Grève illimitée des Médecins : Les familles des victimes menacent de porter plainte contre l’Etat

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Déclenchée à grand renfort d’interventions médiatiques par les syndicats du monde médical depuis le mercredi à travers les hôpitaux de la capitale et à Kati, la grève illimitée qui paralyse actuellement tous les centres hospitaliers du pays  continue avec son cortège de victimes. Mais ce qui est étonnant dans tout cela, c’est le silence radio des autorités ayant voix au chapitre en la matière, dont on n’a jusque-là pas entendu  la moindre déclaration.

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 Face à cette incurie des autorités, les familles des victimes s’organisent pour porter plainte contre l’Etat pour non-assistance à personne en danger.

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Alors que le dénouement du macabre bras de fer tarde à venir, le bilan de cette campagne nationale d’homicide volontaire, déclenchée par les médecins le mercredi dernier, suite à l’arrestation de leurs collègues incriminés par la famille de la défunte Mme Touré Aida Niaré, s’alourdit. En effet, si la famille de la défunte, sous pression des avocats du barreau malien, a porté plainte contre les deux médecins que sont le chirurgien Mohamed Keita et Mme Dembélé Salimata Dao, pour homicide involontaire, il est tout à fait légal pour les familles des victimes de cette campagne meurtrière, de porter plainte contre l’Etat pour homicide volontaire caractérisé par la non-assistance à personne en danger. Et c’est dans cette dynamique que celles-ci se sont déjà inscrites pour que justice soit faite et que force reste à la loi. Les arguments avancés par celles-ci, se fondent sur le fait que nulle part dans nos textes, il n’est dit que le médecin a devoir de résultat dans l’exercice de son métier.

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En effet, selon les sources proches de la partie plaignante, la médecine n’est pas comme les métiers artisanaux où le pratiquant a obligation de résultat. Lorsque par exemple quelqu’un amène sa moto chez un mécanicien, ce dernier a obligation de réparer ta moto sous peine de ne pas se voir payer par le propriétaire de l’engin la somme convenue. Mais en médecine le médecin a obligation de moyens mais pas de résultats. Ce qui veut dire que lorsque vous amenez un patient chez un médecin, son devoir consiste à le soigner avec les moyens qu’il détient, de ce fait il a obligation de moyens et est poursuivable pour non assistance à personne en danger, si d’aventure il venait à manquer à ce devoir. Mais lorsque mort s’ensuit malgré l’utilisation de ses moyens, aucun texte ne dit qu’il doit être poursuivi.

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Aussi, ce que les gens pouvaient attendre de cette agitation de nos hommes noirs, c’était de prouver par autopsie que c’est réellement une erreur médicale qui est à l’origine de cette mort « artificielle » comme ils le prétendent. Nos avocats tireurs de ficelle ont–ils perdu la foi pour ne pas savoir que c’est le Tout-Puissant qui reprend ce qui lui appartient ? Où ne savent –ils pas que Madame Aida Niaré, (que la terre lui soit légère) était mortelle comme tous les êtres humains ? Pourquoi ont-ils poussé sa famille à revenir sur ce que, en bonne musulmane, elle avait dans un premier attribué à la volonté de Dieu ? Quel intérêt le Barreau malien a-t-il à provoquer cette hécatombe dans les hôpitaux du pays, alors que le fait est déjà accompli ? Combien de médecins ont-ils été poursuivis dans notre pays pour ces genres de cas devenus monnaie courante ?

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Pourquoi aucune plainte n’est pas portée contre le faux marabout de qui toute cette tragédie est partie, puisque c’est lui qui a recommandé à l’avocate d’ingurgiter la noix de cola ? Telles sont autant d’interrogations auxquelles les Maliens n’arrivent pas à trouver des réponses, et qui suscitent leur curiosité. En tout cas, cette affaire soulève une fois de plus la nécessité d’un grand débat autour du rôle et du devoir du médecin malien. Toutes choses qui doivent amener les autorités à adopter une loi portant régime médical. Sans cette loi, l’on ne peut être à l’abri de tels agissements fâcheux de nos médecins, qui il faut aussi le dire, n’ont pas respecté toutes les procédures de grève, comme l’atteste d’ailleurs le communiqué de l’AMDH, daté du jeudi dernier.

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 Mais en attendant que ce débat ne tire les choses au clair, les familles des victimes de cette campagne nationale d’assassinats vont porter plainte pour que justice soit rendue. La famille des décédés faute d’assistance médicale et les autres familles ayant subi les conséquences de cette irresponsabilité  se préparent activement pour que ces crimes ne restent pas impunis. Il s’agira pour les justiciers de dire le droit et rien que le droit pour qu’une telle dérive ne se reproduise plus au Mali, et que les coupables servent d’exemples pour les autres.

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Abdoulaye Diakité

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