Etats généraux sur la Santé ; Pour la mise en place d’une politique sanitaire plus efficace

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Les rideaux sont tombés hier, au Centre international de conférences de Bamako, sur le colloque  national des états généraux de la Santé. Organisé par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique du 7 au 9 avril dernier, le thème portait sur « la démocratie sanitaire : Fora citoyens autour de la problématique de l’accès équitable aux soins de qualité pour tous et la promotion du droit des usagers ». C’était sous la présidence du ministre  Ousmane Koné.

Cette première édition des états généraux sur la Santé vise une reforme profonde des outils de décisions dans les domaines de la Santé au Mali.

Ces assises s’inspirent  pour l’essentiel du plan d’actions 2013-2018 du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique rédigé dans le cadre du programme d’actions gouvernementales pour la même période.

Ce plan d’actions prône une mise à jour du système  de santé à travers une politique active de développement socio-sanitaire avec six actions prioritaires. Notamment, la modernisation du système sanitaire, le renforcement du système de soins, des grands programmes de santé publique. Mais aussi, la mise à jour de nouveaux mécanismes de financement des actions de santé, la facturation du tarif réel et l’amélioration de l’hygiène à tous les niveaux.

Lors de l’ouverture de ces assises, le président du comité d’orientation, Dr Zackaria Maïga a indiqué que ce colloque est l’ultime étape d’un processus qui a commencé depuis février 2014.

Pour lui, le thème retenu pour ces assises est actuel et original à plusieurs égards. Aussi, selon lui, la démocratie sanitaire se définie commune démarche qui vise à associer, dans un esprit de dialogue, de concertation et de réflexions partagées, l’ensemble des acteurs et usagers du système de santé dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique de santé. Toute chose qui nécessite l’amélioration de la participation de tous les acteurs de  santé, le développement de la concertation et le débat public. Mais aussi, la promotion des droits individuels  et  collectifs des usagers.

A l’en croire, dans le cadre de la mise en place du comité d’orientation de ce colloque, le processus a connu plusieurs étapes : la rencontre avec les services centraux du département, l’organisation des forums citoyens régionaux les 28,29 et 30 aout 2014. Notamment à Kayes pour les régions de Kayes, Koulikoro, le District de Bamako, à Ségou pour les régions de Ségou, Sikasso, Mopti et à Gao pour les régions de Gao, Tombouctou et Kidal.

Pour sa part, le ministre Ousmane Koné expliquera que le choix de ce thème pour la première édition des états généraux sur la Santé procède d’une volonté  de rassembler les professionnels de la santé, les acteurs politiques, les entrepreneurs de la santé, les représentants d’agences sanitaires , les associations de patients ou encore les syndicats, afin de conforter leurs analyses, points de vue et propositions pour une mobilisation citoyenne en termes de droits et de devoirs des questions de santé.

Selon lui, la participation aux débats citoyens permet aux services de santé de mieux comprendre les attentes spécifiques des usagers, et au public de mieux connaitre et comprendre l’action gouvernementale.

Des recommandations pertinentes

A l’issue de trois jours d’intenses travaux, les participants ont fait de pertinentes recommandations dont la mise en œuvre améliorera l’accès des populations à de meilleurs soins de santé. Des recommandations reparties en cinq parties : l’offre de soins, la qualité de soins, le financement de la santé, les urgences, et la participation citoyenne.

Concernant l’offre de soins, les participants ont recommandé entre autres l’encouragement de toutes les  couches sociales professionnelles à adhérer à un système de couverture sanitaire, le renforcement de la collecte, la transmission et l’analyse de données en créant des unités SLIS dans les CSCOM, le renforcement de la supervision facilitant et le respect de la déontologie, la tenue de réunions statutaires pour rendre compte à la population.

Pour ce qui est de la qualité des soins, ils ont recommandé de rendre fonctionnel le comité thérapeutique dans les EPH, l’élaboration d’un manuel de procédures de gestion des pharmacies hospitalières, la dotation des établissements de santé en personnel qualifié et en équipements conformément aux besoins, la motivation du personnel et l’application des mesures disciplinaires contre les absentéistes.

En ce qui concerne le financement de la santé, ils recommandent entre autres, l’extension de la couverture des mutuelles de santé, de rendre obligatoire l’assurance malade en y intégrant des fonds destinés aux gratuités, la création d’un fonds national de financement de la couverture maladie universelle alimenté par la taxation des grandes firmes, des grands équipements marchands…

Concernant les urgences, ils recommandent  d’exiger des  directions des structures de soins, l’application effective de l’article 10 de la loi hospitalière, la réorganisation des services d’accueil, l’application des manuels de normes et procédures des structures de soins.

Le ministre Ousmane Koné a promis que son département va s’investir afin que soit instaurés des mécanismes de suivi et de mise en œuvre de ces recommandations. Ceci dans le but d’amplifier les politiques et programmes de santé en cours et de faire en sorte que l’accès équitable aux soins de santé de qualité pour tous et la promotion du droit des usagers soit une réalité.                                                           D. Diama

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