Gratuite de la césarienne au Mali : Une politique salutaire

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Gratuite au Mali, depuis août 2005, la césarienne est l’opération chirurgicale la plus pratiquée au Mali. A Bamako, singulièrement, un tiers des accouchements se fait par césarienne, selon les estimations du Ministère de la Santé. La césarienne a fortement contribué à réduire le taux de mortalité maternelle et néo-natale.

La césarienne, extraction chirurgicale du fœtus en incisant la paroi abdominale et l’utérus de la mère. Cette opération a été pratiquée depuis les temps immémoriaux sur des mères décédées ou mourantes pour sauver la vie du fœtus. D’ailleurs, elle tire son appellation de là ; Selon des sources historiennes, l’empereur romain Jules César serait né grâce à cette méthode, lorsque sa mère fut agonisante en accouchant. La loi romaine, cependant, limitait le recours à cette opération aux femmes décédées avant la naissance de l’enfant. La mère de César ayant vécu longtemps après la naissance de ce dernier, cette tradition fut probablement erronée. Le premier cas authentifié de césarienne sur une femme vivante remonte à 1610, selon l’encyclopédie Wikipédia.
En raison du fort taux de mortalité, cette opération ne s’est largement répandue qu’à la fin du XIXe siècle, en occident, quand l’utilisation des antiseptiques et les progrès des techniques chirurgicales l’ont rendue moins dangereuse. Les premiers cas de césarienne sur le continent africain ont été enregistrés en Afrique du Sud et au Maghreb à la même époque. C’est plus d’un siècle après que le reste du continent connut la césarienne. Au Mali, ce n’est que vers la fin des années 60 que les premiers accouchements par césarienne furent pratiqués.
Selon le rapport de l’Usaid, au Mali, la mortalité maternelle avait atteint 464 décès pour 100 000 naissances. En outre, moins de 50% des femmes accouchent dans un centre de maternité. Ces tendances résultent principalement de facteurs socio-économiques: de manière disproportionnée, les femmes les plus démunies ont un accès limité aux soins de santé à cause de la barrière financière que représente le paiement direct par l’usager. En guise de réponse, le gouvernement malien a initié en 2005 cette politique universelle d’exemption de paiement pour les accouchements par césarienne. Afin de mener une telle politique, le gouvernement subventionne le coût de la césarienne pour chaque femme, quel que soit son statut socio-économique.
Quand le Mali a mis en place en 2005 un système d’exemption de paiement pour les césariennes, une évaluation conduite par l’Usaid a montré qu’entre 2005 et 2012, le taux de césariennes a largement augmenté tandis que le taux de fréquentation des services de maternité a augmenté de 53% à 74%. Cette  politique malienne a également eu pour conséquence une baisse de la mortalité post-césarienne et néonatale. Ces résultats viennent renforcer les preuves de plus en plus nombreuses indiquant que l’abolition du paiement direct au niveau des services de santé est un moyen efficace qui permet de sauver des millions de vie vulnérables. Cette politique a donc eu pour conséquence la baisse de la mortalité post-césarienne et néonatale.
Cette politique de gratuité de la césarienne a été initiée par le gouvernement malien et entièrement financée par des ressources domestiques. Ce qui, contrairement à l’argument récursif selon lequel les pays pauvres sont dans l’incapacité financière de fournir des soins de santé gratuits, démontre que lorsque l’engagement politique est réel, les pays pauvres sont en en mesure de mobiliser les fonds nécessaires pour délivrer des soins de santé gratuits à leur population. En tout cas, au Mali, la gratuité de la césarienne demeure une politique salutaire.
Entièrement prise en charge par l’Etat malien dans toutes les structures publiques de santé, la césarienne est une opération sûre et rapide, qui être effectuée en une demi-heure. A la maternité de Hamdallaye, en commune IV du district de Bamako, les accouchements par césarienne, qui représentent plus de 25% du taux des accouchements, sont le plus souvent programmés par les médecins, sauf en cas d’urgence, selon le Dr Mohamed Traoré. Les césariennes programmées sont pratiquées dès que le fœtus arrive à terme, entre 38 et 41 semaines de grossesse.
En expliquant les cas selon lesquels les médecins on recourt à la césarienne programmée, le Dr Traoré énumèrera les cas où les voies naturelles de la mère sont trop étroites pour permettre le passage du fœtus, les cas de maladies cardiovasculaires de la mère, le poids excessif du fœtus (dépassant 5 kilogrammes), etc. On y a également recours en cas d’urgence, lorsque des événements graves se produisent au cours de l’accouchement : hémorragies, hypertension et/ou hypotension chez la mère, défaut de dilatation du col, détresse fœtale (manque d’oxygène) ou difficultés de positionnement du fœtus. Dr Traoré a spécifié des rares cas d’ «hystérie prénatale», une sorte de phobie psychologique chez certaines mères au cours de leur première grossesse, où la césarienne permet d’éviter le pire.
Rokia Diabaté

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1 commentaire

  1. MALHONNETES QUE SONT CES SAGES FEMMES ET CES MEDECINS QUI SAVENT BIEN QUE UN ENFANT QUI NE VIENT PAS PAR LA VOIE NATURELLE EST EXPOSE DEPUIS SA NAISSANCES …..A SA MORT AUX BACTERIES DU MILIEU HOSPITALIER TELLES LES PSEUDOMONAS.
    MALHONNETES QUE SONT CES SAGES FEMMES QUI SAVENT QUE LA FEMME NE PEUT PAS FAIRE TROIS CESARIENNES DANS SA VIE ET RESTEES FEMME.
    ALLAH VOUS JUGERA DE VOS FAUTES ET CE SONT CES MAUX DE LA CITE QUI ONT FAIT LA COLERE DIVINE.

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