Pour éviter l’entrée de nouveaux cas d’Ebola sur le territoire Malien à partir de la Guinée : Les ministres de la Santé et du Commerce s’imprègnent du dispositif sanitaire et appellent les populations à la vigilance

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Le ministre de la Santé et de l’hygiène publique,  Ousmane Koné et son homologue du Commerce,  Abdel Karim Konaté dit Empé  ont effectué du 6 au  7 Décembre 2014 une visite dans la région de Sikasso. Objectifs : s’imprégner du dispositif mis sur place dans les zones frontalières guinéennes   et sensibiliser les populations de ces localités sur les précautions à prendre pour éviter l’entrée de nouveaux cas de la maladie à virus Ebola   sur le territoire malien.

 

Lutte contre Ebola : Les ministres Ousmane Koné et Empé mobilisent les habitants des localités frontalières
: Les ministres Ousmane Koné et Empé mobilisent les habitants des localités frontalières

La ville de Selingué située environ à une centaine de km de Bamako a été la première localité visitée par la  délégation. Sur place les ministres ont visité le dispositif sanitaire  mis sur place à l’entrée de cette ville pour filtrer non seulement les voyageurs venant de la  Guinée voisine mais aussi   d’autres localités. Au niveau  de ce poste, ce sont 3 agents qui sont chargés de prendre la température des passagers avec des thermomètres infrarouges.   Des  kits de lavage des mains sont aussi disponibles.

Nous faisons le contrôle 24 heures sur 24 de tous les véhicules qui viennent par ici. Il nous arrive  de contrôler plus de 700 passagers par jour. Certains passagers et chauffeurs sont souvent réticents au contrôle. Si des cas  pareils se présentent nous faisons appel aux forces de sécurité” a révélé un agent de la santé sur place. Qui a au passage demandé d’étoffer l’effectif.

Après avoir échangé avec ces agents sanitaires, le ministre de la Santé a invité ces éléments de la Santé à être plus vigilant et  ne pas se limiter seulement à prendre les  numéros d’immatriculation des véhicules contrôlés  mais aussi de relever systématiquement  les contacts téléphoniques de tous les passagers qui transitent par cette zone. Cela, afin de faciliter leur traçabilité en cas de problème. De ce point de contrôle, la délégation ministérielle a mis le cap sur la salle de conférence de l’ODRS ou l’attendaient les chefs de villages et les élus des villages frontaliers avec la Guinée.

 

Ne plus accepter les transferts de malades et de dépouilles

Face à ces leaders locaux, le ministre de la Santé   a demandé  de  redoubler d’ardeur et d’être les porte-voix des autorités dans le cadre de la campagne d’information et de sensibilisation pour lutter contre la maladie. Au cours de la rencontre les  deux membres du gouvernement   ont expliqué la nouvelle convention qui existe désormais entre le Mali et la Guinée  dans le cadre de la lutte contre la pandémie.  Il s’agit  entre autres, de ne plus accepter les transferts des malades entre les deux pays,  faire en sorte qu’en cas de décès  le corps puisse être enterré sur place.

Cette démarche a été très bien appréciée par ces leaders communautaires qui ont salué  les efforts de sensibilisation des plus hautes autorités  du pays. Bougouni a été la deuxième localité visitée au cours de ce périple. Dans la capitale du Banimonotié, la délégation a visité le CSREF, ou se trouve un Centre de transit et d’observation des cas suspects (CTO). De cette ville, la délégation s’est rendue dans le cercle de Yanfolila plus précisément dans le village de Badogo, situé seulement à 14 km du premier village guinéen, Niantani.

Badogo dispose aussi d’un CTO depuis le mois de mars et d’un Centre de santé communautaire. Dans ce village, un  poste de contrôle sanitaire a été  érigé pour le contrôle de la température.

Tout comme Sélingué, la délégation ministérielle a réuni tous les chefs de villages pour les inviter  à la vigilance et à la mobilisation.

Nous  nous réjouissons beaucoup de votre implication, pour transmettre le message. Car au Mali  les populations nous rendent la tâche facile  contrairement à certains pays. Pour exemple, le taux de suivi des personnes contacts frôle les 100% au Mali tandis que dans d’autre pays, il tourne autour des 20 %” a souligné le ministre Koné. Il a   remercié l’ensemble des forces armées et de sécurité du pays qui se sont impliquées au plus haut niveau.

Durant ce voyage,  Ousmane Koné et Empé ont rencontré les transporteurs routiers. Ceux-ci  ont été invités  d’appliquer à la lettre les consignes données par les autorités sur  la convention régissant les transferts de malades et de corps.

 

Faire en sorte que dans deux semaines  le Mali soit blanchi d’Ebola

Partout ou les ministres sont passés, ils ont salué les efforts des agents de santé, des leaders communautaires pour leur mobilisation générale. Tout en  invitant les populations à la    vigilance   et au respect des mesures préventives,  les deux membres du gouvernement se disent confiants en l’avenir.

Certains pays comme le Nigeria ont vaincu Ebola pourquoi pas nous ? Et nous sommes sûrs que nous allons vaincre cette maladie grâce à l’implication au plus haut niveau du président de la République Ibrahim  Boubacar Kéïta qui est en première ligne, du Premier ministre Moussa Mara, de tous les membres du gouvernement et de vous les leaders communautaires. Aussi nous saluons plus particulièrement  les agents de santé dont nous sommes fièrs. Et nous espérons que dans deux semaines le Mali sera  blanchi d’Ebola ” a soutenu le ministre Koné.  Selon lui,  des signaux d’espoir existent également pour le     dernier malade d’Ebola au Mali.

Au moment, où il a été admis au centre de traitement,  il vomissait,  il avait  la diarrhée. Mais aujourd’hui   grâce aux efforts des agents de santé, le vomissement et la diarrhée ont cessé et nous prions que lui aussi soit déclaré guérie cette semaine. Et notre ambition est que le Mali soit  blanchi d’Ebola dans deux semaines “, a souligné Ousmane Koné. Qui a au  passage invité à l’humanisation du Centre de transit et d’observation des cas suspects en les ramenant à l’intérieur des villes et non pas à l’extérieur. Le poste frontalier de Zégoua, dernier village malien avant la Côte d’Ivoire  a été la dernière étape de cette mission. Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions.

 

Kassim THERA, Envoyé spécial

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