Le personnel de l’hôpital Gabriel Touré ne peut visiblement plus faire un semestre complet de travail sans aller en grève. Au grand mépris des nombreuses vies humaines qu’elle met en danger. Toujours autour de primes à payer, quand ce n’est pas pour protéger un responsable syndical sur du faux. Cette fois-ci, pour masquer leur revendication fondamentale, il y ajoute des questions d’«assainissement» !
Trop c’est trop ! Combien de Directeurs Généraux ces agents grévistes de l’HGT ont fait partir sur la base de faux problèmes ! Le dernier en date était Lanséni Konaté, un cadre très valeureux connu de tous par son intégrité. À chaque fois, le gouvernement finit par céder sous la pression des syndicalistes. Mais, on le comprend, surtout pour ne pas mettre en péril la vie des pauvres malades, les «malades riches» pouvant s’offrir le luxe outrageant de se faire soigner ailleurs, en Tunisie, au Maroc voire en France ou aux USA. Cette forme de revendication n’a pas d’autre nom que le «chantage».
Et le chantage ne doit être admis par un gouvernement digne de ce nom. Il est donc grand temps que les autorités s’attaquent à la racine du mal, à savoir la législation sur le droit de grève. Nous estimons qu’il y a des secteurs à part, où la grève ne devrait être que l’extrême recours. Sans prétentions aucune de faire les grands experts, nous pensons que certaines mesures pourraient être envisagées pour éviter les débrayages incessants au niveau des secteurs sensibles, comme celui de la santé : une augmentation significative des salaires en contrepartie d’un contrat qui n’admettrait plus de grève, sauf dans des cas particuliers à préciser. Si malgré tout, les grèves persistaient, il suffirait de réquisitionner notamment les praticiens militaires, de recruter dans les meilleurs délais de nouveaux agents en chômage. Et de virer toux ceux qui ne reprendraient pas le travail dans un délai défini. Lorsqu’on dit que la «démocratie est un luxe pour les Africains…», c’est par rapport à de telles situations. Au nom du respect des droits de quelques individus, on met en danger la vie de nombreux malades. Sachant que les «malades de luxe» sont ailleurs… À l’étranger ou dans les cabinets et autres cliniques privés de Bamako, où servent honteusement ces mêmes grévistes. Est-ce cela la démocratie ?
S.Haidara