Gestion du fonds dédié a la lutte contre le Sida : ” Il n’ya pas eu de détournement ou autres utilisations frauduleuses ” dixit la Directrice d’ARCAD-SIDA

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Dr Youssouf Diallo, le représentant du HCNLS (G), Dr Souleymane Dolo et Dr Dembélé Bintat Keita
Dr Youssouf Diallo, le représentant du HCNLS (G), Dr Souleymane Dolo et Dr Dembélé Bintat Keita

Suite à la publication du rapport d’investigation du Bureau de l’Inspecteur Général (BIG) du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, le Paludisme et la Tuberculose portant des accusations sur la gestion des subventions VIH, la Directrice d’ARCAD-SIDA, Mme Dembélé Bintou Kéïta a animé une conférence de presse. L’objectif de cette conférence était de porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale le déroulement des faits. Ont pris part à ladite conférence, les représentants du Haut Conseil de Lutte contre le Sida (HCLCS), de la Cellule Sectorielle de Lutte contre le SIDA (CSLS) et le Groupe Pivot Santé Population (GP/SP). C’était le mardi 14 octobre 2014 au Grand Hôtel de Bamako.

Dans le cadre de la prévention et de soin du VIH/SIDA et des maladies sexuellement transmissibles au Mali, il avait été octroyé puis mise en œuvre la Subvention Fonds Mondial Round 4 VIH par le Haut Conseil National de Lutte contre le Sida (HCNLS). Avec un budget de 45.2 millions de Dollars US, les activités y afférentes ont été exécutées de 2005 à 2010 par le HCNLS qui est le Récipiendaire Principal avec 3 Récipiendaires secondaires à savoir ARCAD-SIDA, CSLS et le GP/SP tous avec leurs sous bénéficiaires. En vue d’une gestion judicieuse de ces Fonds, un système de gestion des fonds de subvention avait été mis en place par le HCNLS pour faire les passations de marché et suivre les contrats. Un processus qui a duré de 2010 à 2014 a placé le Mali sous ” mesures de sauvegarde additionnelle des Fonds ” entre le début de l’investigation et la publication du rapport.

Soulignons qu’avant la publication de ce rapport, le Fonds Mondial avait porté des accusations sur la gestion des subventions VIH en annonçant des montants faramineux qui auraient été détournés par les acteurs de sa mise en œuvre. Ce rapport ressort un montant final injustifié de 3.050 dollars US soit 0,007% du budget ; des factures supposés non conformes d’un montant de 2.207.055 dollars US soit 4,88% du budget. Du coup, s’installe un climat de suspicion entre le Fonds mondial et nos différents acteurs de mis en œuvre du programme.

Selon la Directrice d’ARCAD-SIDA, ces opérations dites non conformes font généralement l’objet de recommandations d’amélioration du système de contrôle interne, mais ne sont pas considérées comme des détournements ou autres utilisations frauduleuses. A cet effet, il a été rappelé que le Bureau de l’Inspection Générale du Fonds Mondial (BIG) a jugé ” irrégulières ” une grande partie de ces opérations. Comme conséquences de ces accusations à compter de 2010, il faut noter le déshonneur du Mali et ses instances de mise en œuvre de programmes de santé ; perte de crédibilité de la société malienne vis-à-vis des bailleurs de fonds ; fermeture d’une cinquantaine d’ONG et Associations maliennes ; mise au chômage des chefs de famille ; déstructuration de l’architecture de la lutte contre le SIDA au Mali ; démobilisations des acteurs nationaux, arrêts des appuis directs aux patients et enfin la régression des résultats.

Mme Dembélé souligne que, malgré toutes ces conséquences, la société civile malienne n’a jamais cessé de poursuivre son combat à l’intention des porteurs du VIH. Ce fut l’occasion pour elle de révéler les conditions draconiennes entreprises par le Fonds Mondial pour l’exécution des subventions en cours. Toutes choses qui impactent négativement sur la pérennité des ONG et associations nationales et diminuent leurs opportunités de renforcement de capacité.

Pour les conférenciers, le Bureau du Vérificateur Général de la République du Mali met aussi en exergue ” la question fondamentale d’adéquation du système de gestion mis en place avec l’environnement général dans lequel évoluent les acteurs concernés “. C’est pour dire que les exigences de transparence du bailleur ne sont pas toujours compatibles avec le tissu socioéconomique du pays qui est essentiellement composé d’acteurs non alphabétisés et travaillant dans l’informel.

Par ailleurs, vu les résultats des programmatiques qui sont satisfaisants à tous les niveaux, les conférenciers invitent les autorités nationales, les partenaires techniques et financiers ainsi que les populations à une redynamisation de la lutte contre le Sida à travers la mise en place d’un fonds national au profit de la lutte contre le Sida alimenté par les ressources internes.

Mamadou BALLO

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