A la faveur de l’édition 2012 de la semaine de dialogue inter communautaire que la commune de Sido organise chaque année, les autorités locales de cette commune viennent de porter un grand coup à la progression d’une des problématiques les plus brulantes de la société contemporaine malienne. La mairie de la commune de Sido a abrité les activités, les 22 et 23 novembre 2012, le forum communautaire sur l’abandon de la pratique de l’excision.
Au Mali parler de l’excision demeure sensible en raison de son ancrage culturel, mais en même temps il demeure un sujet préoccupant pour les autorités en raison de la dimension du phénomène dans la population féminine. Car selon EDS IV l’excision touche près de 85% des femmes maliennes.
Après donc les succès enregistrés par les journées communautaires à Dogo, Sido emboite le pas et se lance à son tour dans la recherche de solutions à la question de la pratique de l’excision dans sa commune. Deux jours ont permis aux 250 participants : élus locaux, leaders communautaires et leaders féminins d’échanger avec les éminents conférenciers et les chercheurs sur les contours de la pratique et d’aborder la question « les yeux dans les yeux » à visage découvert pour mettre la raison devant la passion afin de trouver une réponse locale consensuelle et innovante à la pratique de l’excision dans leur commune.
Organisé avec l’appui financier de Helvetas SWISS Intercoopération, à travers l’ONG Conseil et Appui pour l’Education à la Base(CAEB) ce forum avait pour objectif d’instaurer un dialogue communal fécond en vue de renforcer l’engagement des décideurs locaux dans la lutte pour l’abandon de la pratique de l’excision. Mais aussi, il visait à lever le tabou autour de l’excision afin de permettre aux communautés de prendre en toute responsabilité la décision d’abandon.
Selon la responsable du Programme d’Helvetas, Mariam Namogo, cette activité s’inscrit dans le cadre de son programme de soutien aux initiatives locales de lutte contre l’excision(SILE) en cours dans quatre communes du cercle de Bougouni. Globalement sur près de 50 communes partenaires de Helvetas Intercoopération dans les cercles de Bougouni, de Yanfolila et de Kolondiéba 48 l’ont déjà inscrit dans leur PDSEC.
Selon toujours la représentante, Helvetas a encouragé et encourage l’introduction de la question de l’abandon de la pratique dans les PDSEC car cela a l’avantage de préparer les communautés à une éventuelle loi l’interdisant, mais surtout a incité l’Etat à légiférer en la matière parce que ne craignant plus les effets négatifs ayant le soutien des collectivités et des communautés à la base.
Prenant la parole à l’ouverture de l’édition 2012 de ce forum communautaire, le ministre de l’environnement et de l’assainissement M. David SAGARA a dans son intervention, invité les participants à une plus grande responsabilisation des élus locaux et des leaders communautaires afin de trouver une réponse locale appropriée et appréciée à cette problématique de notre temps.
Après la cérémonie d’ouverture les travaux ont commencé par les communications et les échanges entre les participants venus de l’ensemble des 26 villages de la commune rurale de Sido et les conférenciers. Tout au long des débats les conférenciers M. Sory TRAORE, sociologue de son état, a affirmé que le changement tant redouté par les communautés est inéluctable et qu’il n’est pas synonyme de faiblesse. Il a démontré à travers des exemples à l’appui que les peuples qui ont attendus le changement ont finis par être emportés par le changement. Le deuxième conférencier M. Alfousseyni DOUMBIA, prêcheur à la mosquée de Daoudabougou, a focalisé son intervention sur les confusions qui entourent la pratique de l’excision. Selon lui aucune religion ne condamne la pratique la pratique, elle demeure du point de vue de la religion musulmane une « mustahabou » autrement dit une tradition facultative.
A l’issue d’intenses débats les participants ont recommandé ce qui suit : Repousser l’âge de l’excision à 15 ans en tenant compte de l’avis de l’enfant, l’organisation de la restitution dans tous les villages de la commune, l’établissement d’un répertoire pour les exciseuses, la poursuite de la sensibilisation avec les représentants des imams et des chefs de village, suivre et évaluer l’application des conventions signées.
A en croire le maire de la commune M. Moussa DOUMBIA l’initiateur de cette activité l’introduction de cette thématique dans le PDSEC a donné une marge de manœuvre plus grande aux collectivités pour assurer la maitrise d’ouvrage à s’approprier et impliquer véritablement tous les acteurs dans la mise en œuvre de l’activité. Les collectivités dans cette lutte sont appelées à jouer pleinement leurs rôles a rappelé le Maire et, déjà sur 26 villages que compte la commune de Sido 2 villages ont signé des conventions d’abandon.
Les rideaux de la semaine de concertation sont tombés sur un engagement ferme des autres villages à emboiter le pas aux deux villages qui ont signé et paraphés les conventions d’abandon de la pratique.
B.S
Vous etes en colère contre les islamistes qui coupent des mains ,mais l’excision que vous pratiquez est tout aussi barbare 👿 👿
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