Les résultats de la lutte contre le ver de Guinée sont satisfaisants au Mali. Notre pays est passé de plus de 16 000 cas en 1992 à zéro cas humain à la date d’aujourd’hui. Pour maintenir cet élan, la revue annuelle des activités du Programme national d’éradication du ver de Guinée s’est tenue du 18 au 19 janvier 2018 à la Maison des Aînés de Bamako.
La cérémonie d’ouverture présidée par Dr. Salif Samaké, secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a enregistré la présence de Mamadou Sidibé, point focal chargé de l’éradication du ver de Guinée à l’OMS, et Dean G Sienko, vice-président du Centre Carter.
Cette revue permet de recueillir des informations des principaux agents de terrain, de mobiliser l’ensemble des acteurs engagés dans la lutte contre cette maladie ; elle marque aussi un tournant décisif vers l’éradication du ver de Guinée dans notre pays. L’objectif est d’évaluer la situation d’ensemble de la maladie du ver de Guinée.
Durant deux jours, les directeurs régionaux de la santé, les chefs de division hygiène, les médecins chefs des zones d’endémie, les médecins d’appuis des régions d’endémie, les partenaires et les représentants des structures centrales, ont analysé l’évolution de la maladie par région au cours des deux dernières années ; analysé la mise en œuvre des activités de pré-certification dans les régions libérées ; analysé le niveau de mise en œuvre des recommandations antérieures ; identifié les points forts et les insuffisances de la mise en œuvre du programme.
Les participants ont réfléchi également sur la problématique des infections du ver de Guinée chez les animaux avant d’identifier le défi de la communication dans la mise en œuvre des activités d’éradication. Des plans d’action par région pour l’année 2018 seront aussi élaborés.
Le représentant du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr. Salif Samaké, a déclaré que notre pays, en souscrivant en 1986 à l’instar d’autres pays à l’éradication de la dracunculose prônée par l’Organisation mondiale de la santé, s’est résolument engagé dans l’atteinte de cet objectif zéro. «Et depuis cette date nous avons intensifié la mise en œuvre de nos activités d’éradication avec des résultats très significatifs. Nous sommes passés de plus de 16 000 cas en 1992 à zéro (0) cas à la date d’aujourd’hui avec, comme vous le savez, un environnement assez peu favorable caractérisé par une insécurité persistante dans certaines localités ou sévissait la maladie», a-t-il déclaré.
Aux dires de Dr. Samaké, cela fera la deuxième année consécutive qu’aucun cas humain de ver de Guinée n’a été enregistré sur notre territoire et ceci grâce à l’engagement inconditionnel de tous les acteurs et les partenaires techniques et financiers.
Pour le représentant du ministre, la revue du Programme national du ver de Guinée de cette année, comme celle de l’année dernière, tout en consacrant l’arrêt de la transmission de la maladie chez les hommes, pose la problématique des infections chez les animaux. «En effet au cours de l’année 2017, encore une dizaine d’infections ont été notifiées dans les districts sanitaires de Djenné (région de Mopti) et Tominian (région de Ségou). Toutes ces infections ont été confirmées comme étant du ver de Guinée type medinensis», a-t-il ajouté.
Selon lui, cette situation épidémiologique paradoxale caractérisée par l’absence de cas humain et un accroissement du nombre des infections animales invite les acteurs à maintenir une vigilance accrue : «Certes nous sommes parvenus à l’arrêt de la transmission chez les hommes, mais de nombreuses zones d’ombre subsistent quant à la compréhension de l’évolution de la maladie chez les animaux. Ceci doit être pour nous un autre défi pour cette année 2018, et nous avons montré que nous sommes capables de relever les défis».
Pour Dr. Samaké, il s’agira au cours de cette année 2018, de maintenir le zéro cas mais surtout de trouver une solution idoine pour arrêter la propagation des infections animales.
Mariatou Coulibaly, Stagiaire