Accueilli avec beaucoup d’espoir au Gouvernorat du district de Bamako, Souleymane Diabaté, parviendra-t-il à se distinguer de son prédécesseur. Son opposition à la révocation d’un fonctionnaire de l’Etat, et l’implication, par ses soins, dans ce combat, de l’ensemble des maires de la capitale, et ses accointances avec la famille du fonctionnaire en question, mettent en doute la sincérité de l’homme.
Le gouverneur du district de Bamako, Souleymane Diabaté aura du mal à justifier son opposition et celle des maires des six (6) communes du district à une décision de révocation d’un fonctionnaire de l’Etat. Tellement mal à propos, sa démarche risquera de créer une brouille entre l’exécutif et les collectivités.
Les faits
Dans une correspondance à lui adressée, la directrice régionale de la santé, Dr Diallo Fanta Siby, soumettait au Gouverneur du district de Bamako, Souleymane Diabaté, les propositions de nominations des médecins-chefs des six (6) centres de santé de référence du district de Bamako.
En plus de leur conformité à la procédure, ces nominations se justifiaient également par la volonté du département de remplacer les médecins généralistes par des spécialistes.
La décision n’aurait même pas affecté les médecins relevés si réellement les dimensions de renouveau dans le secteur de la santé était perçu de la même façon par tout le monde. En tout cas, pas le gouverneur du district, Souleymane Diabaté.
Avec l’argument que les CSCOM sont gérés par les collectivités, les maires du district se sont faits inviter dans la partie en s’opposant, comme si cela leur avait été imposé, par une pétition à cette décision de changement.
Le hic est qu’au lieu de plaider pour l’ensemble de ces révoqués ils se focalisent sur les cas des Médecins chef des Commune I et II, alors même que ces derniers sont les seuls généralistes parmi les six (6) médecins du District de Bamako. Pire, le médecin chef de la Commune II autour duquel tout ce boucan est fait, est en poste depuis 10 ans. Mme Sangaré Adama Coulibaly, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, ne veut pas l’entendre de cette oreille et userait des accointances de sa mère (Mme Coulibaly Alima Traoré, sœur cadette du candidat de l’Adéma, Dioncounda Traoré) avec le gouverneur du district pour se maintenir en poste. Le gouverneur aurait volontiers accepté de porter le chapeau en se servant des maires de la capitale.
L’autre argument du collectif des maires des communes du district de Bamako est que le maire de la Commune II aurait même demandé le maintien du médecin-chef devant être relevé qui, selon lui, lui donne entière satisfaction et avec lequel il développe d’importants projets dans la commune.
Mais, même s’il est vrai que certaines compétences de la santé sont transférées aux collectivités, force est de reconnaître que la définition de la politique, les mécanismes de gestion des ressources humaines de même que le mode de fonctionnement, relèvent de la seule compétence du ministère de la Santé.
Aussi, l’amélioration de la qualité des soins ne requiert-elle pas davantage de compétences des médecins chefs des districts sanitaires ?
Selon certaines sources, ce serait la sœur du candidat de l’Adéma, qui tirerait la ficelle du gouverneur pour le maintien en poste de sa fille laquelle règne au CSREF de la Commune II depuis 10 ans. Sans remplir les nouveaux critères de nominations, celle-ci refuse de partir et parvient à créer la zizanie dans la Commune. Son remplaçant nommé par le département de la santé n’a pas pris fonction, car, le gouverneur refuse de signer sa décision de nomination.
Affaire à suivre
Ben Dao