pour la Santé (Cniecs a approché le Pr. Bourema Kouriba, Directeur du Centre d’Infectiologie Charles Mérieux, membre du Comité scientifique du Mali.
« Il n’y a pas de remontée spectaculaire mais plutôt une augmentation des cas positifs qui n’est pas extraordinaire par rapport à l’historique de cette maladie. Il y a plusieurs explications : le changement environnemental avec l’humidité qui favorise les infections respiratoires ; l’abandon des mesures de prévention comme les gestes barrières liées à la baisse des cas positifs qui a fait croire que l’épidémie est finie ; la fin des vacances scolaires et universitaires en Europe qui a relativement augmenté le nombre de personnes testées. Ajouter l’augmentation du nombre de tests à la base aussi de la hausse du nombre de cas positif », explique le Pr. Bourema Kouriba.
Selon lui, il n’y a pas à paniquer car jusque-là nous n’avons pas enregistré de cas nécessitant une hospitalisation.
« Nous ne pouvons pas le prédire mais le ministère de la Santé et du Développement social prendra les mesures nécessaires afin de réduire ce phénomène de façon qu’il ne soit pas préoccupant ».
La conduite à tenir, de l’avis du professeur, les mesures édictées par le ministère de la Santé sont : renforcer les mesures de prévention ; maintenir la surveillance épidémiologique ; renforcer les campagnes de vaccination qui sont en cours depuis des mois ; intensifier la communication et la sensibilisation de la population sur la pandémie qui n’est pas encore terminée.
Au Mali, il existe 5 vaccins à base de vecteur viral des firmes AstraZeneca et Johnson and Johnson/ Janssen ; les vaccins inactivés des firmes chinoises Sinopharma et Sinovac ; le vaccin à ARN de la firme Pfizer/BioNtech.
« En général, à part les vaccins vivants atténués comme celui de la fièvre jaune, la plupart des vaccins nécessitent deux doses pour être efficaces. Une première dose permet à l’organisme de se préparer contre le virus et une seconde dose permet d’affiner la réponse de l’organisme. C’est comme aiguiser le couteau pour mieux affronter l’adversaire (ici l’adversaire est le virus). Dans certains cas dès la première dose l’organisme est bien armé pour réagir, donc il n’est pas nécessaire de faire une seconde dose. N’oubliez pas que les vaccins coûtent chers et il ne faut pas les gaspiller. Dans le cas des vaccins contre la Covid-19, les vaccins de Pfizer/BioNtech, d’AstraZeneca, les vaccins de Sinovac et Sinopharm nécessitent 2 doses. Le Johnson and Johnson se fait en une seule dose. Il faut donc suivre ce calendrier vaccinal », affirme le Pr. Bourema Kouriba.
« Je leur lance un message de compréhension. La vaccination a beaucoup apporté à l’humanité (la variole a été éradiquée et la poliomyélite bientôt). Le vaccin est le moyen le plus efficace pour prévenir une maladie infectieuse comme la Covid-19. Les vaccins contre la Covid-19 ont été développés rapidement grâce à un effort mondial mais aussi grâce aux nouvelles plateformes technologiques mises en place par les firmes pharmaceutiques. Aujourd’hui, les autorités sanitaires mondiales sont très exigeantes sur la sécurité des vaccins et ne tolèrent aucun effet secondaire grave dû à un vaccin. Quand le maximum de personnes sera vacciné, l’immunité de groupe sera atteinte et elle permettra d’empêcher la propagation du virus dans la population malienne. Donc, j’invite tous ceux qui hésitent à nous aider à atteindre l’immunité de groupe qui va permettre une résilience à la pandémie au Mali ».
Beydi Koné
CNIECS
COVID-19
Le Cniecs fait le point
Depuis quelques semaines, on constate une certaine remontée des cas de Covid-19, chez nous. Pour la journée du 10 septembre 2022, on a enregistré 88 cas confirmés, la veille, i y avait 119 cas. Cette tendance commence à susciter beaucoup d’interrogations. Pour faire face à la situation le ministère de la Santé et du Développement Social rappelle à tous, le respect des mesures barrières à savoir :
Se laver régulièrement les mains au savon ou utiliser le gel hydro alcoolique ;
- Porter des masques,
- Eternuer dans un mouchoir jetable ou dans le pli du coude,
- Mettre entre vous une distance d’au moins 1 mètre.
Il faut ajouter à ces mesures de prévention la vaccination contre la Covid-19. La vaccination est l’un des moyens les plus sûrs et efficaces pour prévenir la maladie à coronavirus et contribue à réduire sa propagation. La vaccination a été étendue à d’autres cibles afin d’obtenir une immunité collective. Il s’agit des personnes âgées de 12 ans et plus y compris les femmes enceintes et allaitantes. Une troisième dose est possible pour ceux qui veulent renforcer leur immunité. Aussi, selon les autorités sanitaires ceux qui ont reçu leur première dose avec AstraZénéca peuvent compléter leur vaccination avec le vaccin Johnson et Johnson. La vaccination se fait dans les centres de santé de référence, les centres de santé communautaire, les quartiers, les villages, les hameaux et tous les lieux de regroupement.
Le ministère de la santé et du développement social rappelle que le vaccin contre le coronavirus comme les autres vaccins et les médicaments peuvent provoquer chez un petit nombre de personnes dans la population des effets secondaires mineurs. Ces personnes sont prises en charge rapidement et gratuitement par les structures de santé.
Beydi Koné
CNIECS