Le torchon continue de brûler entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et l’amicale des médecins en spécialisation au Mali (AMESMA). Ceux-ci n’ont toujours pas repris les cours depuis le mois de janvier dernier, date de leur mobilisation pour, disent-ils, entrer en possession de leurs droits. Désormais, cette grogne se fait même sentir au niveau des cinq CHU que compte la ville de Bamako à savoir l’hôpital du Point G, l’hôpital du Mali, le Centre National d’Odonto-Stomatologie ( CHU-CNOS), l’institut d’ophtalmologie tropicale de l’Afrique (IOTA) et le centre hospitalier universitaire Gabriel Touré. En leur absence, se sont finalement les internes et les thésards qui gèrent les malades avec toutes les complications que cette situation peut entrainer.
En effet, cela fait environ neuf mois que dure le mouvement social entamé par les médecins en spécialisation. Ils réclament notamment l’adoption d’un statut des CES, le paiement des primes de garde, leur implication dans l’élaboration de la convention hospitalo-universitaire et la levée des sanctions à l’encontre de certains de leurs camarades.
Une autre pomme de discorde qui explique leur mouvement d’humeur, c’est surtout la non-prise en charge par les autorités compétentes de leurs frais d’inscriptions et pédagogiques. Lesquels sont évalués à environ 300 millions de FCFA. Pourtant, cette somme ne pèse pas trop lourd dans le budget de leur ministère de tutelle. Pour eux, il s’agirait surtout d’une mauvaise volonté de la part de ce dernier.
Le ministre concerné en l’occurrence, Me Mountaga Tall est interpellé au plus haut point pour le règlement de cette crise qui n’a que trop duré.
Parmi les conséquences qu’entraine cette situation, on peut noter l’absence des médecins en spécialisation dans les cinq CHU que compte la bille de Bamako. Ainsi, ce sont les internes et les thésards qui sont appelés à la rescousse pour s’occuper des malades.
Ce qui fait que l’on assiste régulièrement à des complications médicales qui surviennent dans ces établissements sanitaires. En effet, ce personnel, n’a pas fini ses études et peut mettre en danger la vie des malades.
La gestion de cette crise a mis trop de temps. Et ce, alors que les finances de l’Etat sont régulièrement dilapidées dans des choses futiles. Les autorités maliennes doivent se ressaisir et savoir que c’est l’avenir des cadres de ce pays et de surcroit celui de ceux qui sauvent la vie qui est pris en otage.
Massiré Diop