L’Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (IOTA) a organisé jeudi dans ses locaux un enseignement post universitaire (EPU) sur les défis du glaucome dans les pays africains.
Le Pr Jeannette Traoré, chef du département formation de l’IOTA, a donné le coup d’envoi de ce cours destiné à de jeunes ophtalmologistes maliens et africains. L’enseignement est assuré par le Pr Amel Ouertani de l’hôpital Charles Nicoles de Tunis et secrétaire générale de Nadi Al Bassar (club de la vue en arabe).
Cette organisation non gouvernementale est engagée dans la lutte contre la cécité en Afrique à travers des campagnes d’interventions chirurgicales et de formation des ressources humaines dans les pays du continent. Le Pr Amel Ouertani a développé les différents aspects liés à la pathologie, notamment l’épidémiologie, le diagnostic et les traitements disponibles contre le glaucome. On retient des explications de l’ophtalmologiste que la maladie constitue une préoccupation essentielle de santé publique dans le monde.
Selon les statistiques, il y avait en 1998 près de 22,5 millions de glaucomateux dans le monde. Ces chiffres attestent, malheureusement, que l’affection continue de préoccuper le monde en général et les pays africains en particulier. Sur le continent, la prévalence du glaucome reste très élevée (8 à 9%). La conférencière retient que le glaucome est cité par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une des causes essentielles de cécité dans le monde. En l’absence de traitement, il évolue inéluctablement vers la cécité. Il apparaît donc nécessaire de faire porter des efforts sur la prévention à travers un dépistage précoce de la maladie en vue d’assurer une meilleure prise en charge. La praticienne de l’hôpital Charles Nicoles de Tunis distingue à ce propos, deux types de dépistage du glaucome : le dépistage de masse et le dépistage opportuniste. A ce propos, Amel Ouertani note qu’il n’y a pas de consensus sur le dépistage du glaucome et qu’aucun pays du monde ne dispose d’un programme de dépistage de masse. Le glaucome, souligne-t-elle, est asymptomatique, c’est-à-dire qu’il évolue de façon silencieuse. Ce qui explique la fréquence des diagnostics tardifs, lorsqu’ils sont fait.
lundi 3 octobre 2011