Les conséquences de la grève illimitée sans préavis, déclenchée le mercredi 08 Août 2007 par les médecins, suite à l’incarcération de deux d’entre eux accusés d’être la cause du décès d’une patiente sont incalculables. En deux jours de grève, les morts se comptent par dizaines. Parmi ceux-ci, il ya un vieillard qui est décédé le mercredi dernier dans l’ambulance des sapeurs pompiers, faute de soins. Comme notre vieillard, plusieurs enfants et des accidentés de la circulation ont également perdu la vie. Les autorités ne doivent-elles pas sanctionner les coupables?
MORT DANS UNE AMBULANCE
Selon nos sources, le vieillard a été victime d’un accident de la circulation routière sur l’Avenue de l’OUA, sur la rive droite du fleuve Niger. Les sapeurs pompiers, alertés arrivent sur les lieux de l’accident vingt minutes plus tard. Ils l’embarquent en direction de l’Hôpital Gabriel Touré. Quand ils arrivèrent à l’Hôpital, le bloc des urgences où sont admis les blessés était désespérément vide. Ils furent informés que les médecins sont en grève.
Immédiatement, “les soldats du feu” autre nom des sapeurs pompiers, conduirent l’accidenté vers l’Hôpital du Point G . Là aussi, c’était le même scénario. De l’Hôpital du Point G, l’ambulance a conduit le vieil homme à l’Hôpital de Kati où les médecins avaient à leur tour cessé toute activité, l’esprit de confraternité oblige. A leur retour de Kati, le vieil homme rendit l’âme en cours de route dans l’ambulance.
POURQUOI LA GREVE ILLIMITEE DES MEDECINS?
C’est suite à la mort accidentelle de Mme Touré Aïda Niaré, Avocat à la Cour que deux médecins incriminés, le Dr. Mohamed Keïta, anesthésiste et Mme Dembélé Salimata Dao, assitante, ont été mis aux arrêts suite à la protestation du Barreau Malien qui a exigé que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
Non contents des agissements des hommes en robe noire (entendez par là les Avocats), ceux en blouse blanche (les médecins) ont à leur tour exigé la libértion de leurs camarades. Impatients de voir leurs camarades en liberté, les médecins ont déclenché le mercredi 08 Août 2007 une grève illimitée sans préavis.
COMMENT Me AIDA NIARE EST-ELLE DECEDEE?
Selon des sources concordantes, Mme Touré Aïda Niaré a avalé une noix entière de cola blanche appelée “Dakabana woro” sur conseil de son marabout-féticheur. C’est cette noix qui est restée au travers de sa gorge. Immédiatement la patiente s’est rendue dans une clinique privée de la place, en l’occurrence la clinique Aldi. Le médecin traitant de ce centre privé, le Dr. Mohamed Keïta travaille également à l’Hôpital Gabriel Touré.
Après le diagnostic, le médecin de la clinique Aldi conseille à la dame de se rendre à l’Hôpital Gabriel Touré équipé de matériels de dernière génération pour ce genre d’opération. C’est ce qui fut. Mais, au cours de l’opération, les choses se passent autrement, la patiente tomba dans un coma profond, son coeur ayant lâché sous l’effet de l’anesthésie. Elle fut de nouveau admise à la réanimation.
Elle est restée à l’Hôpital Gabriel Touré pendant trois jours sans que son état ne s’améliore. Informé de la situation depuis Dakar où il réside, son mari décide de l’évacuer sur la France dans un avion médicalisé à coût de millions de francs CFA.
Malgré les prouesses de la science, Mme Touré Aïda Niaré n’a pas pu être sauvée en France. C’est donc dans un Hôpital Parisien du nom de Saint Antoine qu’elle a rendu l’âme.
BATAILLE DE PROCEDURE ENTRE LES HOMMES EN ROBE
La véritable bataille entre les médecins et les avocats dans l’affaire Aïda Niaré est celle de la procédure.
Le Barreau, par la voie du bâtonnier Me Seydou Ibrahim Maïga se dit étonné de la grève illimitée sans préavis observée depuis le 8 Août par les médecins. Cette façon de faire des hommes en blouse blanche est assimilable à la non assistance de personne en danger. Suite à la plainte des parents de la victime, le juge d’instruction du tribunnal de la commune III a ordonné l’arrestation des deux médecins.
L’Ordre des Médecins a déploré la procédure d’arrestation de deux de ses membres. En cas de faute médicale, il ya bien une procédure à suivre que les juges ont violée. Selon les statuts et règlement de l’Ordre des Médecins du Mali, tout agent sanitaire qui fait fi du serment d’Hippocrate peut être banni de l’ordre si sa culpabilité est établie.
Pour ce faire, l’ordre est préalablement saisi et commet d’autres médecins pour une enquête. Cette enquête est sanctionnée par un rapport médical qui établit la culpabilité ou non des personnes enquêtées. Ce n’est qu’après cela qu’un médecin est mis sous mandat de dépot.
En attendant un dénouement heureux de cette affaire, les négociations se poursuivent.
Daba Balla KEITA
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