La fraude constatée dans les prestations de l’assurance maladie obligatoire est un délit qui mérite d’être sanctionné avec la dernière énergie. Malgré tout, certains responsables s’adonnent à cette honteuse pratique avec insouciance. Un député s’est rendu coupable d’un fait aussi ignoble que répugnant. L’information a été donnée lors de la rencontre entre la presse et l’AMO à Siby la semaine dernière.
La lutte contre la fraude au sein de l’Assurance Maladie Obligatoire doit être un combat de l’ensemble de la population malienne en général et des élus du peuple en particulier. S’il y’a un problème qui accable aujourd’hui le service de l’AMO, c’est bien les fraudes à répétition.
Ce n’est un secret pour personne que les honorables députés qui sont censés combattre la fraude sous toutes ses formes se retrouvent là dedans et au premier rang. Un élu à l’Assemblée Nationale dont nous taisons le nom a donné la carte AMO de son épouse à la femme de son marabout malade pour bénéficier des soins au compte de l’AMO.
Nul n’ignore l’influence des marabouts sur les hommes politiques surtout en période électorale au Mali. De telles pratiques de la part de nos honorables députés nous amènent à nous poser les questions suivantes : Est-ce par manque de moyens financiers que ce député se comporte ainsi ? Aurait-il des yeux pour la femme de son marabout ?
En tout cas, c’est une véritable honte pour les représentants de la loi d’adopter des comportements mafieux vis-à-vis d’une structure sociale comme l’AMO. Cette pratique est monnaie courante chez certains de nos responsables qui confondent les caisses de l’Etat et leurs poches.
L’AMO a pour ambition d’étendre la couverture maladie à l’ensemble du pays à l’horizon 2018 mais l’usage de la fraude constituerait un handicap sérieux à cette volonté affichée par la CANAM pour le bonheur des Maliens.
Enfin, il est important de signaler que tout cas de fraude dans les prestations de l’AMO constaté doit être sanctionné avec la dernière rigueur, peu importe le titre, le grade ou la catégorie de la personne concernée. Le député ne doit pas faire exception à cette règle pour l’avenir de l’AMO au Mali.
Ousmane MORBA