Grèves des internes : Les malades abandonnés à leur sort

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Les étudiants de la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odontostomatologie (FMPOS) en classe terminale ont observé au début de la semaine derniere dans les différents hôpitaux de la capitale.

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Deux jours de souffrances, d’attentes dramatiques pour les usagers. Malades et parents de malades se sont rendus compte de l’extrême utilité de ces terminalistes à qui revient généralement le plus gros du travail hospitalier. Une fois de plus, cette grève de 48 heures aura démontré, si besoin en était, que difficilement notre système hospitalier peut se passer de cette main-d’œuvre gratuite dont on se permet même d’abuser. Comme en avril, où la grève avait duré à peu près un mois, les médecins titulaires ont été mis à rude épreuve, eux qui sont habitués à aller travailler dans leurs cliniques privées plutôt que de s’occuper du service public.

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Pendant deux jours, ces partisans des solutions faciles ont dû se faire violence pour assurer le service minimum aux usagers des hôpitaux publics. C’est la raison pour laquelle dès le lundi matin, tout juste après la tenue de l’Assemblée Générale ayant décidé de la grève, le Centre Hospitalier Universitaire Gabriel Touré a été pris en otage par des patients désespérés qui avaient appris que les internes avaient déclenché une grève de 48 heures aux conséquences désastreuses.

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Comment en est-on arrivé là ?

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En effet, tout est parti de la volonté de l’Etat de procéder à un recrutement d’internes sur la base d’un concours. Le concours n’est pas en soi la raison de la colère des étudiants internes, car en la matière, c’est ce qui se passe dans les autres pays. Mais il existe un certain nombre de clauses qui figurent dans le règlement dudit concours, que les étudiants rejettent systématiquement.

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Pour parer au plus pressé, ils ont donc décidé de boycotter purement et simplement les épreuves, qui devaient commencer aujourd’hui, en attendant que tous les coins d’ombre soient éclairés. D’abord, ils n’acceptent pas qu’il n’y ait que de l’oral qui, par nature, manquent de fidélité et de fiabilité. Mais là n’est pas encore le plus grave, car après avoir unilatéralement décidé des conditions d’évaluation, l’administration hospitalière a en outre fixé un quota dérisoire, voire révoltant.

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En effet, sur plus d’un millier d’étudiants internes, l’Etat a décidé de ne recruter que 48 (pharmaciens et médecins confondus) pour se débarrasser du reste du lot. Pourquoi ? Allez-y savoir ! En tout état de cause, les étudiants que nous avons pu contacter n’ont pas caché leur amertume face à ce qu’ils qualifient de nouvelle provocation, après celle du mois d’avril dernier et ils n’entendent pas reculer tant que les conditions d’évaluation seront si mauvaises.

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Aussi, ces étudiants exigent que non seulement le quota soit revu à la hausse, mais surtout qu’on maintienne tous ceux qui vont échouer au concours, c”est-à-dire en maintenant tous leurs avantages actuels. En résumé, les internes ont décidé de boycotter le concours parce que tout simplement le quota est insignifiant mais aussi parce que l’administration hospitalière prétend le banaliser en un simple oral.

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Mme la ministre de la Santé, dont  on connaît la rigueur au travail, ne manquera pas de choisir le bon parti dans cette affaire.

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Abdoulaye Diakité

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