Femmes enceintes : La grande vague des césariennes au Mali

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La césarienne est une intervention chirurgicale pratiquée sous anesthésie générale ou locale au cours de laquelle le bébé naît à l’aide d’une incision du ventre. Elle peut être réalisée en urgence, durant l’accouchement ou programmée à l’avance. Environ 2/3 des césariennes sont programmées avant le travail et le 1/3 est  décidé en cours d’accouchement. Nous avons approché certaines femmes, des sages femmes et un gynécologue du point G  pour en savoir plus sur cette pratique de plus en plus courante.

Femmes enceintes : La grande vague des césariennes au Mali
Dr Bréhima Kanté, gynécologue au CHU du Point-G

Certaines femmes pensent que la césarienne est une pratique facile, raison pour laquelle les docteurs l’exercent. Mais après une enquête menée par l’équipe de Bamako Hebdo,  il s’est avéré que la césarienne est faite que sur indication médicale. Par contre certaines femmes affirment qu’elles ont subi la césarienne sans avoir été informées par leur gynécologue traitant et pour d’autres, c’est par peur de la douleur de l’accouchement normal. Car comme on le  dit, une femme qui donne naissance se trouve entre la vie et la mort.

 

Des femmes sous indication  médicale

Je souffrais d’un diabète de type 1 et je ne pouvais pas accoucher normalement, sinon le bébé aussi risquait d’être contaminé.  C’est pourquoi  mon gynécologue m’a conseillé la césarienne. Il disait aussi qu’il n’est pas sûr que je puisse supporter la douleur à cause de ma maladie et qu’il y aurait des effets secondaires” a déclaré Oumou Traoré, une des nombreuses patientes à avoir subi la césarienne sous indication médicale. Aux dires d’une autre, la date de son accouchement a pris 15 jours de retard et son gynécologue a ajouté 15 jours de plus pour voir si le bébé peut naitre normalement. Mais après, il a constaté que le bébé était bloqué. C’est ainsi qu’il a procédé à la césarienne pour pouvoir sauver la vie du bébé.

Pour celle-là,  lorsque le travail a commencé, le docteur lui a dit qu’elle ne pouvait pas accoucher normalement car l’enfant est mal positionné et qu’il n’y a d’autre solution que de faire une césarienne. ”Sinon durant toute ma grossesse la sage-femme qui me suivait ne m’a pas dit que mon accouchement se terminerait par une césarienne” a confié la dame.

 

Si la césarienne n’est pas acceptée par certaines femmes, d’autres pensent que c’est une formule magique.

 

J’ai fait la césarienne volontairement car, on m’a dit qu’elle est  moins douloureuse. Etant donné que c’était ma première grossesse et après avoir assisté à des  accouchements, je me suis dit que ce n’était pas pour moi. Et que le processus était difficile pendant et après l’accouchement. C’est pour cela que j’ai choisi le moyen le plus simple et le plus rapide”, a souligné Bintou Cissé.

S’agissant des sages-femmes ”  elles suivent les femmes pendant leur grossesse et c’est au moment de l’accouchement qu’il y a des difficultés le plus souvent liées au positionnement de l’enfant ou à la maladie. Alors on fait appel à un gynécologue pour  faire la césarienne. Sinon on ne propose pas directement aux femmes de pratiquer la césarienne surtout si celles-ci ne courent aucun risque “.

 

75 à 80 cas de césarienne par mois au Point G

La césarienne est une technique chirurgicale qui consiste à extraire l’enfant par la voie out ( littéralement traduit au dehors) donc la femme n’accouche pas par le vagin mais par césarienne. Selon le gynécologue, les procédures sont applicables sur une femme enceinte ou en travail. C’est dans ces deux cas qu’on procède à la césarienne. Mais au Mali la pratique est gratuite dans des structures publiques. Les gens qui ont des moyens partent dans des établissements privés et le prix est très salé.

