Il n’est pas à ignorer que notre gouvernement met tout en œuvre pour stopper l’avancée du choléra qui fait actuellement ravage dans plusieurs localités du pays. Malgré tout, au regard des comportements de certaines populations l’on se demande, si tous les Maliens participent réellement à l’éradication de l’épidémie.
En effet, après Mopti et Tombouctou, c’est récemment la région de Ségou qui a recensé des cas de choléra. Les derniers cas enregistrés ne sont pas exhaustifs et la pandémie suit bien son cours de chemin.
Que faire donc face à ce fléau ?
La sensibilisation de la population doit être de rigueur. A côté des campagnes menées pour le lavage des mains au savon, une autre sensibilisation est à pourvoir, notamment celle qui incitera les populations à adopter « des gestes qui sauvent » surtout en cette saison de pluie.
Le choléra est une infection intestinale aiguë due à une bactérie, Vibrio cholerae, qui se transmet par voie directe fécale-orale ou par l’ingestion d’eau et d’aliments contaminés. Par ailleurs, vivre dans un environnement sain nous met à l’abri de de celui-ci. Par conséquent, une sensibilisation de la population sur certaines attitudes s’impose. Il s’agit particulièrement de mettre terme à des gestes remarqués dans certains quartiers de la capitale, notamment Sabalibougou.
En effet, certains habitants de ce quartier n’attendent que la pluie pour vider les fosses d’eaux usées ou les poubelles. Ces pratiques ont été observées dans plusieurs secteurs dudit quartier et ce, au vu et au su de quelques malheureux habitants, craintifs du danger, qui ne savent quoi faire malgré leur mise en garde. Pire encore, lorsque les mises en garde se multiplient, les individus de mauvaises fois qui s’adonnent à cette pratique change d’heure d’opération, ils attendent généralement une pluie nocturne pour ouvrir leurs fosses ou vider leurs poubelles sur la voie publique. Or, les spécialistes soutiennent que le vibrion peut rester présent dans les selles pendant sept à quatorze jours , une fois ses saletés déversées dans l’environnement, elles peuvent contaminer d’autres personnes.
De plus, il n’est à ignorer de personne que jouer sous la pluie est très souvent prisé par les jeunes enfants. Penseront-ils à se laver toujours les mains une fois les jeux terminés ? Et quelle personne marchant sous la pluie peut se douter du fait que l’eau dans laquelle elle a les pieds est infectée de saletés produises par une autre personne ?
Sabalibougou n’est par conséquent pas le seul quartier où les gens vident leur fosse et poubelle quand tombe la pluie. Mais la pratique est tellement récurrente par ses habitants, qu’il est à craindre si ce quartier ne sera pas le premier de Bamako en matière de découverte de Choléra. Une hygiène défectueuse joue un rôle prépondérant à la propagation de l’épidémie. Ainsi donc, même des milliers de francs ne pourront suffisamment mettre un terme au mal si la population elle-même n’a conscience du danger que cette maladie représente. Elle le sait-elle ?
Saly KANE