Elle a invité le personnel des centres de santé communautaire à reprendre immédiatement le travail.
C’est par mauvaise interprétation des textes qui régissent le fonctionnement des Centres de santé communautaire (CSCOM), le personnel desdits centres ont accepté de suivre le mot d’ordre de leurs camarades syndicalistes du Sns-As-Pf et la Fesysam a dit le président de la Fenascom Yaya Zan Traoré. Face à ce comportement illégal des travailleurs relevant des Cscoms, la Fédération nationale des associations de santé communautaire du Mali (FENASCOM) a organisé une conférence de presse, pour clarifier sa position. La rencontre s’est tenue hier mardi au siège de la Fédération, sis à Torokorobougou. Elle a regroupé une quinzaine de journalistes, autour du président de la Fenascom, M. Yaya Zan Konaré. Celui-ci était assisté de M. Sidy Bekaye Doumbia, de M. Dramane Dravé, de M. Amidou Diarra et d’autres membres de ladite organisation.
La Fenascom dans sa démarche, regrette que cette grève a été déclenchée sans concertation préalable avec toutes les parties prenantes. De ce fait, aucun préavis de grève ne lui a été adressé. La Fenascom se dit donc surprise de voir que dans son application, elle a concerné le personnel qui relève de ses structures et qui sont liés par un contrat avec les Associations de santé communautaire (ASACO). Sachant bien que ces travailleurs recrutés sont payés par l’Asaco et la mutuelle de santé. De même, elle regrette l’attitude du ministère en charge du Travail, de ne pas les associer dans les négociations, bien que les Asaco et les mutuelles de santé sont les employeurs de cette catégorie de personnel dans les Cscom et les Centres de santé mutuelle.
Fidèle à sa mission, qui est de rapprocher et d’offrir à nos populations les soins de santé de qualité à des coûts abordables, la Fenascom a, dans des communiqués, invité le personnel desdits centres de santé à reprendre immédiatement le travail. Dans ces communiqués, elle a d’abord présenté ses excuses aux usagers des Cscom, pour les désagréments occasionnés par cette grève de la santé, toujours en exécution. Elle a ensuite demandé une reprise immédiate du service effectif dans ces centres de santé. La Fenascom, après avoir invité le gouvernement à prendre toutes ses responsabilités face à son devoir régalien, celui de s’occuper de la santé des populations, plaide pour un dialogue social, fécond et indispensable à la paix sociale.
En réponses aux questions des confères, Yaya Zan Konaré dira que sa fédération a tenté depuis le 8 mars à rentrer en contact avec les syndicats. Il regrette, jusqu’ici, de voir qu’ils n’ont pas été rapprochés par les trois départements concernés par ce mouvement de grève. Il s’agit des ministères de la Santé, du Développement social et de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la famille. Toujours, aux dires du président de la Fenascom, parmi les 9 points qui font l’objet de cette grève illimitée, il n’y a que 2 seulement qui concernent la Fenascom. C’est pourquoi, conformément aux conventions de travail qui lient les Asaco et leurs travailleurs, « cette grève est anarchique » a estimé un autre conférencier.
Au jour d’aujourd’hui, le Mali compte 1363 Cscom repartis sur l’ensemble du territoire national. Avec 1261 fonctionnaires relevant de ces centres, ils sont regroupés en 65 fédérations. Ainsi, suite à une correspondance adressée depuis le 20 mars à ces Cscom, 80% d’entre eux ont repris les activités. « Nous avons le mandat pour servir la communauté. La Fenascom n’est ni du côté du gouvernement, ni du côté des syndicats. La population est en train de mourir par défaut de soins de santé. Face à ce drame, nous nous voyons interpellés » a lancé comme cri de cœur Yaya Zan Konaré.
Diakalia M Dembélé