L’affaire de détournement de vivres destinés aux agents de santé du district de Bamako pour les aider à faire face aux conséquences de la Covid-19 a fait grand bruit la semaine dernière. Après moult investigations au niveau du commissariat du 3e arrondissement et au Tribunal de grande instance de la Commune II du district de Bamako, le dossier a été classé sans suite. Les enquêteurs n’ont pas décelé une volonté manifeste de détournement des différents acteurs.
Pour le PDG de l’Office des produits agricoles du Mali (Opam), Youssouf Maïga cette affaire n’allait pas faire autant de bruit si toutes les parties avaient pris le temps nécessaire de mener des investigations avant de passer aux accusations. Il a regretté un manque de communication entre les acteurs de cette chaîne.
“Lorsque les policiers saisissaient ces camions, s’ils nous avaient appelés au niveau de l’Opam ou au ministère de la Santé, on allait faire économie de ce bruit”, a introduit M. Maïga. A l’en croire, les camions étaient sortis pour livrer des vivres aux agents de la direction de la santé. “Des distributions similaires ont été déjà faites à l’Hôpital du Mali, au Point G et à Gabriel Touré. Par contre une fois arriver au niveau de la direction régionale de la santé, ils ont fait savoir aux transporteurs qu’il n’y avait pas de place pour décharger ces produits. Cependant, pour prouver qu’il n’y avait pas une volonté manifeste de détournement, la direction de la santé et le transporteur ont convenu de déposer les vivres dans le magasin du transporteur et entre-temps les agents ont été informés que la distribution allait être effectuée le lendemain”, a détaillé le PDG de l’Opam, admettant toutefois qu’il n’avait pas été informé de cette démarche.
Pour lui, le hic dans ce dossier, c’est que les vivres ne devraient pas être entreposés dans un magasin privé, ce qui constituait une erreur. “Sinon à part cette méprise, il n’y a aucune volonté de détournement”, a insisté M. Maïga.
Kassoum Théra