Selon le gynécologue ” la césarienne peut être faite lors de l’accouchement et devient nécessaire quand il y a une indication, c’est-à-dire soit le bassin est petit et l’enfant ne peut pas passer, soit l’enfant souffre, donc il faut l’extraire d’urgence du ventre de sa mère pour le sauver avant qu’il ne soit trop tard“.

Dans certains accouchements normaux, relève le spécialiste,  les femmes font de la crise répétitive, on opte alors pour une césarienne. Il y a  aussi des femmes qui ne veulent pas subir la  césarienne alors qu’elles en ont besoin. Dans ce cas, on a le devoir de leur expliquer l’aspect le plus important et le pourquoi.

C’est pour dire que la césarienne est faite sur indication médicale au Mali, contrairement en Europe où elle est faite selon l’avis de la patiente.

Ici, à l’hôpital du  Point G, on a environ 75 à 80  cas de césarienne par mois et, on peut aller souvent à plus de 300 à 1 000 accouchements par mois. Entre l’accouchement par la voie normale et la césarienne, rien n’est facile, l’accouchement normal peut prendre beaucoup de temps et la surveillance est très difficile. Quant à la césarienne, il faut de la technique et de l’expérience de plusieurs années de pratique.

La césarienne n’est jamais facile car il y a toujours des petits problèmes. Surtout durant l’anesthésie ou pour arrêter le saignement.

La césarienne a plusieurs  conséquences. D’abord chez la maman telles que la suppuration qui est l’infection de la plaie chirurgicale, au moment ou après  la césarienne, il peut y avoir une embolie, c’est-à-dire un caillou qui se bloque ou un vaisseau qui entraine la mort brutale et provoque  de l’anesthésie. La femme peut également faire un choc ou des complications pendant l’opération et y perdre la vie. Tout cela pour vous dire que la chirurgie n’est jamais sans conséquence.

Au Mali, une femme qui a subi la césarienne trois fois ne peut plus tomber enceinte, car les docteurs procèdent à la ligature. Cet aspect doit être étudié profondément. Il y a aussi des femmes qui demandent la ligature mais elles regrettent après, il faut suivre ces femmes pour qu’elles fassent attention et ne pas prendre une mauvaise décision.

Au final, mettre  au monde un enfant n’est jamais facile, que ce soit par voie naturelle ou par césarienne. Il faut rappeler que la structure publique est gratuite tandis que le tarif dans les cliniques varie entre 150 000 à 300 000 F CFA. Il faut tout simplement se mettre dans la tête qu’avoir un enfant est le plus beau cadeau chez un couple.

Mariam CAMARA et Flassoun TRAORE

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2 COMMENTAIRES

  1. Je trouve le taux de cesariennes si eleve et si triste. Je suis etudiante ici aux USA, et j’ai hate de terminer mes etudes et retourner aux pays. D’une part je suis heureuse de l’access gratuite a la procedure. D’autre part, je trouve qu’on en abuse du systeme. J’appel aux sagefemmes et les OB/GY du Mali et partout dans le monde d’informer les femmes de leur choix et les avantages/desavantages de toutes interventions medicales. De plus, donnons les l’options de choisir et supportons leur decisions.
    Moi, je soutient l’acouchement natural avec moins d’intervention medicaux possible, la sante des femmes, l’education des femmes, des matrones, des sagefemmes, l’egalite et l’access egual aux resources human. Je suis contre l’excision des femmes, l’exploitation.

    Merci,

  2. premier point ,la césarienne étant une intervention chirurgicale ,le médecin qui la pratique gagne beaucoup plus d’argent que pour un accouchement par voie normale .Les femmes ignorent souvent qu’avec la césarienne ,elle ne peuvent pas avoir plus de trois enfant ❗ ❗ ❗ ❗ dernière chose , une femme excisée souffre plus lors des rapports sexuels mais aussi lors de l’accouchement ,sans parler des problèmes de fistules etc……..Mais au pays des barbares on ne peu pas demander la lune 👿 👿

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