A l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le SIDA, célébrée ce jeudi 1er décembre, la Responsable chargée du plaidoyer à ARCAD SIDA, Fatoumata Konaté, dans un entretien, est revenue sur la situation actuelle des droits humains et les actions de plaidoyer pour la lutte contre le VIH SIDA.
Le Challenger : Quelle est la situation actuelle des droits humains au Mali dans le contexte de la lutte contre le SIDA ?
Aujourd’hui on ne peut pas lutter contre le SIDA sans lutter aussi pour la promotion des droits humains. Donc au Mali, quand on regarde la situation actuelle, on voit qu’il y a un retard par rapport aux normes internationales en termes de droits humains. Lorsqu’on parle de droits humains en matière de VIH SIDA, on pense immédiatement à l’accès aux soins. Il y a encore pas mal de groupes qui existent et qui n’ont pas accès aux soins, à la prévention et à la prise en charge du VIH SIDA. Donc moi je pense qu’aujourd’hui, c’est un combat que nous menons ici à ARCDAD SIDA pour la reconnaissance des droits à la santé pour tous.
Quelles sont les actions de plaidoyer que vous menez concernant le droit à la santé pour tous ?
Nous menons des actions de plaidoyer directement auprès de l’Assemblée Nationale parce que c’est là que les lois sont élaborées. Et en général, nous allons rencontrer la commission santé de l’Assemblée nationale afin de l’amener à percevoir le lien qui existe entre les droits humains et le VIH. Les députés sont les principales cibles de nos plaidoyers et nous nous évertuons à créer un environnement favorable au niveau des lois en essayant d’apporter de plus en plus, les thématiques des droits humains en santé publique. Présentement, nous travaillons sur la reforme de la loi VIH. Les reformes consistent essentiellement en la prise en compte du respect des droits humains.
Selon vous, quelle est la valeur du respect des principes des droits humains ?
Qu’il s’agisse de la lutte contre le VIH ou de l‘accès aux soins en général, le respect des droits d’une personne et d’une population donnée, agit positivement sur elles et les met en condition pour se soumettre aux soins. Surtout quand ce sont justement ces populations qui n’ont pas accès aux soins à cause de la stigmatisation et de la discrimination dont elles font l’objet. Ce qui les empêche d’aller se soigner. La reconnaissance de leurs droits humains lève cet obstacle et les motive à aller vers les soins.
Avez-vous un appel à lancer pour le respect des droits humains dans le cadre de la lutte contre le VIH ?
Nous demandons surtout aux medias de nous soutenir dans la lutte contre le VIH, la stigmatisation et la discrimination parce qu’aujourd’hui, on voit bien que les medias jouent un rôle primordial dans la société. C’est important que ces medias soient bien informés et qu’ils assument en retour, leur rôle d’orientation de l’opinion publique. Nous les invitons à bien vérifier les informations avant de les mettre sous presse, compte tenu de la sensibilité du sujet et de l’impact que pourrait avoir une information erronée sur la santé d’une personne infectée ou affectée.
Propos recueillis par Bintou Diarra