GREVE DE 48 HEURES DES INTERNES : La violence policière fait quatre blessés dont deux graves

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Regroupés au Point G pour donner le mot d’ordre de grève de 48 heures, Siaka Kéita, le coordinateur national des internes du Mali et une dizaine de ses camarades ont été violemment frappés, hier matin, par les forces de l’ordre. Il y a eu quatre blessés dont deux graves.

C’est, en effet, devant le non aboutissement des revendications contenues dans le cahier de charge déposé sur la table de la ministre de la santé Mme Maïga Zeéïnab Mint Youba que les internes, ont décidé d’observer 48 heures de grève. Les négociations entre le ministère et les internes commencées depuis une quinzaine de jours, n’ont rien donné. Ce qui explique la colère des internes. Lors de leur dernière rencontre avec Mme la ministre, la coordination, selon Siaka Kéita, n’a demandé que le juste minimum.

C’est-à-dire la gratuité des examens complémentaires des internes qui sont les plus exposés aux maladies puisqu’ils s’occupent des cas d’urgence. Ils ont demandé à bénéficier gratuitement, eux aussi, du vaccin contre l’hépatite B à l’instar des médecins et de tous les cadres de l’administration du Point G qui ont déjà été vaccinés gratuitement. De plus, dans leurs doléances, les internes que leurs salles soient dotées d’ordinateurs connectés à Internet et enfin, la somme de 120 FCFA par jour payée trimestriellement ne pouvant couvrir leurs seuls frais de transport, que celle-ci soit portée à 500F par jour. Mme Maïga Zéïnab Mint Youba leur a répondu, toujours selon Siaka Kéita, que "sachant que vos revendications sont légitimes, je ne vais pas mettre quelque chose sur papier".

La grève des internes était, selon ses initiateurs, bien planifiée et ne devrait aucunement dégénérer en actes de violence, à l’exemple de la marche pacifique qui s’est déroulée à l’hôpital du Point G, le 11 septembre passé. Elle devrait se poursuivre par un arrêt de travail. La rencontre d’hier était motivée seulement pour donner le mot d’ordre de ne plus observer le service minimum aujourd’hui et demain. Mais sitôt que les internes se sont regroupés à l’interieur du point G, le Commissaire du 8e arrondissement a demandé aux policiers de les gazer, et comme les internes n’ont pas bougé, il a donc donné l’ordre à ses éléments de les disperser.

"Les policiers, selon Siaka Kéita, se sont rués, sur le petit groupe d’internes qu’on était, à coups de ceinturons faisant du coup quatre blessés dont deux graves. Nous étions encore là quand deux autres camions ont débarqué bondés de gendarmes bien armés. Maintenant que les policiers sont venus nous frapper, il y a le risque de voir le mouvement se radicaliser ".

Le mot d’ordre de grève des internes, affirme, le coordinateur des internes de Gabriel Touré, Moussa Konaté, a été observé au Point G, à l’Hôpital Gabriel Touré, à Kati en commune IV, au CENAIS et dans tous les centres de référence du district de Bamako à l’exception des communes II et I où il existe de petits problèmes.

Par Pierre Fo’o MEDJO

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