Depuis que le scandale du fonds mondial a éclaté il y a plus d’un an, certaines structures œuvrant dans le cadre de la santé ont vu leurs activités paralysées au détriment de la populations. C’est le cas du Groupe Pivot Santé qui, visiblement n’attends plus qu’un décret de fermeture.
Le tonitruant scandale du fonds mondial au Mali continue de produire des conséquences que d’aucuns ont déjà qualifié d’incommensurables.
Certaines sources proche du Ministère de la Santé, affirment qu’il secouera davantage la pyramide socio sanitaire du pays, et se soldera à plusieurs niveaux du pays, par la fermeture de plusieurs structures.
Au nombre de celles-ci, le Groupe Pivot Santé Population (GP/SP) est cité.
Ici, en effet le quotidien des travailleurs est partagé entre stress et inquiétudes. Si certains se soucient de la survie de la structure, d’autres par contre s’inquiètent à propos de leur pain de demain.
Toute chose qui fait, qu’aujourd’hui, la structure n’arrive plus à faire face à ses objectifs. A savoir, impulser le leadership des ONG et associations dans le domaine de la santé et de la population aux niveaux international, sous-régional, national et local, promouvoir un partenariat institutionnel et opérationnel fécond entre les ONG et associations intervenant dans le domaine de la santé et de la population et les institutions, organismes et structures impliqués dans le domaine aux niveaux international, sous-régional, national et local. C’est la pérennisation organisationnelle du GP-SP qui est ainsi mise à rude épreuve.
Créé en janvier 1992, le GP/SP est la coordination des ONG qui interviennent dans la santé au Mali. Au moment de sa création, seulement 5 ONG nationales intervenaient dans le domaine. En 2006, le GP/SP comptait plus de 166 ONG membres.
Organisation faîtière, il a largement contribué au renforcement et à la professionnalisation des ONG et associations intervenant dans le domaine de la santé et de la population.
Cette capitalisation a réussi à influencer bien des politiques et, du coup, le développement durable.
A travers ses différentes interventions, le Groupe Pivot Santé Population couvrait toute l’étendue du territoire national. Avec la touche d’un personnel technique compétent, il a capitalisé une forte expérience dans la passation et la gestion des contrats avec les organisations de la société civile.
Mais, de nos jours, selon une source œuvrant dans la structure, le GP-SP arrive difficilement à renforcer les compétences et capacités des ONG et associations à assurer leur pérennité organisationnelle et la pérennité de leurs interventions dans le domaine de la santé et de la population.
Au point que, même les stratégies et mécanismes de mobilisation des ressources externes, internes et propres pour le financement d’actions et activités socio sanitaires sont bloqués.
Assurément, le Mali n’a aucun intérêt à voir cette structure mourir, vu la pertinence de sa mission.
En effet, depuis 1994, le Groupe Pivot a largement travaillé sur la réduction de la transmission des IST/VIH/SIDA et l’augmentation du taux de prévalence contraceptive au Mali. Le groupe a également travaillé sur le changement de comportement dans les domaines de la maternité sans risque, de la Planification Familiale, de la Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant. Et, depuis 2001 la structure assure également le secrétariat du Programme Concerté santé Mali (PCSM). Un Programme qui est l’aboutissement des travaux menés en 1998 et 1999 par les Organisations de Solidarité Internationale (OSI) et les collectivités territoriales françaises en concertation avec leurs partenaires maliens dans le cadre de la santé.
Si la structure venait à perdurer dans la paralysie qu’elle vit en ces moments, force est de signaler que c’est le Programme décennal de la santé (PRODESS) dont le terme est fixé à 2013, qui prendra un sérieux coup.
David Dembélé