Grève illimitée dans le secteur de la santé : La Fenascom appelle ses adhérents à reprendre le travail

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Voilà plus d'un mois que le secteur de la santé malien est en grève illimitée à l'appel des principaux syndicats (photo: bloc opératoire de l'hôpital Gabriel Touré de Bamako). © wikipedia.org/Aboubakrsidiki (photo archives)

La Fédération nationale des associations de santé communautaire du Mali (Fenascom) a organisé une conférence de presse, le 11 avril, à son siège sis à Torokorobougou. Objectif : informer la population malienne de la position de la Fenascom sur la grève illimitée des agents de santé. C’était en présence de plusieurs membres de l’association.

Dès l’entame de la conférence, le président de la Fenascom, Yaya Zan Konaré, dira que «la grève illimitée des agents de santé est intervenue sans concertation entre toutes les parties prenantes. Le préavis de grève n’a pas été adressé à la Fenascom, mais la grève dans son application a concerné le personnel de Cscom et plus particulièrement ceux qui sont liés par un contrat avec les Asaco et les mutuelles de Santé». Pour lui,  c’est difficile de comprendre aujourd’hui que la Fenascom soit exclue des négociations autour d’un préavis de grève dont les personnels recrutés et payés par les Asaco et la mutuelle de santé sont concernés.

«Selon la loi n°02-049 du 22 juillet 2002, portant loi d’orientation sur la santé, les établissements de santé privés, créés par les associations de santé communautaire (Asaco), sont dénommés centres de santé communautaire (Cscom). Le décret n°05-299/P-RM du 28 juin 2005, révisé en partie par celui de 2013-711, dit que seules les Asaco peuvent créer et faire fonctionner des Cscom. Cela montre à suffisance que notre personnel n’est pas concerné par cette grève illimitée», a-t-il précisé.

Et d’ajouter que «le personnel recruté sur fonds Asaco et eu égard aux dispositions légales de la loi d’orientation sur la santé est en droit de ne pas reconnaître cette grève illimitée. Les agents sous contrat avec les Asaco et les mutuelles de santé ne doivent pas prendre part à la présente  grève illimitée. Je demande aux présidents des Asaco et les centres de santé et de mutuelle de santé de rester vigilants et de respecter les mesures suivantes : organiser une assemblée générale d’information des populations sur la grève et ses conséquences ; rencontrer immédiatement le personnel recruté sur fonds Asaco leur signifiant l’illégalité de leur grève et leur demander de reprendre les services sans délai sous peine de sanction ; recruter un médecin DTC pour reprendre immédiatement les services de soins de qualité au Cscom et au centre de santé de mutuelle de santé ; procéder au recrutement de tous vos agents sur fonds propres en les liant avec vous par un contrat de travail en bonne et due forme en remplacement des agents affectés par l’administration…».

Selon Issa Traoré, président de l’association de santé communautaire de Banconi (Asacoba),  la responsabilité de l’Etat se limite seulement au niveau du centre communautaire de référence (Ccref), mais les Cscom ne sont pas connus. «Asacoba est l’une des Abacos la plus fréquentée de Bamako, et j’ai trente-six (36) employés. Et chaque mois, je paie trente employés sur fonds propres et les six sont au compte de l’Etat», a-t-il déclaré.

Suivant les propos de M. Traoré, «la Fenascom assure les populations de la totale mobilisation de ses membres et de ses démembrements pour la reprise des services effectifs par les agents recrutés sur fonds propres des Asaco et des mutuelles de santé, afin de minimiser les désagréments causés aux populations», a-t-il conclu.

Rappelons que depuis le 9 mars 2017, le syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille (Sns-as-pf) et la fédération des syndicats de la santé et de l’action sociale du Mali (Fesysam), ont décidé, de la base au sommet, d’aller en grève illimitée, paralysant ainsi le fonctionnement normal des centres de santé communautaires.

Assétou Y. SAMAKE et Ousmane DIAKITE/Stagiaires

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