Après plus d’un mois de grève, les agents de santé ont repris le travail à la suite d’un accord avec le gouvernement. Cette reprise du travail était effective dans les centres de santé, le mardi 18 avril 2017 et au grand soulagement des malades. Enquête !
Le mardi 18 avril 2017, la reprise du travail par les agents de santé était avérée. Dans les centres de santé où notre reporter est passé, les agents de santé étaient en activité. Au Centre de santé communautaire (Cscom) de Torokorobougou/Quartier, le médecin chef n’était pas encore sur place à 8h50. Mais les consultations avaient commencé, avec son adjoint et les autres agents de la médecine et de la maternité. Le constat est que l’affluence était débordante. Partout, c’était de longues files d’attente. Interrogés, des malades n’ont pas caché leur soulagement quant à la reprise du travail dans ce Cscom. “Je suis très ravie de la fin de la grève des agents de santé. Je suis enceinte et je ne savais plus quoi faire car ma sage-femme n’était pas accessible à cause de cette grève qui a causé beaucoup de désagréments chez les femmes enceintes et chez les enfants. Je remercie le Bon Dieu pour cette reprise du travail. J’espère qu’il n’y aura plus de grève”, confie une femme qui a voulu garder l’anonymat. Après ce Cscom, nous avons fait un tour au siège de la Fédération nationale des associations de santé communautaires où certains membres n’ont pas voulu nous parler en l’absence de leur président Yaya Zan Konaré.
Au Centre de santé de référence de la Commune V, l’affluence des malades était visible dès la devanture. Le parking des motos était rempli et l’affluence se voyait devant le guichet des tickets d’entrée. Le rang débordait jusqu’au dehors. “Vraiment, les malades attendaient avec impatience la fin de la grève des agents de santé. Nous avons tous ressentis cette grève qui a causé beaucoup d’ennuis. Cette grève nous a créé des pertes car notre travail était arrêt faute de clients. Avec la reprise du travail des agents de santé, nous sommes même débordés aujourd’hui. Ce qui fait des gains pour nous. Vraiment, j’ai compris que la grève n’est bonne pour personne. Elle met le pays en retard. Vraiment, nous ne souhaitons plus une autre grève”, nous a dit le gérant du parking devant le CSRF de la Commune V.
A l’intérieur du centre hospitalier, le constat est accablant : devant chaque structure, le rang pour des consultations était très long. Abordé, un médecin, tout en déplorant les désagréments causés par leur grève, s’est réjoui de la reprise du travail par les agents de santé. “A quelque chose malheur est bon. Il fallait cette grève pour que les agents de santé soient pris au sérieux par les autorités qui nous méprisaient. Donc, il fallait passer par cette grève regrettable pour que nous soyons écoutés. Nous présentons nos regrets aux malades qui ont été victimes de cette grève. Avec l’accord intervenu, tous les agents ont repris le travail à la satisfaction des malades. Et nous sommes tous motivés et mobilisés pour soulager les malades dont certains étaient ici à l’hôpital depuis 6 h 00”, paroles d’un médecin préférant garder l’anonymat.
L’application stricte des engagements du gouvernement sollicitée
Approché, Boubacar Amadou Maïga, le secrétaire général du syndicat de la santé du CSRF de la Commune V a laissé entendre que cette grève a été une leçon pour le gouvernement, la population et les agents de santé. “Cette grève a renforcé la confiance entre les agents de santé qui sont très contents de la reprise du travail, malgré que nous n’avons pas eu à 100 % tout ce que nous avions réclamé. Mais nous avons eu le maximum. Donc, vu la souffrance de la population, nous étions obligés de céder. Et nous regrettons fortement le désagrément causé chez les malades. Toutes nos excuses à la population. Avec la reprise du travail, tous les agents sont à leur poste. Parce que tout le monde voulait reprendre le travail parce que nous ne voulions pas laisser la population dans la souffrance. Nous avons été obligés d’aller à la grève qui n’était pas notre souhait. Donc, nous sommes très heureux de retrouver les patients et nous nous engageons à faire ce que nous devons faire. Mais les leçons de cette grève doivent être tirées par tout le monde y compris le gouvernement. Tout en présentant nos excuses à la population, nous demandons leur compréhension car nous les agents de santé, nous savons dans quelles conditions ils ont souffert. Mais cette grève valait la peine pour que nos conditions de travail et de vie soient améliorées. Donc, nous remercions le gouvernement pour son engagement et nous demandons l’application stricte des engagements qu’il vient de prendre pour éviter les agréments chez les malades“, a-t-il déclaré, avant d’ajouter que l’application des engagements du gouvernement peut améliorer les prestations des agents de santé. A la suite de M. Maïga, une malade nous a confié que c’est la première fois qu’elle voit au Mali une grève des agents de santé. “Je ne souhaite plus que cette grève se répète. J’espère que cette grève serait la première et la dernière car elle a causé beaucoup de désagréments chez les malades”, a-t-elle souhaité.
Au centre de santé de la Mutec, au CSRF de la Commune III, au CHU Gabriel Touré, le constat était le même : affluence des patients et reprise effective du travail.
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