Du 7 au 12 novembre 2016, se tient en Inde la 7e Conférence des Parties (COP7) de la Convention Cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) de l’OMS, sur les questions relatives à la règlementation de façon générale des produits du tabac, y compris la réduction de la nocivité.
Les experts de la réduction de la nocivité du tabac dénoncent la tentative d’interdiction présumée des produits électroniques sans combustion communément appelés « Electronic Nicotine Delivery Systems (ENDS) par l’OMS, dans le plus grand secret et sans concertation avec toutes les parties membres. Cette démarche est pourtant en contradiction totale avec les principes de l’Organisation.
Ces experts ont manifesté leur grave préoccupation à propos de cette présumée démarche des autorités de la COP7, qui consisterait à empêcher toute discussion ouverte et basée sur des preuves et sur la science dans une réunion internationale qui traite du cadre règlementaire des alternatives à la cigarette combustible.
Une coalition des experts de la réduction de la nocivité a tenu une conférence de presse ce jour, à Noida en Inde, devant le centre de conférence de la COP7, en réponse au manque transparence flagrant au sein de la Conférence. La coalition est composée de plusieurs spécialistes et scientifiques en faveur des nouvelles alternatives « ENDS ».
Il a été scientifiquement reconnu que la nocivité de la cigarette provient essentiellement de sa combustion. Dans un rapport du 11 Août 2016 publié sur le site de la CCLAT, l’OMS reconnait le potentiel rôle que pourrait jouer les produits du tabac sans combustions (ENDS) dans la réduction de la nocivité. Pourquoi donc cette volonté affichée à la CoP7, d’empêcher toute alternative à la cigarette conventionnelle pour des millions de fumeurs à travers le monde ?
Le chercheur britannique Christopher Russell membre de la coalition, a affirmé durant cette conférence de presse : « Les media nous ont informé que les autorités de la COP7 travaillent secrètement sur l’adoption de mesures visant à interdire les alternatives moins nocives, sans consultation avec tous les pays membres. Les pays qui ne sont pas en faveur de cette mesure sont exclus du processus». D’après le chercheur, une somme grandissante de preuves indique que l’espérance de vie des fumeurs peut être radicalement allongée en leur permettant et en les encourageant à passer aux modes de consommation de nicotine sans combustion.
La coalition a précédemment appelé l’OMS à accélérer le processus de réduction de la prévalence du tabagisme et réduire les causes évitables des maladies en soutenant les politiques en accord avec le concept de la réduction de la nocivité.
L’Organisation a également été récemment invitée par le Groupe Consultatif de la Réduction de la Nocivité en Afrique et au Moyen Orient, à se pencher sur la question, à travers une lettre ouverte à Margaret Chan, Directrice de l’OMS.
Dans cette lettre, ce groupe créé en 2015 – composé de scientifiques et de spécialistes de la santé, venus de plusieurs pays dont l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Senegal, le Cameroun, la Tunisie, le Maroc, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis- interpelle l’OMS sur la question de réduction de la nocivité en Afrique.
« Nous sommes résolument engagés à faire tout ce qui est en notre pouvoir afin de contribuer à l’objectif ambitieux de réduire les maladies non transmissibles de 25% d’ici 2025, y compris les maladies liées au tabagisme. Cependant les tendances en Afrique et au Moyen Orient ne sont pas encourageantes (…) Nous sommes en parfait accord avec la mise en place de la CCLAT dans nos pays et pensons que toutes les opportunités visant à réduire la nocivité des produits tu tabac devraient faire partie intégrante de la stratégie de la réduction de la nocivité de l’OMS. »
Le Groupe Consultatif de la Réduction de la Nocivité en Afrique et au Moyen Orient, dans ses recommandations a exhorté l’OMS à offrir une alternative à la prohibition car interdire ou strictement réguler ces produits constitue un frein pour les millions de fumeurs qui pourraient changer de comportement.
Correspondance particulière