Le Mali a fait de son cheval de bataille la lutte contre le VIH/SIDA depuis la découverte du premier cas en 1985. Malgré cette politique de l’Etat pour épargner ses populations de cette épidémie, le fléau exacerbe et un record inquiétant pour les années à venir plane. Cela, en raison du manque de financement, pour les activités de dépistage, du à des raisons notoires. Malheureusement le triste bilan fera apparaître bientôt : 500 000 personnes porteuses de virus, la diminution de l’espérance de vie de près de 6ans, près de 170 000 décès, près de 150 000 orphelins, de 40 000 sujets souffrants du couple tuberculose-SIDA , 25% des lits d’hôpitaux seront occupés par des malades du Sida.
Depuis que le premier cas de sida diagnostiqué au Mali en 1985, le pays a mis en place et exécuté plusieurs programmes de lutte contre ce fléau dont trois plans à court et moyen terme 1987 -1988, 89 -93 et 94- 98 et un plan stratégique national 2001 2005 sous la responsabilité du Ministre de la santé avec l’appui d’autres départements ministériels, la société civile, quelques privés et les partenaires au développement. Malgré les efforts consentis, des insuffisances sont patents au regard de l’évolution sournoise du fléau dans le pays.
En effet, les résultats de l’EDSM-III 2001 ont mis en évidence une prévalence de 1,7% avec une estimation de 170 OOO personnes vivant avec le VIH, 45 OOO orphelins et 10 304 cas de sida notifiés de 1985-2002. Au delà de ce taux de prévalence dans la population générale, le cas de certains cas vulnérables constitue une préoccupation majeure : professionnelle de sexe 30%, les transporteurs routiers plus de 10%, les populations migrantes, population rurales et les enfants.
Les sources probables d’infection du virus du SIDA
Selon le rapport 2006 2010 du CNLS, la vulnérabilité à l’infection est liée à un certain nombre de comportements et de pratiques à risque : le multi partenariat sexuel, les rapports sexuels non protégés, la sexualité précoce des jeunes( 65% des jeunes ont eu leurs premiers rapports sexuels avant l’âge de 18 ans ; près de 20% des garçons ont eu plus de 3 rapports sexuels dans les 12 derniers mois) et le déni de la maladie par la plupart des jeunes( ¾ des jeunes). Il y a également des facteurs d’ordre biologiques, social culturel et économique . Les facteurs socio économiques aussi revoient au faible revenu du développement économique avec un PIB de 280 dollars par an et par tête d’habitant. Ce qui peut se traduire par : la faiblesse d’accès aux soins ; les migrations internes et externes des populations essentiellement jeunes ; le chômage ; la pauvreté ; le faible niveau d’éducation ; la difficulté d’accès à l’information.
Selon ce même rapport du haut conseil national de lutte contre le VIH/SIDA, la situation aujourd’hui révèle que l’épidémie du SIDA au Mali est de type concentré. Si rien n’est fait pour maîtriser l’épidémie, le Mali sera confronté aux résultats extrêmement inquiétants d’où 500 000 personnes pourraient être porteuse de virus avec des conséquences comme : la diminution de l’espérance de vie de près de 6ans; le décès de près de170 000, l’existence de 150 000 orphelins et de 40 000 sujets souffrants du couple tuberculose-SIDA . Du coup, 25% des lits d’hôpitaux seront occupés par des malades du Sida.
Manque de financement, le leaderships du CNLS
Les statistiques révélées ci-dessus par rapport à l’extension de l’épidémie dans les années à venir sont dues à des faits notoires. Depuis un certain temps, les financements des partenaires notamment l’USAID se font rares ou n’existent pratiquement pas.
Dès le mois de septembre, L’USAID se propose de couper le financement des activités de dépistage au Mali. Avec cette rupture, notre pays qui était classé zone A en matière de lutte contre le SIDA se verra perdre sa place, si rien n’est fait, et tombera dans la zone B ou C.
Pour éviter cette catastrophe, le secrétaire exécutif du CNLS, Malick Sène avec ses pairs ont initié une politique nationale de lutte contre le fléau. Cette politique a initié un atelier de trois jours, la semaine dernière du mardi au jeudi, dont tous les acteurs du secteur de la santé et d’autres ont pris part au CICB. Il s’agissait pour eux d’élaborer une politique nationale de lutte contre le SIDA pour affirmer clairement leur vision, leurs ambitions, leurs stratégies et leurs moyens de lutte.
Selon le rapport, ce programme qui sera exécuté de 2010 à 2015, recommandera d’assurer la gratuité des soins et des médicaments ARV à tous les malades sans distinction aucune, faisant du Mali le 3ème pays africain à avoir pris cette décision après L’Afrique du Sud et le Sénégal. Et pour l’atteinte des objectifs, tous les segments de la vie nationale ainsi que les partenaires au développement doivent être impliqués dans toutes les phases de la lutte. Et pour la cause, les moyens institutionnels seront redéfinis en conséquence.
Boubacar Yalkoué