Après les trois mois d’entrée en grossesse, période difficile pour la plupart des femmes, l’organisme s’habitue au fur et à mesure à toutes ces transformations qui se font à l’intérieur, et place maintenant à certaines envies en matière de nourriture.
Enceinte, elle ne résiste pas aux chips, frites, friandises, poulet, poisson, pain anglais, pizza, gâteau, glace… chaque femme a ses envies. Il y a même parfois une perversion du goût.
Eh bien, quand on est enceinte, ce qu’on consomme doit être contrôlé. Quand la femme enceinte mange beaucoup ou au ‘’hasard”, il y a un problème. Quand la femme enceinte ne mange pas, ce n’est pas bien aussi.
De la manière dont la femme enceinte s’alimente, il y a des incidences sur le fœtus. C’est pourquoi, il est important qu’elle surveille son assiette du début jusqu’à la fin de la grossesse. Elle doit poser des questions sur ce qu’il faut manger. Elle doit savoir les aliments qui lui sont recommandés.
Pour la santé de l’enfant à la naissance, et pour elle-même sa santé, la femme enceinte doit avoir une alimentation équilibrée. Quand une femme est enceinte, les hormones influencent la manière dont elle perçoit les odeurs et les saveurs. Il est vrai qu’il y a des envies, mais les besoins énergétiques pendant la grossesse ne sont pas si importants que ça. Les besoins sont estimés à 2000 Kcal/jour au premier trimestre pour atteindre 2100 Kcal/jour au 2ème trimestre de la grossesse.
Il y a un lien entre l’alimentation grasse et sucrée pendant la grossesse et l’hyperactivité du nouveau-né. Les conséquences d’une mauvaise alimentation pendant la grossesse ont un impact pendant l’accouchement et sur le développement de l’enfant.
La graisse corporelle de la mère endommage le système cardiovasculaire de l’enfant, causant une souffrance fœtale avant et pendant l’accouchement. La graisse corporelle entraîne aussi une naissance prématurée, un gros poids du bébé à la naissance.
Chez la mère, il y a des complications à l’accouchement à cause du poids de l’enfant, il y a un risque hémorragique, un risque d’une hypertension, d’une pré-éclampsie, un risque trombo-embolique, un risque de diabète gestationnel, un risque d’obésité maternelle à long terme…
Une alimentation déséquilibrée favorise l’obésité infantile
La sous-alimentation de la femme enceinte diminue le poids du fœtus, entraînant un faible poids à la naissance. La dénutrition augmente le risque de prématurité, entraîne le faible poids de l’enfant à la naissance, une cause favorisant la morbidité et la mortalité néonatale.
La qualité et la quantité des aliments et des boissons doivent être bien contrôlées. Une femme enceinte ne doit pas trop manger car cela pourrait nuire au fœtus. Le poids moyen d’un bébé à la naissance se situe entre 2,5 et 3,5 kg.
La sagesse africaine qui dit qu’une femme enceinte doit manger pour deux n’a pas sa raison d’être scientifiquement. La graisse corporelle n’est pas bien pour la santé du futur bébé.
Régime alimentaire d’une femme enceinte
Il n’y a pas de régime alimentaire spécifique pour la femme enceinte mais des précautions sont à prendre. L’alimentation de la femme enceinte doit pouvoir assurer ses besoins nutritionnels et ceux du fœtus.
Il est conseillé :
– 15% de protéines provenant de la viande, du lait, du poisson, des œufs, des légumineuses…; – 30% de graisses provenant de l’huile et du beurre ;- 55% de glucides provenant du pain, des pâtes, du riz…;- un apport en vitamines, de minéraux et de fibres;- il faut limiter les produits sucrés comme les jus, le sucre;- pendant la grossesse, l’organisme a plus besoin d’iode.
Il faut consommer le sel de table iodé ; – il faut privilégier les féculents qui ne font pas grossir si on les consomme raisonnablement ;- il faut privilégier les petits repas que les repas copieux ;- il faut manger au moins 3 légumes et 2 fruits par jour.
Autres conseils : proscrire la consommation d’alcool car l’alcool bu par la mère passe dans le sang du fœtus, le tabac, la drogue ; – réduire la consommation du café et du thé ; – il faut éviter les intoxications alimentaires pendant la grossesse ;- il faut boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour pendant la grossesse ; – de bonnes doses en acide folique, vitamine B9 et du fer. Pendant la grossesse, les besoins en vitamines augmentent ; – il faut toujours demander conseils au professionnel de santé.
Une alimentation adéquate et variée est essentielle pour une bonne croissance et un bon développement du fœtus. Il ne faut pas manger deux fois plus ou moins, mais deux fois mieux, c’est-à-dire une alimentation équilibrée et fractionnée, 4 à 5 fois par jour. Une bonne alimentation pendant la grossesse, conduit à un bon déroulement de l’accouchement.
Pr. Charlemagne Ouédraogo/Gynécologue Obstétricien
NB : le titre est de la Rédaction.